Selon Kinshasa, il s'agit d'un caporal tué d'une balle dans la tête.
Les enquêtes sont en cours pour identifier les quatre autres corps remis à la RDC par la Croix-Rouge rwandaise, selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.
Un journaliste de la BBC s'est rendu à l'hôpital militaire de Katindo, à Goma, où il a vu les cinq corps remis par le Rwanda à la RDC, la semaine dernière.
Les cinq hommes avaient visiblement tous été blessés au crâne. La plupart d'entre eux avaient des impacts de balle visibles dans la tête.
Le Rwanda affirme que les hommes ont été tués lors de combats sur son territoire. Mais selon un médecin militaire congolais qui a examiné les corps, il est plus probable qu'ils aient été exécutés, ce qu’a confirmé Lambert Mende.
Selon le médecin, aucune des victimes n'avait de blessure ailleurs sur le corps.
Quatre des cinq corps ont été identifiés par des militaires comme étant des soldats congolais. Le cinquième n'a pas été identifié.
Selon le médecin militaire, aucun d'entre eux ne portait de pièce d'identité quand ils ont été remis à la RDC.
"Je n'ai pas de détails..."
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, interrogée vendredi sur ces nouveaux éléments lors d'une conférence de presse, a affirmé qu'elle ne pouvait donner des détails sur le sort des victimes, car n’étant pas une experte en balistique.
"Vous avez l'air d'en savoir plus que moi", a déclaré Mushikiwabo, avant d’ajouter: "Je n'ai pas de détails sur les circonstances de leur décès. On attend toujours le rapport de la commission élargie de vérification."
Le rapport du Mécanisme conjoint de vérification des frontières, un groupe d'experts mandaté par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs pour surveiller la frontière entre la RDC et le Rwanda, n'a pas été rendu public.
La frontière entre les deux pays, dans la zone de Kibumba, où les affrontements ont eu lieu, n'est pas clairement définie. Et les positions des militaires des deux pays sont situées à seulement 100 mètres l'une de lautre.
Tension
Selon des habitants de la zone, la tension entre les soldats des deux pays, le long de la frontière, est constante.
"Je ne dirai pas qu'il y a une crise spéciale entre la RDC et le Rwanda", a dit la ministre rwandaise. "Il y a eu un incident avec des soldats congolais qui ont traversé la frontière et se sont retrouvés dans le district de Musasamana. Il y a eu des échanges de tirs parce qu'ils ne voulaient pas retraverser la frontière pour retourner en RDC", a-t-elle indiqué.
Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, affirme qu’il ne dispose d’aucune précision sur les corps et ne veut pas commenter les informations recueillies par la BBC.
Selon le médecin militaire de l'hôpital militaire de Katindo, aucune autopsie n'a été pratiquée sur les corps, car "la justice n'en a pas fait la demande".
La semaine dernière, Lambert Mende avait accusé le Rwanda d'avoir enlevé un caporal de l'armée congolaise en RDC et de l'avoir tué en terre rwandaise.
Il ne reconnaissait aucun autre mort à l’issue des combats entre les deux armées.
Lambert Mende a par ailleurs accusé le Rwanda d'avoir provoqué les affrontements à la frontière, dans le but de tenter de discréditer le processus de désarmement des rebelles hutus rwandais, les FDLR.
Plus d'une centaine d'entre eux se sont rendus, avec des armes, à la fin du mois dernier. Un processus encouragé par le gouvernement de la RDC.
Le représentant adjoint du Rwanda auprès de l'ONU, Olivier Nduhungirehe, avait affirmé sur le réseau social Twitter, la semaine dernière, que l’un des cinq morts à la suite des accrochages à la frontière était un rebelle FDLR.
Le Rwanda a plusieurs fois accusé l'armée congolaise de collaborer avec les FDLR.
Source : Rfi.fr
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