La question monétaire en Afrique est beaucoup plus considérée comme austère. Après les indépendances des pays Africains, l’un des plus importants héritages contestés de la colonisation est la monnaie coloniale autrefois appelée « Franc des colonies Françaises d’Afrique » (Franc CFA).
Il s'agit d'une monnaie commune utilisée par plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale. Le Franc CFA est aujourd'hui utilisé par 14 pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).
Cette monnaie circulait librement dans les 6 pays d’Afrique Centrale, 9 pays d’Afrique Occidentale, Madagascar et les Comores. Après les indépendances de 1960 certains pays ont décidé de quitter cette zone monétaire comme Madagascar et la Guinée de Sékou Touré qui ont vite considéré le franc CFA comme étant un cadeau de mauvais goût. Le Mali avait également quitté la zone franc, mais puis y est revenue quelques années plus tard.
Après avoir refusé le franc CFA, la Guinée a été largement réprimandée, le général de Gaulle, président de la République française avait procédé à la démolition des bâtiments importants de Conakry et bien d’autres infrastructures stratégiques construites par la France, comme pour donner un signal fort aux autres pays membre de la zone CFA.
Pour contrer la dissolution du pré carré CFA, la France avait opté de diviser cette zone en deux blocs économiques notamment la CEMAC et l’UEMOA, qui ne gardent que le nom en commun.
Durant son existence, cette monnaie a subi deux fois une dévaluation énorme, notamment le 11 janvier 1994, quand le franc CFA a été officiellement dévalué de 50 %, après quarante-six ans de parité fixe avec le franc français, puis après la création de l’Euro.
Plusieurs contestations ont eu lieu pour exprimer le refus de cette devise coloniale, comme l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo a déclaré le 6 avril à Agboville devant les partisans de son parti, le PPA-CI : « D'ici 10 ans tous les pays vont quitter un à un le franc CFA ». À en croire Laurent Gbagbo, c’est cette monnaie qui constitue un frein au développement des pays d’Afrique francophone. « Le franc CFA n’est pas une bonne monnaie pour nous ». Il a ajouté que le Mali, Burkina, Niger sont déjà prêts pour leur monnaie.
Les pays de l’AES, ont décidé de quitter cette zone monétaire, suite à des accusations et des menaces de la France qui ont mis le feu au poudre. Le Chef du Niger, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), général de brigade Abdourahamane Tchiani après avoir quitté la CEDEAO a martelé sur les médias : « Nous ne devons pas continuer à être la vache à lait de la France ».
Toutefois les réactions ne sont pas que africaines, fin de l’année 2022, après une crise migratoire dans la méditerranée la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dénoncé la politique française en Afrique : « Le Franc CFA c’est la monnaie coloniale que la France imprime pour quatorze pays d’Afrique. Tout ce problème de misère en Afrique vient du fait qu’il y a cette monnaie. En plus la France pille la moitié des réserves financières africaines par l’imposition de cette fameuse monnaie ».
« Il faut libérer l’Afrique de certains Européens qui impriment la monnaie pour quatorze nations africaines ‘souveraines », avait insisté Giorgia Meloni. Une rhétorique souvent reprise par l’extrême droite italienne. Déjà, Luigi Di Maio, en la personne du vice-Premier ministre italien, accusait le franc CFA d’être à l’origine de l’immigration en Europe.
Plusieurs économistes estiment que le cordon ombilicale économique entre la France et l’Afrique notamment dans la Zone CFA freine la compétitivité dans le marché global. Autant de réactions venant des dirigeants extra-Africain et même des peuples signifie que le processus d’indépendance est en cours.
Par Mara Diallo, économiste
Il s'agit d'une monnaie commune utilisée par plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale. Le Franc CFA est aujourd'hui utilisé par 14 pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).
Cette monnaie circulait librement dans les 6 pays d’Afrique Centrale, 9 pays d’Afrique Occidentale, Madagascar et les Comores. Après les indépendances de 1960 certains pays ont décidé de quitter cette zone monétaire comme Madagascar et la Guinée de Sékou Touré qui ont vite considéré le franc CFA comme étant un cadeau de mauvais goût. Le Mali avait également quitté la zone franc, mais puis y est revenue quelques années plus tard.
Après avoir refusé le franc CFA, la Guinée a été largement réprimandée, le général de Gaulle, président de la République française avait procédé à la démolition des bâtiments importants de Conakry et bien d’autres infrastructures stratégiques construites par la France, comme pour donner un signal fort aux autres pays membre de la zone CFA.
Pour contrer la dissolution du pré carré CFA, la France avait opté de diviser cette zone en deux blocs économiques notamment la CEMAC et l’UEMOA, qui ne gardent que le nom en commun.
Durant son existence, cette monnaie a subi deux fois une dévaluation énorme, notamment le 11 janvier 1994, quand le franc CFA a été officiellement dévalué de 50 %, après quarante-six ans de parité fixe avec le franc français, puis après la création de l’Euro.
Plusieurs contestations ont eu lieu pour exprimer le refus de cette devise coloniale, comme l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo a déclaré le 6 avril à Agboville devant les partisans de son parti, le PPA-CI : « D'ici 10 ans tous les pays vont quitter un à un le franc CFA ». À en croire Laurent Gbagbo, c’est cette monnaie qui constitue un frein au développement des pays d’Afrique francophone. « Le franc CFA n’est pas une bonne monnaie pour nous ». Il a ajouté que le Mali, Burkina, Niger sont déjà prêts pour leur monnaie.
Les pays de l’AES, ont décidé de quitter cette zone monétaire, suite à des accusations et des menaces de la France qui ont mis le feu au poudre. Le Chef du Niger, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), général de brigade Abdourahamane Tchiani après avoir quitté la CEDEAO a martelé sur les médias : « Nous ne devons pas continuer à être la vache à lait de la France ».
Toutefois les réactions ne sont pas que africaines, fin de l’année 2022, après une crise migratoire dans la méditerranée la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dénoncé la politique française en Afrique : « Le Franc CFA c’est la monnaie coloniale que la France imprime pour quatorze pays d’Afrique. Tout ce problème de misère en Afrique vient du fait qu’il y a cette monnaie. En plus la France pille la moitié des réserves financières africaines par l’imposition de cette fameuse monnaie ».
« Il faut libérer l’Afrique de certains Européens qui impriment la monnaie pour quatorze nations africaines ‘souveraines », avait insisté Giorgia Meloni. Une rhétorique souvent reprise par l’extrême droite italienne. Déjà, Luigi Di Maio, en la personne du vice-Premier ministre italien, accusait le franc CFA d’être à l’origine de l’immigration en Europe.
Plusieurs économistes estiment que le cordon ombilicale économique entre la France et l’Afrique notamment dans la Zone CFA freine la compétitivité dans le marché global. Autant de réactions venant des dirigeants extra-Africain et même des peuples signifie que le processus d’indépendance est en cours.
Par Mara Diallo, économiste
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