90% des victimes du paludisme vivent en Afrique et la grande majorité (77%) sont des enfants de moins de cinq ans. Pour mieux lutter contre la mortalité infantile, un rapport de Roll Back Malaria, le partenariat international pour faire reculer le paludisme, présenté ce jeudi au Conseil économique et social des Nations unies à New York, montre que l’accent doit être mis sur la prévention chez la femme enceinte et les bébés notamment.
Pendant la grossesse, le système immunitaire des femmes s'affaiblit. Elles sont donc beaucoup plus sensibles au paludisme. En effet, le paludisme est la « cause principale d’anémie chez la femme enceinte, responsable de décès dû à une hémorragie lors de l’accouchement », souligne le rapport. Les bébés sont aussi en danger, car le paludisme « peut entraîner des accouchements avant terme, des naissances d’enfants mort-nés ou trop maigres ». Un décès néonatal sur dix est lié à un faible poids à la naissance causé par des infections à Plasmodium falciparum, un type de paludisme, en cours de grossesse.
Cibler les populations à risque
Eric Mouzin, médecin épidémiologiste au partenariat Roll Back Malaria à Genève, a coordonné la rédaction du rapport. Il estime qu'il est primordial de mettre en place des mesures de prévention ciblant les femmes enceintes. « Il faut que les femmes utilisent des moustiquaires imprégnées d’insecticide toute l’année, et prennent des médicaments préventifs pendant la grossesse. L’OMS estime qu’il faut répartir trois à quatre prises de médicaments tout au long de la grossesse. » Ces simples précautions peuvent réduire de 18% la mortalité néonatale et de 21% le risque de faible poids à la naissance.
Coordonner les politiques antipaludiques et de santé maternelle
L’intensification de la prévention du paludisme pendant la grossesse a permis de sauver 94 000 nouveaux-nés entre 2009 et 2012. Mais Eric Mouzin veut aller plus loin. « Dans la plupart des pays africains, un gros effort de sensibilisation a été fait, et huit femmes sur dix vont désormais consulter des professionnels de santé quand elles sont enceintes. Par contre, la prise en charge de la prévention du paludisme au cours de ces soins est inférieure à 50 ou 60%, alors que l’objectif international est d’atteindre 80%. » Si l’objectif était atteint, près de 100 000 décès néonataux pourraient être évités chaque année selon une étude menée dans 25 pays africains.
Des efforts doivent maintenant être faits pour coordonner les politiques antipaludiques et de santé maternelle. Des mesures faciles et rapides à mettre en place selon le rapport de Roll Back Malaria.
Source : Rfi.fr
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