Les trois hommes quittent une forêt avant de se diriger vers un espace dégagé. Lunette sur le nez et barbe teinte en rouge, Amadou Koufa, assis à l’ombre d’un arbre, répond, en arabe, aux questions – posées en arabe et en anglais – de ses interlocuteurs. Il est difficile de savoir le lieu et la date de l’enregistrement de la vidéo, mais Amadou Koufa évoque des événements qui ont eu lieu après l’annonce de sa mort par la France et le Mali.
Le chef jihadiste de la Katiba Macina dément sa propre mort et évoque le discours de Florence Parly, la ministre française des Armées, qui avait « confirmé » sa mort le 28 novembre dernier devant l’Assemblée nationale française. Il affirme également avoir arrêté un « espion » qu’il accuse d’avoir donné la position de ses hommes aux soldats français.
Amadou Koufa parle cette fois en arabe, contrairement à la précédente vidéo dans laquelle il apparaissait et dans laquelle il parlait en peul, ce qui laisse supposer qu’elle est destinée à un public international.
La diffusion de ces images pourrait également avoir pour but de remonter le moral de ses troupes, alors que Barkhane et l’armée malienne ont multiplié les raids contre les positions de sa Katiba depuis le début de l’année. En outre, cette vidéo a été diffusée quelques jours après l’annonce de la mort de Yahia Abou Alhamam, le numéro 2 du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), et de plusieurs autres jihadistes dans une opération de Barkhane menée au nord de Tombouctou.
L’armée malienne refuse de commenter
Contacté par Jeune Afrique, le colonel Diarran Koné, porte-parole de l’armée malienne, dit n’avoir « aucun commentaire à faire sur cette vidéo ». L’armée avait annoncé la mort de ce chef du GSIM dans le Macina, membre fondateur de la coalition jihadiste basée au Mali et liée à Aqmi et d’Al-Qaïda. Son décès avait déjà été démenti par le chef d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mosaâb Abdel Woudoud.
Ce n’est pas non plus la première fois qu’Amadou Koufa aurait donné signe de vie depuis l’opération française contre sa Katiba, en novembre. « Le 25 janvier dernier Amadou Koufa avait envoyé un message vocal de plus de 30 mn en guise de réponse à un marabout de la localité de Nampala. Ce dernier lors d’un prêche avait accusé Amadou Koufa de créer le désordre dans la communauté peule, en facilitant la contraction de mariage entre les jeunes», détaille une source de Jeune Afrique bien introduite dans la communauté peule malienne.
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