Le poète tragique grec, Euripide, ne croyait pas si bien dire lorsqu’il
déclare dans les Fragments «Parle si tu as des mots plus forts que le
silence, ou garde le silence». Les partisans d’une guerre totale en
Casamance, pour venir à bout des combattants du Mouvement des
forces démocratiques de Casamance (Mfdc), ont trouvé là, une occasion
en or pour se taire à jamais sur ce dossier. En débitant des grossièretés,
ils croyaient ainsi occuper une place confortable dans ce débat qui
demande beaucoup plus de lucidité, tellement le sujet est complexe et
sensible. Mais, en tout état de cause, le désir irrésistible de se mettre en
vitrine semble prendre le pas sur cette volonté à appréhender les choses
dans leur élasticité. Se sont-ils d’abord interrogés sur le pourquoi de
l’usage de la force ? En termes clairs, quelle est la finalité de cette
guerre à laquelle les pyromanes appellent de tous leurs vœux ? Y a-t- il
discontinuité territoriale ? Le Sénégal peut-il faire la guerre au Sénégal ?
En vérité, derrière ce simulacre de patriotisme, se cache un
exhibitionnisme chronique qui fait que cette race d’individus ne peut vivre
dans le silence. Et ces fanfarons, pour se faire remarquer, choisissent
délibérément de dire des énormités, dans une quête démesurée de
singularité coupable. Ils savent que la voie de la recherche du dialogue
et de paix est majoritaire dans le pays, c’est pourquoi, de peur de se
noyer dans la grande masse consciente, ces pyromanes ont pris l’option
de se marginaliser. Ces incendiaires ne supportent pas la chape de
plomb de la spirale du silence qui est, dans ce cas de figure, salutaire
pour venir à bout, par le dialogue, d’un conflit qui dure depuis plus de
trente ans. Ce sont des loups solitaires nourris aux Ogm du beuz,
victimes de leur nombrilisme schizophrénique.
Dans leurs éléments de langage, on peut relever : «thérapie lourde»,
«intervention chirurgicale », «éradiquer », «pourchasser» etc. Ce
langage violent traduit une colère et une haine dont les vrais ressorts
sont enfouis dans le subconscient de ses auteurs. Y a-t- il des ombres
dans ce festin des pyromanes ? Qui a fait remonter à la surface le
Minotaure, le monstre des profondeurs ? Les fruits tiennent la promesse
des fleurs empoisonnées. Certainement, ceux pour qui la crise
trentenaire sert d’écran pour faire des affaires. Ils veulent plus de sang
dans les forêts casamançaises pour préparer la ronde des vautours. L’on
imagine facilement la danse du scalp des pyromanes qui veulent mettre
le feu partout pour continuer à servir leurs intérêts obscurs. La camera
obscura est leur terrier remplis de mauvaises intentions. Leur esprit est
tellement frappé de sclérose qu’ils oublient qu’Abdou Diouf avait tenté
cette option militaire, en vain.
On ne s’amuse pas avec la guerre ! War is dangerous, soldiers know
this… soldiers understand war is not risk-free, disait Michael Williams
dans l’une de ses tribunes parlant de la guerre en Afghanistan. Facile
alors de plastronner dans des salons feutrés et demander aux soldats de
s’engager dans une guerre dont l’issue est imprévisible. Ces pyromanes
parlent «d’intervention chirurgicale». Diantre ! Fraude sur la
marchandise, car ils ignorent qu’aucune guerre n’est «propre». Pensent-
ils aux dégâts collatéraux ? A ces innocents qui sont nés dans ce conflit
sans l’avoir choisi, à tous ceux dont l’avis n’a jamais été recueilli ? A
ceux qui sont contraints de faire la guerre …en souffrant à l’idée d’avoir
tué un frère ? Ces incendiaires n’ont jamais, en situation réelle, entendu
le crépitement des obus, des lance-roquettes M1Bazooka et les ballets
du rallye-guerrier larguant les engins de la mort. Ils ont vu la guerre à la
télévision, au cinéma ou dans les jeux vidéo et leur vie n’a jamais été
exposée à cette folie des hommes.
