Avec 90 jours de congé paternité, l'Argentine serait l'un des pays les plus généreux du monde en la matière. Seule une poignée de pays font mieux dans le monde. On pense notamment au Japon ou à la Corée du Sud, où il est possible de prendre jusqu’à un an de congé paternité, et surtout aux pays scandinaves comme la Suède, souvent citée en exemple, où les parents ont 16 mois de congé à se partager entre eux. Les 90 jours que propose le gouvernement péroniste en Argentine, c’est trois fois plus qu’en France par exemple, et c’est surtout beaucoup plus que les deux petites journées auxquelles ont actuellement droit les nouveaux papas argentins.
L’augmentation serait graduelle : on passerait à 15 jours au moment de l’adoption de la loi, puis 30 jours deux ans plus tard, jusqu’à atteindre 90 jours de congés rémunérés à hauteur de 100% du salaire en 2030.
Vers une réforme totale du système de congé parental
Ce projet de loi ne concerne pas que les congés paternité. L’ambition est de réformer totalement le système de congé parental. Le texte prévoit la création d’un « Système global de politiques de soins », dont l’idée fondatrice est que le fait de s’occuper de son enfant à la naissance est à la fois un devoir, un droit qui doit être garanti et un travail qui doit être valorisé. Pour s’en assurer, le projet de loi prévoit donc un allongement des congés paternité et maternité, mais reconnaît également ce droit aux travailleurs indépendants et aux auto-entrepreneurs, qui jusqu’ici en étaient exclus. Autre population qui aurait désormais droit à ce type de congé : les parents adoptifs. En plus de 90 jours à l'arrivée de l’enfant dans le foyer, ils bénéficieraient de 2 à 12 jours de congés pendant le processus d’adoption, afin de pouvoir réaliser les démarches nécessaires.
Si le gouvernement estime que cette loi permettrait de renforcer les droits de plus de 8 millions de parents, il ne faut pas oublier que plus d’un tiers des travailleurs argentins appartiennent à l'économie informelle, et n’ont donc pas accès aux congés parentaux.
Signe d’un changement progressif des mentalités, dans un pays longtemps réputé assez machiste
Il y a ici une volonté revendiquée d’aborder la question des congés parentaux dans une perspective de genre. Dans le texte, il n’est jamais question de père ou de mère, mais de « personne gestante », c’est-à-dire celle qui porte l’enfant, ou « non gestante ». Le projet de loi prend également en compte les avancées de la science, en prévoyant notamment des jours de congés pour les couples qui ont recours à des techniques de procréation médicalement assistée.
Finalement, ce texte sur les congés parentaux s’inscrit dans la continuité du travail que fait l’Argentine depuis plusieurs années sur les questions de genre. On pense bien sûr à la légalisation de l’avortement en 2020, mais également à la loi sur le mariage homosexuel en 2010, ou à celle sur le changement de sexe en 2012. Toutes ces mesures ont fait évoluer la conception de la parentalité en Argentine, et ce projet de loi sur les congés parentaux propose d’en tenir compte.
L’augmentation serait graduelle : on passerait à 15 jours au moment de l’adoption de la loi, puis 30 jours deux ans plus tard, jusqu’à atteindre 90 jours de congés rémunérés à hauteur de 100% du salaire en 2030.
Vers une réforme totale du système de congé parental
Ce projet de loi ne concerne pas que les congés paternité. L’ambition est de réformer totalement le système de congé parental. Le texte prévoit la création d’un « Système global de politiques de soins », dont l’idée fondatrice est que le fait de s’occuper de son enfant à la naissance est à la fois un devoir, un droit qui doit être garanti et un travail qui doit être valorisé. Pour s’en assurer, le projet de loi prévoit donc un allongement des congés paternité et maternité, mais reconnaît également ce droit aux travailleurs indépendants et aux auto-entrepreneurs, qui jusqu’ici en étaient exclus. Autre population qui aurait désormais droit à ce type de congé : les parents adoptifs. En plus de 90 jours à l'arrivée de l’enfant dans le foyer, ils bénéficieraient de 2 à 12 jours de congés pendant le processus d’adoption, afin de pouvoir réaliser les démarches nécessaires.
Si le gouvernement estime que cette loi permettrait de renforcer les droits de plus de 8 millions de parents, il ne faut pas oublier que plus d’un tiers des travailleurs argentins appartiennent à l'économie informelle, et n’ont donc pas accès aux congés parentaux.
Signe d’un changement progressif des mentalités, dans un pays longtemps réputé assez machiste
Il y a ici une volonté revendiquée d’aborder la question des congés parentaux dans une perspective de genre. Dans le texte, il n’est jamais question de père ou de mère, mais de « personne gestante », c’est-à-dire celle qui porte l’enfant, ou « non gestante ». Le projet de loi prend également en compte les avancées de la science, en prévoyant notamment des jours de congés pour les couples qui ont recours à des techniques de procréation médicalement assistée.
Finalement, ce texte sur les congés parentaux s’inscrit dans la continuité du travail que fait l’Argentine depuis plusieurs années sur les questions de genre. On pense bien sûr à la légalisation de l’avortement en 2020, mais également à la loi sur le mariage homosexuel en 2010, ou à celle sur le changement de sexe en 2012. Toutes ces mesures ont fait évoluer la conception de la parentalité en Argentine, et ce projet de loi sur les congés parentaux propose d’en tenir compte.
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