Venus de la grande île verte de Madagascar perdue dans l’Océan indien,
Venus du centre de l’Afrique, de l’Oubangui-Chari au cœur de la forêt équatoriale,
Venus des savanes sahéliennes où rugissent les lions, couleur du sable des déserts
Les tirailleurs sénégalais enrôlés, de gré ou de force, combattirent héroïquement pour la France terriblement amnésique…
Le visage balafré, les tempes scarifiées, beaux garçons musclés à l’âge où les filles admirent leurs pectoraux,
La France coloniale, comme au temps de l’esclavage, retira de ses colonies africaines noires la force vive à la fleur de son épanouissement,
Les africains noirs, admirablement grands, affrontèrent la force mécanique allemande,
Les tirailleurs sénégalais essuyèrent, en premières lignes, les rafales des mitrailleuses.
Combien d’hommes moururent sous les balles ennemies sur des terres hostiles inconnues ?
Combien d’adolescents, à l’âge des rites initiatiques, ne devinrent adultes, leurs corps inertes enveloppés de neiges, gisant dans des pinèdes…
Les tirailleurs sénégalais emportaient, sur ces terres argentées peuplées de blancs, les mythes chevaleresques de l’Afrique des hommes braves.
Partout, entre monts et vaux, le fusil accroché à l’épaule, résonnait dans leurs têtes un chapelet de héros inspirants.
Vint Kankan Moussa, le roi le plus riche que l’Humanité ait connu, qui distribuait l’or comme peu de personnes ne donnent de petits biscuits le matin aux passants,
Apparut Alboury Ndiaye, le résistant panafricaniste, qui quitta son Jolof natal pour combattre le colonisateur jusqu’à Dosso où l’arme à la main la mort l’emporta.
Arriva Samory Touré qui, en dépit des affabulations mensongères et effrayantes qui le traitaient de sanguinaire, infligea des défaites cinglantes aux troupes coloniales.
Surgit El Hadj Omar Foutiyou Tall qui, armé du Saint Coran, combattit intrépide l’envahisseur avant de s’évanouir à jamais dans les falaises de Bandiagara.
Le tirailleur Sénégalais garda jalousement dans sa mémoire rebelle ces modèles qui n’avaient pas de pareil sur ce Continent hostile en feu.
Ces hommes sobres, ne furent point fascinés par la fureur technologique qui les écrasait, car fiers, ils exhibaient l’immense savoir d’Ahmet Baba, le savant de Tombouctou !
Jamais, le tirailleur ne baissa la tête, relevant le menton, il lançait à son contempteur colonial que l’Europe était sauvage à l’époque du bâton d’Ishango ;
Mère de l’Humanité, l’Afrique donna naissance aux mathématiques, à la science, à l’art, elle fut la terre où l’Europe inventa l’espionnage scientifique.
Le colonisateur fut face à un dilemme cruel, sentant son colonisé aussi intelligent, ne rapatria les tirailleurs survivants en Afrique qu’à contrecœur.
Car il devait protéger ses intérêts sur le Continent africain des révolutions libératrices que portaient ces hommes qui comprirent, très tôt, le sens profond de la Liberté et de la Démocratie.
La France coloniale ne pouvait laisser ses riches terres coloniales africaines échapper à sa tutelle.
La France coloniale eut ses intellectuels qui décrétèrent que l’africain n’était pas un être humain, la liberté et la démocratie lui étaient par conséquent étrangères.
Le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye fut l’expression de la volonté de tuer, dans l’œuf, la révolution libératrice grandissante.
Les tirailleurs moururent à Thiaroye fusillés, par l’Armée française, par dizaines, par centaines… Leur mort devient, au fil du temps, un ferment pour la libération totale et définitive.
La démocratie, la liberté, la justice et la souveraineté grandirent à mesure que le canon tonnait, que les mitrailleuses crépitaient.
Plus les bourreaux étaient cruels, plus la France dissimulait son crime, plus les gouvernants serviles courbaient l’échine, plus la liberté prenait son envol.
Enfin, le temps fit son œuvre inéluctable, le destin s’imposa, la vérité apparut dans sa nudité crue qui effraya même le bébé innocent.
Du haut de la quiétude de sa voix sereine, Bassirou Diomaye ouvrit la boîte de Pandore du massacre de Thiaroye
Les fosses communes émergèrent, sous les tas d’immondices loin du cimetière qui n’était qu’un leurre pour extirper le massacre de la mémoire collective africaine.
L’exhumation de l’omerta colonial au sujet des tirailleurs assassinés nous rappelle l’obligation d’écrire l’histoire africaine avec une conscience africaine
La bataille de la souveraineté ne pourra se gagner sans la construction d’une mémoire historique de la jeunesse africaine forgée sur des vérités africaines ;
L’Afrique a trop subi un narratif pipé, le moment est venu de la transformation systémique du Continent. Et d’abord remettre l’Histoire à l’endroit !
C’est le temps de l’Afrique souveraine, juste, prospère et ancrée sur des valeurs fortes.
La commémoration du massacre de Thiaroye est un déclic, que sonne l’heure du réveil du Continent primordial.
