Pour la défense de William Ruto, le procureur ne dispose d'aucune preuve substantielle pour confondre le vice-président kényan. La défense demande donc l'abandon des charges. Le dossier présenté initialement par le procureur « ressemble très peu » à celui présenté au cours du procès, expliquent les avocats du vice-président kenyan.
L'un des talons d'Achille du dossier de l'accusation, ce sont les témoins. Faisant part de menaces ou d'intimidations, pas moins de 16 des 42 témoins ont changé leur déclaration ou refusé de témoigner.
Mais dès l'ouverture de l'audience ce mardi, le substitut du procureur s'est montré confiant. « Nous possédons la quantité de preuves nécessaires pour obtenir une condamnation », a déclaré Anton Steynberg, qui a fait part pendant près de sept heures d'exemples et de témoignages de victimes mettant en cause le vice-président kényan.
Il a notamment fait référence à plusieurs réunions qui se sont tenues au domicile de William Ruto dans la vallée du Rift. Des réunions au cours desquelles les leaders de sa tribu Kalenjin auraient planifié des attaques contre la tribu des Kikuyu, en majorité partisane du Parti de l’unité nationale, du président de l'époque, Mwai Kibaki.
Une preuve, selon le procureur, de l'implication de William Ruto dans ces attaques.
Dans le box des accusés, William Ruto, qui comparaît libre, a écouté avec attention les observations de l'accusation, laissant paraître parfois quelques signes d'émotion.
Violences en 2007
Pendant quatre jours, les juges de la CPI vont donc devoir examiner si l'accusation a mis en évidence assez de preuves pour que le procès de William Ruto puisse se poursuivre ou non.
En décembre 2014, la Cour pénale internationale avait annoncé l'abandon des charges contre le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, poursuivi lui aussi pour crimes contre l'humanité commis après l'élection présidentielle de décembre 2007. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait expliqué dans un document officiel ne pas avoir assez de preuves « pour prouver, au-delà de tout doute raisonnable, la responsabilité criminelle présumée de M. Kenyatta ».
William Ruto et l'ancien journaliste Joshua Sang sont les derniers accusés à être encore poursuivis pour crimes contre l'humanité lors des violences qui ont suivi l'élection présidentielle de 2007. Selon l'acte d'accusation, ils sont suspectés d’avoir planifié et orchestré des crimes contre l’humanité à l’encontre de partisans du Parti de l’unité nationale, le parti du président de l’époque, Mwai Kibaki. Le vice-président est accusé d’avoir commis des crimes par l’intermédiaire d’autres personnes. Dans ce procès, il est poursuivi pour meurtre, déportation de population et persécution.
Source :Rfi.fr
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