Dimanche 23 décembre 2012. 18h40. Le président de la République, Paul Biya, vient de remettre le trophée de vainqueur de la finale de la Coupe du Cameroun au capitaine de l’Unisport du Haut-Nkam. Son cortège, militarisé et sirènes hurlantes, quitte le stade Ahmadou Ahidjo en direction du palais de l’Unité d’Etoudi. Au lieu-dit pont Elig-Edzoa, le caporal Donald Abena Meba Klam, matricule T09/1189-4 tire une rafale sur le cortège présidentiel. Selon notre source, les trois coups de feu qui s’ensuivent ne font aucune victime. Panique dans la sécurité du chef de l’Etat. Le cortège accélère pendant que le caporal Abena Meba est maitrisé par les éléments de la Garde présidentielle, le corps dont il dépend.
Une source militaire ayant requis l’anonymat confirme l’identité du caporal Abena Meba, mais nie le fait que celui-ci a tiré sur le cortège présidentiel. « Je pense que les gens veulent dramatiser cette affaire, tente-t-il de minimiser. Je vais vous dire exactement ce qui s’est passé. L’élément en question était en contrebas d’Elig-Edzoa. Il n’avait pas une bonne vue de la route. Quand il a entendu le cortège arriver, il a voulu ajuster son arme. Mais, la boîte à chargeur a eu un problème et une rafale de deux coups de feu est partie. Voilà ce qui s’est passé. Toutes les vérifications qui ont été faites, l’inspection de l’arme, etc., ont montré que son arme était dirigée vers le ciel. Il n’a donc pas tiré sur le président de la République, encore moins sur son cortège. »
GP, Dsp, Bir
Cette version est contestée par des riverains d’Elig-Edzoa et par des militaires de la Garde présidentielle, qui lient cet incident à un malaise qui régnerait en ce moment dans les rangs des unités militaires chargées de la protection du président de la République. Une lettre en circulation sur Internet datée du 18 décembre 2012 et attribuée aux « soldats (tous grades confondus) de la Garde présidentielle (Gp), de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp) et du Bataillon d’intervention rapide (Bir) » exprime un certain nombre de revendications, dont le limogeage des patrons de ces unités. Extrait :
« Ainsi, comment comprendre qu'un soldat de la protection d'un chef d'Etat, de toute sa famille et des institutions, soit amené à déféquer en pleine nature parce qu’il manque d’eau ? Nos enfants et épouses sont privés d’eau et d’électricité. Qu’en est-il des enfants de M. Biya et des officiers supérieurs ? Ils vivent dans l’opulence et suivent leurs études à l’étranger sans soucis. Nous, hommes de rang et sous-officiers de la Gp, de la Dsp et du Bir sommes [Sic] dans une situation avilissante, misérable : le choléra, le paludisme sont le lot quotidien de nos enfants et épouses. (…) En conséquence, nous, soldats patriotes (tous grades confondus) de la Gp et de la Dsp, exigeons impérativement :
1) le limogeage du colonel Amougou, chef d’état-major particulier du président; du général Ivo Disancio, directeur de la Dsp ; du colonel Etoundi, commandant de la Gp et des officiers coupables d’affairisme avéré et d’irresponsabilité outrancière.
2) Le rétablissement immédiat de l’eau potable et des meilleures conditions de vie pour nos familles ;
3) la libération immédiate et sans condition de nos camarades aux arrêts ;
4) La réintégration au sein des armées des officiers de la Gp rayés de nos rangs à cause de leur solidarité avec les soldats aux arrêts. »
Mesures disciplinaires
Selon un élément de la Garde présidentielle, les revendications formulées dans cette lettre sont fondées. « Beaucoup de gens pensent que, puisque nous sommes dans la sécurité du chef, nous avons beaucoup d’argent, dit-il. C’est faux. Ce sont nos patrons qui mangent. Ils se sont terriblement embourgeoisés. Ils ont des affaires partout. Ils ne travaillent plus pour le chef de l’Etat, mais sont là uniquement pour protéger leurs nombreux business. » Il ajoute que le malaise est si profond que des actes de défiance se multiplient au sein de la Garde présidentielle et pourraient même se poursuivre.
Notre interlocuteur rapporte une scène qui aurait eu lieu il y a quelques mois à Mvomeka’a. « Un de nos camarades a refusé d’ouvrir le portail alors que le cortège du chef de l’Etat allait dans ses plantations. Il a exigé de parler au président. Celui-ci l’a écouté. Il lui disait que ses collaborateurs le trompent. Que le malaise dans nos rangs est profond. Le camarade en question, après cet acte, a été détenu pendant quelque temps avant d’être reversé », confie notre source.
