Mohamed Ould Abdel Aziz a passé sa dernière journée de président de la République à accueillir les chefs d’État invités à la cérémonie d’investiture de son successeur. Dans la matinée, mercredi, il a fait sa déclaration de patrimoine à la commission sur la transparence financière dans la vie publique. Mais les biens déclarés du président Abdel Aziz au moment de quitter le pouvoir n’ont pas étés révélés à la presse.
Après cette formalité, le chef de l’État sortant a reçu le parlementaire Jean-Jacques Bridey qui représentera le président français Emmanuel Macron à la cérémonie d’investiture de Mohamed Ghazouani. Cette dernière journée du chef de l’exécutif sortant à la tête du pays s’est achevée par un dîner en l’honneur des invités à cet événement.
Un coup d'État et deux élections
Le président Aziz était arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État militaire contre le premier président élu démocratiquement Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, avant d’organiser et de remporter la présidentielle de 2009 pour un mandat de cinq ans, renouvelé à l’occasion de la présidentielle de 2014.
La Constitution mauritanienne n’autorise que deux mandats. Mais Abdel Aziz n’exclut pas de revenir au pouvoir. En attendant, il a affirmé, en juin dernier, qu’il continuerait à faire de la politique.
Lors de sa prise de pouvoir en 2008, la Mauritanie connaissait une vague de terrorisme sans précédent. À son actif, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi à restructurer l’armée, à implanter l'État dans des zones désertiques et a fait la chasse aux intégrismes religieux.
Depuis 2011, aucun attentat n’a eu lieu dans le pays contrairement au Mali voisin, empêtré dans une guerre depuis 2012. Il a également été un des acteurs clés dans le développement du G5 Sahel, censé assurer sécurité et développement dans la région.
Inégalités en hausse et liberté d'expression en berne
Cependant, les inégalités dans le pays se sont largement creusées. Lors de la campagne électorale, tous les candidats de l’opposition appelaient à une meilleure redistribution des richesses. Ces dernières années, la sécheresse a créé un réel un exode rural vers Nouakchott qui ne cesse de s’étendre.
Des routes et quelques infrastructures ont bien été construites dans le pays et certaines zones désenclavées, surtout pour des questions sécuritaires. Mais l’ensemble des services publics s’est dégradé. Dans les mois qui ont précédé l’élection, plusieurs corps de fonctionnaires comme les enseignants ou le personnel hospitalier ont fait grève, réclamant de meilleures conditions de travail pour eux et un meilleur service pour le public, alors que la dette publique avoisine les 100%
Ce qui est également reproché au président Aziz, c’est d’avoir une pratique clanique de l’exercice du pouvoir. Ses détracteurs estiment que la majorité des marché publics ont été remportés par ses proches, laissant un goût amer dans certains milieux d’affaires.
Quant à la liberté d’expression, elle régresse. Selon le classement de Reporters sans frontières, la Mauritanie a nettement reculé ces dernières années pour atteindre la 72e place en 2018 soit 24 de moins qu’en 2016. Coupures d’internet pe,ndant dix jours lors de la dernière élection présidentielle, fermeture de radios privées, arrestations de journalistes ou de blogueurs… La liste est longue des atteintes aux libertés fondamentales.
Cérémonie d'investiture
Autant de chantiers auxquels va devoir s’atteler Mohamed Ghazouani qui doit être investi ce jeudi. Plus d'une dizaine de chefs d'État africains ont fait le déplacement à Nouakchott pour l'occasion. La cérémonie aura lieu au palais des Mourabitounes, situé à 35 km de la capitale mauritanienne.
L’ancien chef d’état-major général des armées sera investi en présence d’une douzaine de chefs d’État africains, dont le voisin sénégalais Macky Sall, le Tchadien Idriss Déby, le Congolais Sassou-Nguesso et l’Ivoirien Alassane Ouattara. Aucun dirigeant du monde arabe, en revanche et pas de chefs d’État du Maghreb.
La cérémonie sera notamment marquée par un échange de discours entre les présidents entrant et sortant. Mohamed Ould Abdel Aziz fera son adieu à la nation alors que Mohamed Ghazouani est très attendu pour sa première prise de parole en tant que chef de l’État après son élection contestée par les candidats de l’opposition qui avaient dénoncé des fraudes massives. Fraudes réfutées par la Céni et par les partisans de l’ancien chef des armées.