Pensent-ils alors aux personnes dont le quotidien est de fuir la guerre ou
de se réfugier dans des bunkers, pour les plus chanceux. War is
dangerous ! C’est pourquoi l’on ne doit pas en parler avec une certaine
légèreté. Aucune dérision n’est permise en la matière. On ne peut pas
rire de tout. Hélas, dans les rayons des supermarchés de l’indélicatesse,
ils représentent les têtes de gondoles, ces pauvres va-t- en-guerre !
Entendons bien, personne ne peut accepter la tuerie de Boffa et les
auteurs, y compris, les commanditaires, doivent être sévèrement punis.
L’on ne badine pas avec la vie humaine et aussi nul n’a le droit de se
faire justice. Mais de là à ajouter encore d’autres victimes innocentes au
tableau, par une guerre qui ne se justifie pas dans ce contexte
d’accalmie, c’est un pas que seuls des pyromanes irresponsables et en
déficit de discernement franchiront.
Dans le règlement de ce conflit, le temps doit désormais constituer un
enjeu pour les autorités, en particulier le président de la République,
Macky Sall qui ne semble pas prendre toute la mesure de l’importance
des symboles dans la gestion d’une République. Il a le devoir de se
rendre à Boffa ou à Ziguinchor, comme il s’était rendu, à juste titre, à
Paris, lorsque nos confrères de Charlie Hebdo ont été lâchement
assassinés. Comme il a l’habitude de le faire (un geste à louer) lorsqu’un
proche perd un être cher ou une autorité quitte ce bas monde. La
Casamance, c’est le Sénégal, la porte à côté. Mais puisque les actes
parlent plus que les mots(c’est la force des symboles), ils retentiront plus
dans la tête de ceux qui s’interrogent encore au sujet de leur
«sénégalité».
Tribune tirée de mon Blog/Facebook.
déclare dans les Fragments «Parle si tu as des mots plus forts que le
silence, ou garde le silence». Les partisans d’une guerre totale en
Casamance, pour venir à bout des combattants du Mouvement des
forces démocratiques de Casamance (Mfdc), ont trouvé là, une occasion
en or pour se taire à jamais sur ce dossier. En débitant des grossièretés,
ils croyaient ainsi occuper une place confortable dans ce débat qui
demande beaucoup plus de lucidité, tellement le sujet est complexe et
sensible. Mais, en tout état de cause, le désir irrésistible de se mettre en
vitrine semble prendre le pas sur cette volonté à appréhender les choses
dans leur élasticité. Se sont-ils d’abord interrogés sur le pourquoi de
l’usage de la force ? En termes clairs, quelle est la finalité de cette
guerre à laquelle les pyromanes appellent de tous leurs vœux ? Y a-t- il
discontinuité territoriale ? Le Sénégal peut-il faire la guerre au Sénégal ?
En vérité, derrière ce simulacre de patriotisme, se cache un
exhibitionnisme chronique qui fait que cette race d’individus ne peut vivre
dans le silence. Et ces fanfarons, pour se faire remarquer, choisissent
délibérément de dire des énormités, dans une quête démesurée de
singularité coupable. Ils savent que la voie de la recherche du dialogue
et de paix est majoritaire dans le pays, c’est pourquoi, de peur de se
noyer dans la grande masse consciente, ces pyromanes ont pris l’option
de se marginaliser. Ces incendiaires ne supportent pas la chape de
plomb de la spirale du silence qui est, dans ce cas de figure, salutaire
pour venir à bout, par le dialogue, d’un conflit qui dure depuis plus de
trente ans. Ce sont des loups solitaires nourris aux Ogm du beuz,
victimes de leur nombrilisme schizophrénique.
