Ici, repose, en grande partie, de hauts commis de l’état, des privilégiés et des gens nantis. C’est pourquoi, on l’appelle le cimetière des bourgeois.
Ceux qui y travaillent s’appuient sur cette célébrité pour se livrer à une spéculation illicite sur le prix d’une tombe.
Elle est vendue au plus offrant et à un prix qui varie à la tête du client.
Les employés de cette nécropole qui agissent en toute illégalité se beurrent ainsi, au fil des ans, sur les dépouilles des morts.
Un cimetière qui manque d’eau potable et des herbes sauvages qui poussent entre des tombes qui s’enchevêtrent, c’est pourtant ce cimetière de Cameroun à Conakry qui fait vivre et de manière illégale certains travailleurs de cette nécropole.
Alors que l’espace destiné à l’enterrement n’est pas à vendre. Des travailleurs de ce cimetière public se livrent à un trafic des tombes.
Des faits rejetes par ce contractuel au cimetière de Cameroun
"C'est les militaires seulement qui nous ont accusé une fois ici. Sinon, nous ne vendons pas les places", assure-t-il.
Pourtant le trafic de tombes que ce travailleur au cimetière de Cameroun n’admet pas est une pratique bien réelle.
Pour démasquer le commerce illégal qu’il cache, notre reporter a placé un micro dans la poche d’un jeune reporter qui s’est présenté au cimetière comme une personne qui a perdu sa grand-mère.
Dès que ce dernier s’est présenté à eux, il a été reçu à bras ouvert et la transaction a aussitôt débuté.
"Il n'y a pas de prix fixes. Ils varient de 150 000 à 350 000 francs guinéens", répond le fossoyeur au reporter qui prétend avoir perdu sa grand-mère.
Ils sont nombreux les familles en deuil qui ont dû mettre la main à la poche pour s’offrir une portion de terre dans ce cimetière.
La période durant laquelle la fièvre Ebola a sévi a éte la plus juteuse pour ces creuseurs de tombe.
Ils ont monté les enchères, et ceux qui avaient des cadavres n’avaient d’autres alternatives que de payer des fortes sommes d’argent.
M. Alphonse BA, boulanger, fait partie des victimes de ce trafic illégal de tombe.
Pour enterrer son oncle il a dû payer 250 000 francs guinéens
"Il fut un temps, j'ai perdu un oncle à Donka mais avec l'interdiction lié à Ebola nous nous sommes résolu à enterrer le corps à Conakry. Nous sommes allés au cimetière de Cameroun, le fossoyeur nous a dit de payer 250 000 francs guinéens", témoigne-t-il
Le cimetière de Cameroun surnommé par certains cimetière des bourgeois relève du gouvernorat de Conakry.
El Hadj Boye Barry est directeur adjoint des services propres du gouvernorat. Installé dans son bureau climatisé, il semble totalement ignorer les pratiques en cours au cimetière de Cameroun.
"Il n'y a pas de vente de tombe mais d'aménagement de tombes. Ceux qui aménagent demandent à être payés pour leurs efforts mais ce n'est pas des tombes qu'on vend", indique-t-il
Le trafic de tombe au grand cimetière de Cameroun pourrait s’expliquer par la forte demande. Les enterrements sont quotidiens, il n’ y a plus assez d’espace disponible et les travailleurs du cimetière sont sans salaire.
Source: BBC Afrique
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