Dakar, vendredi 29 novembre 2024
Professeur Mary Teuw Niane
Venus du centre de l’Afrique, de l’Oubangui-Chari au cœur de la forêt équatoriale,
Venus des savanes sahéliennes où rugissent les lions, couleur du sable des déserts
Les tirailleurs sénégalais enrôlés, de gré ou de force, combattirent héroïquement pour la France terriblement amnésique…
Le visage balafré, les tempes scarifiées, beaux garçons musclés à l’âge où les filles admirent leurs pectoraux,
La France coloniale, comme au temps de l’esclavage, retira de ses colonies africaines noires la force vive à la fleur de son épanouissement,
Les africains noirs, admirablement grands, affrontèrent la force mécanique allemande,
Les tirailleurs sénégalais essuyèrent, en premières lignes, les rafales des mitrailleuses.
Combien d’hommes moururent sous les balles ennemies sur des terres hostiles inconnues ?
Combien d’adolescents, à l’âge des rites initiatiques, ne devinrent adultes, leurs corps inertes enveloppés de neiges, gisant dans des pinèdes…
Les tirailleurs sénégalais emportaient, sur ces terres argentées peuplées de blancs, les mythes chevaleresques de l’Afrique des hommes braves.
Partout, entre monts et vaux, le fusil accroché à l’épaule, résonnait dans leurs têtes un chapelet de héros inspirants.
Vint Kankan Moussa, le roi le plus riche que l’Humanité ait connu, qui distribuait l’or comme peu de personnes ne donnent de petits biscuits le matin aux passants,
Apparut Alboury Ndiaye, le résistant panafricaniste, qui quitta son Jolof natal pour combattre le colonisateur jusqu’à Dosso où l’arme à la main la mort l’emporta.
Arriva Samory Touré qui, en dépit des affabulations mensongères et effrayantes qui le traitaient de sanguinaire, infligea des défaites cinglantes aux troupes coloniales.
Surgit El Hadj Omar Foutiyou Tall qui, armé du Saint Coran, combattit intrépide l’envahisseur avant de s’évanouir à jamais dans les falaises de Bandiagara.
Le tirailleur Sénégalais garda jalousement dans sa mémoire rebelle ces modèles qui n’avaient pas de pareil sur ce Continent hostile en feu.
Ces hommes sobres, ne furent point fascinés par la fureur technologique qui les écrasait, car fiers, ils exhibaient l’immense savoir d’Ahmet Baba, le savant de Tombouctou !
Jamais, le tirailleur ne baissa la tête, relevant le menton, il lançait à son contempteur colonial que l’Europe était sauvage à l’époque du bâton d’Ishango ;
Mère de l’Humanité, l’Afrique donna naissance aux mathématiques, à la science, à l’art, elle fut la terre où l’Europe inventa l’espionnage scientifique.
Le colonisateur fut face à un dilemme cruel, sentant son colonisé aussi intelligent, ne rapatria les tirailleurs survivants en Afrique qu’à contrecœur.
Car il devait protéger ses intérêts sur le Continent africain des révolutions libératrices que portaient ces hommes qui comprirent, très tôt, le sens profond de la Liberté et de la Démocratie.
La France coloniale ne pouvait laisser ses riches terres coloniales africaines échapper à sa tutelle.
La France coloniale eut ses intellectuels qui décrétèrent que l’africain n’était pas un être humain, la liberté et la démocratie lui étaient par conséquent étrangères.
Le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye fut l’expression de la volonté de tuer, dans l’œuf, la révolution libératrice grandissante.
Les tirailleurs moururent à Thiaroye fusillés, par l’Armée française, par dizaines, par centaines… Leur mort devient, au fil du temps, un ferment pour la libération totale et définitive.
La démocratie, la liberté, la justice et la souveraineté grandirent à mesure que le canon tonnait, que les mitrailleuses crépitaient.
Plus les bourreaux étaient cruels, plus la France dissimulait son crime, plus les gouvernants serviles courbaient l’échine, plus la liberté prenait son envol.
Enfin, le temps fit son œuvre inéluctable, le destin s’imposa, la vérité apparut dans sa nudité crue qui effraya même le bébé innocent.
Du haut de la quiétude de sa voix sereine, Bassirou Diomaye ouvrit la boîte de Pandore du massacre de Thiaroye
Les fosses communes émergèrent, sous les tas d’immondices loin du cimetière qui n’était qu’un leurre pour extirper le massacre de la mémoire collective africaine.
L’exhumation de l’omerta colonial au sujet des tirailleurs assassinés nous rappelle l’obligation d’écrire l’histoire africaine avec une conscience africaine
La bataille de la souveraineté ne pourra se gagner sans la construction d’une mémoire historique de la jeunesse africaine forgée sur des vérités africaines ;
L’Afrique a trop subi un narratif pipé, le moment est venu de la transformation systémique du Continent. Et d’abord remettre l’Histoire à l’endroit !
C’est le temps de l’Afrique souveraine, juste, prospère et ancrée sur des valeurs fortes.
La commémoration du massacre de Thiaroye est un déclic, que sonne l’heure du réveil du Continent primordial.
Dakar, vendredi 29 novembre 2024
Professeur Mary Teuw Niane
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