Un responsable du ministère de la Défense affirme que l’acte posé dimanche dernier après la finale de la Coupe du Cameroun de football par le caporal Donald Abena Meba Klam est « hautement grave ». « Que cela ait été intentionnel, accidentel ou pas, il y a eu une faute très lourde. Des mesures disciplinaires sévères vont être prises contre lui », confie-t-on au Mindef.
Une source militaire ayant requis l’anonymat confirme l’identité du caporal Abena Meba, mais nie le fait que celui-ci a tiré sur le cortège présidentiel. « Je pense que les gens veulent dramatiser cette affaire, tente-t-il de minimiser. Je vais vous dire exactement ce qui s’est passé. L’élément en question était en contrebas d’Elig-Edzoa. Il n’avait pas une bonne vue de la route. Quand il a entendu le cortège arriver, il a voulu ajuster son arme. Mais, la boîte à chargeur a eu un problème et une rafale de deux coups de feu est partie. Voilà ce qui s’est passé. Toutes les vérifications qui ont été faites, l’inspection de l’arme, etc., ont montré que son arme était dirigée vers le ciel. Il n’a donc pas tiré sur le président de la République, encore moins sur son cortège. »
GP, Dsp, Bir
Cette version est contestée par des riverains d’Elig-Edzoa et par des militaires de la Garde présidentielle, qui lient cet incident à un malaise qui régnerait en ce moment dans les rangs des unités militaires chargées de la protection du président de la République. Une lettre en circulation sur Internet datée du 18 décembre 2012 et attribuée aux « soldats (tous grades confondus) de la Garde présidentielle (Gp), de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp) et du Bataillon d’intervention rapide (Bir) » exprime un certain nombre de revendications, dont le limogeage des patrons de ces unités. Extrait :
« Ainsi, comment comprendre qu'un soldat de la protection d'un chef d'Etat, de toute sa famille et des institutions, soit amené à déféquer en pleine nature parce qu’il manque d’eau ? Nos enfants et épouses sont privés d’eau et d’électricité. Qu’en est-il des enfants de M. Biya et des officiers supérieurs ? Ils vivent dans l’opulence et suivent leurs études à l’étranger sans soucis. Nous, hommes de rang et sous-officiers de la Gp, de la Dsp et du Bir sommes [Sic] dans une situation avilissante, misérable : le choléra, le paludisme sont le lot quotidien de nos enfants et épouses. (…) En conséquence, nous, soldats patriotes (tous grades confondus) de la Gp et de la Dsp, exigeons impérativement :
1) le limogeage du colonel Amougou, chef d’état-major particulier du président; du général Ivo Disancio, directeur de la Dsp ; du colonel Etoundi, commandant de la Gp et des officiers coupables d’affairisme avéré et d’irresponsabilité outrancière.
2) Le rétablissement immédiat de l’eau potable et des meilleures conditions de vie pour nos familles ;
3) la libération immédiate et sans condition de nos camarades aux arrêts ;
4) La réintégration au sein des armées des officiers de la Gp rayés de nos rangs à cause de leur solidarité avec les soldats aux arrêts. »
Mesures disciplinaires
Selon un élément de la Garde présidentielle, les revendications formulées dans cette lettre sont fondées. « Beaucoup de gens pensent que, puisque nous sommes dans la sécurité du chef, nous avons beaucoup d’argent, dit-il. C’est faux. Ce sont nos patrons qui mangent. Ils se sont terriblement embourgeoisés. Ils ont des affaires partout. Ils ne travaillent plus pour le chef de l’Etat, mais sont là uniquement pour protéger leurs nombreux business. » Il ajoute que le malaise est si profond que des actes de défiance se multiplient au sein de la Garde présidentielle et pourraient même se poursuivre.
Notre interlocuteur rapporte une scène qui aurait eu lieu il y a quelques mois à Mvomeka’a. « Un de nos camarades a refusé d’ouvrir le portail alors que le cortège du chef de l’Etat allait dans ses plantations. Il a exigé de parler au président. Celui-ci l’a écouté. Il lui disait que ses collaborateurs le trompent. Que le malaise dans nos rangs est profond. Le camarade en question, après cet acte, a été détenu pendant quelque temps avant d’être reversé », confie notre source.
Un responsable du ministère de la Défense affirme que l’acte posé dimanche dernier après la finale de la Coupe du Cameroun de football par le caporal Donald Abena Meba Klam est « hautement grave ». « Que cela ait été intentionnel, accidentel ou pas, il y a eu une faute très lourde. Des mesures disciplinaires sévères vont être prises contre lui », confie-t-on au Mindef.
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