Tout part du vice-président de la Commission électorale. L’homme contacte ses deux commissaires et leur promet de l’argent pour valider les résultats donnant 95% à Ali Bongo. Un des commissaires raconte un rendez-vous avec un homme à bord d’un 4x4.
Son vice-président monte dans la voiture puis ressort avec 50 millions de Francs CFA à partager en trois. « Le prix de notre silence », dit le commissaire, qui affirme s’être repenti. « Je me suis confessé. C’est l’argent du contribuable. Je l’ai pris mais j’ai dénoncé », confie-t-il.
Sans nouvelles des trois hommes, Rodrigue Bokoko part à leur recherche. Le coordonateur opposition pour le Haut-Ogooué ne se dit pas surpris. « Dans un pays de misère » dit-il, « 50 millions c’est beaucoup. » Tenace, l’homme retrouve les commissaires. Ils avouent et témoignent dans un acte d’huissier dont RFI a obtenu copie. Sur l’homme au 4x4, le texte parle d’un inconnu qui serait de la majorité.
Quant au vice-président d’opposition, il prend la fuite avant de pouvoir témoigner. « Nous ne sommes pas policiers, on ne peut pas garder à vue. C’est dommage, il avait des informations précieuses », déclare Pascal Oyougou, membre de l’équipe de campagne de Jean Ping.
Interrogé, le porte-parole d’Ali Bongo décrit une histoire inventée. Alain Claude Billie Bi Nze s’interroge et demande : « qui a corrompu ? Il n’y a pas de nom. A part des témoignages, il n’y a rien. Si l’opposition a des preuves, qu’elle les présente à la Cour constitutionnelle ».
Confronter les procès-verbaux
La Cour constitutionnelle, précisément, dont le travail a commencé après le recours déposé par le camp de Jean Ping. Ce dernier demande un recomptage des votes dans la province du Haut-Ogooué. Le camp Bongo est invité à répondre aux accusations de ses adversaires. Il a jusqu’à mardi pour préparer sa réponse.
Chaque camp sera ensuite convoqué pour être entendu par un juge rapporteur, avant une audience publique, où les deux parties présenteront leurs arguments. Le point crucial sera l’examen des procès-verbaux du Haut Ogooué rassemblés par les deux parties, mais qui affichent des résultats différents. Certaines pièces ont donc été falsifiées.
Ali Akbar Onanga Yobégué est le président du comité juridique de campagne d’Ali Bongo. Pour lui, il faut confronter les PV avec les originaux détenus par la Commission électorale. « Nous nous sommes prémunis en rapportant tous nos PV. Quand nous faisons la comptabilité de tous nos PV, nous n’avons pas de problème dans la province du Haut Ogooué. La Cenap ou la Cour constitutionnelle ont les originaux. Nous nous avons des copies. Donc on repartira très certainement vers les originaux, pour voir lequel est conforme à l’original. Nous sommes tout à fait favorables à ce recomptage des voix. »
Le camp Bongo envisage même éventuellement de demander la même procédure dans d’autres localités du pays, « là il y a des scores qui nous permettent de supposer qu’il y a eu manifestement des cas de fraude ». « Il est quand même douteux que dans ces localités Ali Bongo Ondimba n’obtienne aucune voix et Jean Ping 100 voix, avance Ali Akbar Onanga Yobégué. C’est ce type d’anomalies qui nous permet de supposer qu’il y a eu surement des malversations dans ces zones. En cas de fraude, nous essaierons de produire les documents qui attestent de la fraude. En cas de corruption, nous essaierons de d’obtenir le constat d’huissiers, les déclarations de personnes corrompues. Et là, en ce moment, les avocats s’occupent de tout rassembler. »
Côté opposition, on demande aussi un recomptage du Haut-Ogooué, mais dans un cadre précis car le camp de Jean Ping se méfie de la Commission électorale. Maître Jean Rémy Bantsantsa est un des avocats de Jean Ping.
« Le problème de la Cenap, c’est qu’elle a déjà démontré toute sa mauvaise foi. Tout le monde a vu que les PV de la province du Haut-Ogooué étaient falsifiés. Donc si le PDG nous sort cet argument selon lequel ils vont confronter leurs PV avec les originaux de la Cenap, nous nous attendons de les voir. Puisque, je le répète : au sortir des bureaux de vote, chaque camp reçoit une copie du procès-verbal du bureau de vote. En conséquence je ne vois pas comment le leur serait différent du notre. Nous ce que nous souhaitons c’est que ce travail se fasse en présence de toutes les parties et avec des experts internationaux. Et là nous nous inquiétons effectivement de savoir que les PV originaux que la Cenap détient seraient différents des notes. C’est pour ça que nous sollicitions en plus une expertise internationale. »
Source: Rfi.fr
Son vice-président monte dans la voiture puis ressort avec 50 millions de Francs CFA à partager en trois. « Le prix de notre silence », dit le commissaire, qui affirme s’être repenti. « Je me suis confessé. C’est l’argent du contribuable. Je l’ai pris mais j’ai dénoncé », confie-t-il.
