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Insurrection populaire au Burkina Faso: certains acteurs refusent de collaborer

Au Burkina Faso, la procureure a fait le point sur l'instruction du dossier sur l'insurrection populaire et elle n'a pas mâché ses mots. Maiza Sérémé a dénoncé le manque de collaboration de certaines autorités au ministère de la Défense nationale, à l'état-major général des armées ou à l'ex-Régiment de sécurité présidentielle. Elles ont refusé de donner la position des forces de maintien de l'ordre pendant les manifestations et d'autres ont tout simplement refusé de répondre aux convocations des juges. La procureure menace de lancer un mandat d'arrêt contre l'ex-Premier ministre, le général Yacouba Isaac Zida, réfugié au Canada.



Après avoir entendu des ayants droit de certaines victimes et certains blessés de l'insurrection populaire d'octobre 2014, les juges d'instruction ont été confrontés au refus de collaboration de certaines autorités politiques et militaires, selon la procureure du Burkina Faso, Maiza Sérémé. « Il n’y a pas eu de collaboration ni de coopération avec les autorités. Les juges d’instruction ont demandé à connaître la position des forces qui étaient chargées du maintien de l’ordre pour pouvoir identifier les responsables des tueries et des blessés. Il n’y a pas eu de réponse des autorités saisies », a-t-elle déclaré.
 
Cité dans le rapport d'enquête, l'ex-Premier ministre, le général Yacouba Isaac Zida, n'a pas répondu aux multiples convocations des enquêteurs et des juges d'instruction alors qu'il avait dirigé les opérations de maintien de l’ordre à Ouagadougou au cours de l'insurrection populaire qui a fait une trentaine de morts. « Lors des événements des 30 et 31 octobre, il était le chef des opérations du Régiment de sécurité présidentielle. C’est dire que c’est lui qui menait les opérations. C’est lui qui était le chef de camp adjoint et qui donnait les instructions au RSP, a-t-elle rappelé. A partir du 2 novembre, où il y a eu encore des tueries et des blessés, le général Zida était le chef de l’Etat, donc c’est dire que s’il doit répondre, il va répondre. »
 
La procureure du Faso est formelle. S'il le faut, la justice lancera un mandat d'arrêt contre l'ex-Premier ministre afin qu'il soit entendu par les juges d'instruction.
 
Par ailleurs, l'ex-Premier ministre de Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao, a été auditionné. Il est rentré d’Abidjan au Burkina Faso pour répondre à la convocation de la commission rogatoire. Il avait signé une réquisition, demandant le concours des forces armées pour le maintien de l'ordre au cours de l'insurrection populaire. Plusieurs ex-ministres du dernier gouvernement de Compaoré avaient déjà été auditionnés dans le cadre de cette même enquête le 6 septembre dernier.


Source: Rfi.fr


Mercredi 14 Septembre 2016 - 22:24


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