Dans leurs éléments de langage, on peut relever : «thérapie lourde»,
«intervention chirurgicale », «éradiquer », «pourchasser» etc. Ce
langage violent traduit une colère et une haine dont les vrais ressorts
sont enfouis dans le subconscient de ses auteurs. Y a-t- il des ombres
dans ce festin des pyromanes ? Qui a fait remonter à la surface le
Minotaure, le monstre des profondeurs ? Les fruits tiennent la promesse
des fleurs empoisonnées. Certainement, ceux pour qui la crise
trentenaire sert d’écran pour faire des affaires. Ils veulent plus de sang
dans les forêts casamançaises pour préparer la ronde des vautours. L’on
imagine facilement la danse du scalp des pyromanes qui veulent mettre
le feu partout pour continuer à servir leurs intérêts obscurs. La camera
obscura est leur terrier remplis de mauvaises intentions. Leur esprit est
tellement frappé de sclérose qu’ils oublient qu’Abdou Diouf avait tenté
cette option militaire, en vain.
On ne s’amuse pas avec la guerre ! War is dangerous, soldiers know
this… soldiers understand war is not risk-free, disait Michael Williams
dans l’une de ses tribunes parlant de la guerre en Afghanistan. Facile
alors de plastronner dans des salons feutrés et demander aux soldats de
s’engager dans une guerre dont l’issue est imprévisible. Ces pyromanes
parlent «d’intervention chirurgicale». Diantre ! Fraude sur la
marchandise, car ils ignorent qu’aucune guerre n’est «propre». Pensent-
ils aux dégâts collatéraux ? A ces innocents qui sont nés dans ce conflit
sans l’avoir choisi, à tous ceux dont l’avis n’a jamais été recueilli ? A
ceux qui sont contraints de faire la guerre …en souffrant à l’idée d’avoir
tué un frère ? Ces incendiaires n’ont jamais, en situation réelle, entendu
le crépitement des obus, des lance-roquettes M1Bazooka et les ballets
du rallye-guerrier larguant les engins de la mort. Ils ont vu la guerre à la
télévision, au cinéma ou dans les jeux vidéo et leur vie n’a jamais été
exposée à cette folie des hommes.
Pensent-ils alors aux personnes dont le quotidien est de fuir la guerre ou
de se réfugier dans des bunkers, pour les plus chanceux. War is
dangerous ! C’est pourquoi l’on ne doit pas en parler avec une certaine
légèreté. Aucune dérision n’est permise en la matière. On ne peut pas
rire de tout. Hélas, dans les rayons des supermarchés de l’indélicatesse,
ils représentent les têtes de gondoles, ces pauvres va-t- en-guerre !
Entendons bien, personne ne peut accepter la tuerie de Boffa et les
auteurs, y compris, les commanditaires, doivent être sévèrement punis.
L’on ne badine pas avec la vie humaine et aussi nul n’a le droit de se
faire justice. Mais de là à ajouter encore d’autres victimes innocentes au
tableau, par une guerre qui ne se justifie pas dans ce contexte
d’accalmie, c’est un pas que seuls des pyromanes irresponsables et en
déficit de discernement franchiront.
Dans le règlement de ce conflit, le temps doit désormais constituer un
enjeu pour les autorités, en particulier le président de la République,
Macky Sall qui ne semble pas prendre toute la mesure de l’importance
des symboles dans la gestion d’une République. Il a le devoir de se
rendre à Boffa ou à Ziguinchor, comme il s’était rendu, à juste titre, à
Paris, lorsque nos confrères de Charlie Hebdo ont été lâchement
assassinés. Comme il a l’habitude de le faire (un geste à louer) lorsqu’un
proche perd un être cher ou une autorité quitte ce bas monde. La
Casamance, c’est le Sénégal, la porte à côté. Mais puisque les actes
parlent plus que les mots(c’est la force des symboles), ils retentiront plus
dans la tête de ceux qui s’interrogent encore au sujet de leur
«sénégalité».
Tribune tirée de mon Blog/Facebook.
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