La prise de Yabroud par les forces loyalistes est une perte importante pour les rebelles qui voient ainsi disparaître leur axe d'approvisionnement par le Liban. Pour le régime, la victoire est avant tout psychologique à quelques mois de l'élection présidentielle.
« Les forces du Hezbollah libanais appuyées par les forces du régime syrien et les milices de défense populaire pro-régime ont pu contrôler une grande partie de la ville de Yabroud, après d’intenses accrochages, commente Rami Abdelrahmane de l'Observatoire syrien des droits de l’homme, à Londres. Il y a eu beaucoup de pertes humaines des deux côtés. Les combats ont eu lieu surtout dans les quartiers sud de la ville accompagnés par des bombardements menés par des avions de la force aérienne syrienne. Dans les localités voisines, nous avons des informations sur le décès d’au moins cinq personnes, parmi elles deux enfants. Des opérations continuent aux alentours de Rankous et d’en d’autres localités voisines. »
« Ce nouvel exploit [...] sécurise les régions frontalières avec le Liban et coupe la route aux renforts », a indiqué un porte-parole de l'armée syrienne dans un communiqué lu à la télévision. Le président Bachar el-Assad marque des points alors qu'il s'apprête à organiser des élections présidentielles.
Pouvoir « trancher » militairement
« Le régime, à la veille des élections présidentielles, - qu’il prépare d’ici juin 2014 - compte aller plus loin dans cette avancée afin de donner l’impression de pouvoir trancher militairement la bataille, explique Khattar Abou Diab, enseignant à l'université Paris XI. En réalité, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. C’est une dissection totale du pays, un pays que le régime parvient à contrôler pour partie, mais un pays en décombres. Je pense que la leçon est dure pour les noyaux des rebelles qui craignent un sort similaire à 1982, lorsque le régime a réussi, à travers l’occupation de la ville de Hama, à se relancer pour plusieurs décennies. »
En réaction à la prise de Yabroud, le groupe jihadiste syrien, le Front al-Nosra et un autre groupe armé sunnite ont revendiqué un attentat à la voiture piégée dans l'est du Liban, non loin de la frontière avec la Syrie. Quatre personnes ont été tuées. L'attaque visait un fief du Hezbollah chiite, allié du régime de Bachar el-Assad
Source : Rfi.fr
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