Sans nouvelles des trois hommes, Rodrigue Bokoko part à leur recherche. Le coordonateur opposition pour le Haut-Ogooué ne se dit pas surpris. « Dans un pays de misère » dit-il, « 50 millions c’est beaucoup. » Tenace, l’homme retrouve les commissaires. Ils avouent et témoignent dans un acte d’huissier dont RFI a obtenu copie. Sur l’homme au 4x4, le texte parle d’un inconnu qui serait de la majorité.
Quant au vice-président d’opposition, il prend la fuite avant de pouvoir témoigner. « Nous ne sommes pas policiers, on ne peut pas garder à vue. C’est dommage, il avait des informations précieuses », déclare Pascal Oyougou, membre de l’équipe de campagne de Jean Ping.
Interrogé, le porte-parole d’Ali Bongo décrit une histoire inventée. Alain Claude Billie Bi Nze s’interroge et demande : « qui a corrompu ? Il n’y a pas de nom. A part des témoignages, il n’y a rien. Si l’opposition a des preuves, qu’elle les présente à la Cour constitutionnelle ».
Confronter les procès-verbaux
La Cour constitutionnelle, précisément, dont le travail a commencé après le recours déposé par le camp de Jean Ping. Ce dernier demande un recomptage des votes dans la province du Haut-Ogooué. Le camp Bongo est invité à répondre aux accusations de ses adversaires. Il a jusqu’à mardi pour préparer sa réponse.
Chaque camp sera ensuite convoqué pour être entendu par un juge rapporteur, avant une audience publique, où les deux parties présenteront leurs arguments. Le point crucial sera l’examen des procès-verbaux du Haut Ogooué rassemblés par les deux parties, mais qui affichent des résultats différents. Certaines pièces ont donc été falsifiées.
Ali Akbar Onanga Yobégué est le président du comité juridique de campagne d’Ali Bongo. Pour lui, il faut confronter les PV avec les originaux détenus par la Commission électorale. « Nous nous sommes prémunis en rapportant tous nos PV. Quand nous faisons la comptabilité de tous nos PV, nous n’avons pas de problème dans la province du Haut Ogooué. La Cenap ou la Cour constitutionnelle ont les originaux. Nous nous avons des copies. Donc on repartira très certainement vers les originaux, pour voir lequel est conforme à l’original. Nous sommes tout à fait favorables à ce recomptage des voix. »
Le camp Bongo envisage même éventuellement de demander la même procédure dans d’autres localités du pays, « là il y a des scores qui nous permettent de supposer qu’il y a eu manifestement des cas de fraude ». « Il est quand même douteux que dans ces localités Ali Bongo Ondimba n’obtienne aucune voix et Jean Ping 100 voix, avance Ali Akbar Onanga Yobégué. C’est ce type d’anomalies qui nous permet de supposer qu’il y a eu surement des malversations dans ces zones. En cas de fraude, nous essaierons de produire les documents qui attestent de la fraude. En cas de corruption, nous essaierons de d’obtenir le constat d’huissiers, les déclarations de personnes corrompues. Et là, en ce moment, les avocats s’occupent de tout rassembler. »
Côté opposition, on demande aussi un recomptage du Haut-Ogooué, mais dans un cadre précis car le camp de Jean Ping se méfie de la Commission électorale. Maître Jean Rémy Bantsantsa est un des avocats de Jean Ping.
« Le problème de la Cenap, c’est qu’elle a déjà démontré toute sa mauvaise foi. Tout le monde a vu que les PV de la province du Haut-Ogooué étaient falsifiés. Donc si le PDG nous sort cet argument selon lequel ils vont confronter leurs PV avec les originaux de la Cenap, nous nous attendons de les voir. Puisque, je le répète : au sortir des bureaux de vote, chaque camp reçoit une copie du procès-verbal du bureau de vote. En conséquence je ne vois pas comment le leur serait différent du notre. Nous ce que nous souhaitons c’est que ce travail se fasse en présence de toutes les parties et avec des experts internationaux. Et là nous nous inquiétons effectivement de savoir que les PV originaux que la Cenap détient seraient différents des notes. C’est pour ça que nous sollicitions en plus une expertise internationale. »
Source: Rfi.fr
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