Boko Haram a une nouvelle fois frappé le Nigeria. Dimanche 10 août, les islamistes ont mené une attaque à Doron Boga, un village isolé de l’Etat de Borno, dans le nord-est du pays, près de la frontière avec le Tchad et le Cameroun. L’attaque a fait plusieurs morts, sans que le bilan soit encore connu aujourd’hui. De plus, des témoins qui sont parvenus à s’enfuir et à trouver refuge à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, rapportent que les islamistes ont kidnappé plusieurs dizaines de jeunes hommes âgés de 15 à 30 ans. Là-encore, le nombre exact n’est pas encore connu.
« Nous avons cru que c’étaient des militaires. Mais quand ils ont commencé à tirer sur des gens et à incendier les maisons, alors nous avons compris que c'était Boko Haram », rapporte une habitante du village attaqué, citée par l’Agence France-Presse. Elle affirme par ailleurs que les jeunes hommes kidnappés ont été ensuite emmenés « sur des bateaux à moteur jusqu’au Tchad ».
Une technique pour combler le manque de combattants
Les autorités nigérianes n’ont pas communiqué officiellement sur le sujet. Contacté par RFI, un ancien responsable nigérian qui souhaite rester anonyme s’inquiéte de cette évolution dans le mode opératoire du groupe islamiste. « Jusqu'à présent, seules les jeunes filles étaient victimes de kidnapping. Mais maintenant, ils agissent dans tous les villages alentour et cela fait très peur », note-t-il. « Le fait est que leur nombre a beaucoup chuté. Ils manquent donc de main-d’œuvre. Avant, ils attiraient les garçons, les jeunes, avec de l'argent. Mais aujourd'hui, leur seule option est de kidnapper ces garçons pour les recruter et les faire devenir des combattants », ajoute ce responsable.
A ce jour, on est encore sans nouvelle de 219 des 276 lycéennes enlevées en avril dernier par Boko Haram. L’état d’urgence décrété en mai dernier par le président Goodluck Jonathan dans trois Etats du nord-est du Nigeria (Borno, Yobe et Adamawa), est toujours en vigueur.
Source : Rfi.fr
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