Selon des témoins préférant garder l’anonymat, plusieurs habitants des quartiers de Muta-Kura et Cibitoké au nord de Bujumbura ont décidé de partir.
« On a vu des cadavres dans la rue », a raconté un témoin à BBC Afrique. Dans la nuit de mercredi à jeudi, quatre personnes ont été tuées, deux ont été mutilées.
« Nous avons peur car les policiers viennent et utilisent des armes que nous n’avons pas l’habitude d’entendre. Les policiers pillent un peu partout », a poursuivi le témoin.
Les riverains craignent que la situation ne s'aggrave à l'approche de l'expiration de l'ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza aux insurgés qui ont jusque samedi 7 novembre pour se rendre.
Les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude. Pierre Nkurunziza a donné lundi cinq jours aux insurgés qui contestent son troisième mandat pour rendre les armes, « un dernier appel » pour tenter de mettre fin à des mois de violences.
L'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique. L'opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel jugent ce nouveau mandat contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).
« Les Etats-Unis expriment leurs grandes craintes que cet ultimatum de cinq jours émis par le président ne déclenche des violences à partir du week-end prochain », a indiqué dans un communiqué l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Samantha Power.
En juillet, le scrutin qui a offert à Pierre Nkurunziza son troisième mandat n'a été jugé ni libre ni crédible par les observateurs des Nations unies. Environ 200 personnes ont été tuées depuis et 200 000 ont quitté le pays.
Source : BBC Afrique
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