Après cette formalité, le chef de l’État sortant a reçu le parlementaire Jean-Jacques Bridey qui représentera le président français Emmanuel Macron à la cérémonie d’investiture de Mohamed Ghazouani. Cette dernière journée du chef de l’exécutif sortant à la tête du pays s’est achevée par un dîner en l’honneur des invités à cet événement.
Un coup d'État et deux élections
Le président Aziz était arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État militaire contre le premier président élu démocratiquement Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, avant d’organiser et de remporter la présidentielle de 2009 pour un mandat de cinq ans, renouvelé à l’occasion de la présidentielle de 2014.
La Constitution mauritanienne n’autorise que deux mandats. Mais Abdel Aziz n’exclut pas de revenir au pouvoir. En attendant, il a affirmé, en juin dernier, qu’il continuerait à faire de la politique.
Lors de sa prise de pouvoir en 2008, la Mauritanie connaissait une vague de terrorisme sans précédent. À son actif, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi à restructurer l’armée, à implanter l'État dans des zones désertiques et a fait la chasse aux intégrismes religieux.
Depuis 2011, aucun attentat n’a eu lieu dans le pays contrairement au Mali voisin, empêtré dans une guerre depuis 2012. Il a également été un des acteurs clés dans le développement du G5 Sahel, censé assurer sécurité et développement dans la région.
Inégalités en hausse et liberté d'expression en berne
Cependant, les inégalités dans le pays se sont largement creusées. Lors de la campagne électorale, tous les candidats de l’opposition appelaient à une meilleure redistribution des richesses. Ces dernières années, la sécheresse a créé un réel un exode rural vers Nouakchott qui ne cesse de s’étendre.
Des routes et quelques infrastructures ont bien été construites dans le pays et certaines zones désenclavées, surtout pour des questions sécuritaires. Mais l’ensemble des services publics s’est dégradé. Dans les mois qui ont précédé l’élection, plusieurs corps de fonctionnaires comme les enseignants ou le personnel hospitalier ont fait grève, réclamant de meilleures conditions de travail pour eux et un meilleur service pour le public, alors que la dette publique avoisine les 100%
Ce qui est également reproché au président Aziz, c’est d’avoir une pratique clanique de l’exercice du pouvoir. Ses détracteurs estiment que la majorité des marché publics ont été remportés par ses proches, laissant un goût amer dans certains milieux d’affaires.
Quant à la liberté d’expression, elle régresse. Selon le classement de Reporters sans frontières, la Mauritanie a nettement reculé ces dernières années pour atteindre la 72e place en 2018 soit 24 de moins qu’en 2016. Coupures d’internet pe,ndant dix jours lors de la dernière élection présidentielle, fermeture de radios privées, arrestations de journalistes ou de blogueurs… La liste est longue des atteintes aux libertés fondamentales.
Cérémonie d'investiture
Autant de chantiers auxquels va devoir s’atteler Mohamed Ghazouani qui doit être investi ce jeudi. Plus d'une dizaine de chefs d'État africains ont fait le déplacement à Nouakchott pour l'occasion. La cérémonie aura lieu au palais des Mourabitounes, situé à 35 km de la capitale mauritanienne.
L’ancien chef d’état-major général des armées sera investi en présence d’une douzaine de chefs d’État africains, dont le voisin sénégalais Macky Sall, le Tchadien Idriss Déby, le Congolais Sassou-Nguesso et l’Ivoirien Alassane Ouattara. Aucun dirigeant du monde arabe, en revanche et pas de chefs d’État du Maghreb.
La cérémonie sera notamment marquée par un échange de discours entre les présidents entrant et sortant. Mohamed Ould Abdel Aziz fera son adieu à la nation alors que Mohamed Ghazouani est très attendu pour sa première prise de parole en tant que chef de l’État après son élection contestée par les candidats de l’opposition qui avaient dénoncé des fraudes massives. Fraudes réfutées par la Céni et par les partisans de l’ancien chef des armées.
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