Avant les événements, le Mali tablait sur une croissance de plus de 5%. L'économie devrait finalement être en récession d'environ 2%, et l'Etat estime le coût de cette crise pour les finances publiques à 400 milliards de FCFA (600 millions d'euros).
« Je gagne environ moitié moins que l'année dernière, affirme Djigui Keïta, chauffeur de taxi à Bamako depuis une dizaine d'années. C'est dur ! Il faut se priver ! ». Pour lui, la cause est simple : « Avant, j'avais beaucoup de clients européens, mais maintenant ils ne sont plus là ».
Depuis plusieurs années déjà, la menace dans le nord du Mali des preneurs d'otages d'Aqmi dissuadait largement les touristes. Mais il en restait et, surtout, la présence de tous les entrepreneurs, coopérants et autres personnels d'ONG venus de l'étranger constituait encore une immense source d'activité.
Mais depuis le coup d'Etat du 22 mars, la plupart des ressortissants occidentaux ont plié bagages. « Depuis le coup d'Etat, tout s'est arrêté, confirme Mamoutou Dicko, chef réceptionniste d'un hôtel de Bamako. L'année dernière, à cette période, on avait une dizaine de clients, on pouvait même faire le plein. Actuellement nous avons deux clients, des ressortissants de la sous-région qui sont de passage ».
« Je gagne environ moitié moins que l'année dernière, affirme Djigui Keïta, chauffeur de taxi à Bamako depuis une dizaine d'années. C'est dur ! Il faut se priver ! ». Pour lui, la cause est simple : « Avant, j'avais beaucoup de clients européens, mais maintenant ils ne sont plus là ».
Depuis plusieurs années déjà, la menace dans le nord du Mali des preneurs d'otages d'Aqmi dissuadait largement les touristes. Mais il en restait et, surtout, la présence de tous les entrepreneurs, coopérants et autres personnels d'ONG venus de l'étranger constituait encore une immense source d'activité.
Mais depuis le coup d'Etat du 22 mars, la plupart des ressortissants occidentaux ont plié bagages. « Depuis le coup d'Etat, tout s'est arrêté, confirme Mamoutou Dicko, chef réceptionniste d'un hôtel de Bamako. L'année dernière, à cette période, on avait une dizaine de clients, on pouvait même faire le plein. Actuellement nous avons deux clients, des ressortissants de la sous-région qui sont de passage ».
« Ce sont les populations qui souffrent ! »
Après les hommes, ce sont les capitaux qui fuient le Mali. L'aide internationale représente près d'un tiers du budget malien. Mais après le coup d'Etat militaire, les bailleurs de fonds décident de sanctionner les putschistes : les aides sont suspendues.
« L' Ėtat reste le premier client des entreprises maliennes, explique Djibril Baba Traoré, chef d'entreprise et président au Mali du Réseau des entreprises en Afrique de l'Ouest. Elles ont donc toutes été affectées. La désertion des ONG, elles aussi clientes, a également posé problème. Aujourd'hui, les entreprises indiquent des chiffres d'affaires en baisse de 30 à 50% ! ».
« L'impact social de cette baisse d'activité est énorme, poursuit-il. Les entreprises sont obligées de faire du chômage technique et les populations sont privées de leurs revenus ».
Hamma Abba Cissé, deuxième vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Mali, ne décolère pas : « Ces sanctions sont injustes, car ce sont les populations qui en souffrent ! Les ministres n'en souffrent pas, ni leurs chefs de cabinet ! Moi-même, je peux nourrir ma famille… mais pour ceux qui ne peuvent pas ? C'est un autre problème ! », tempête-t-il.
D'autant que les Maliens, entreprises et particuliers, sont mis à contribution. Pas le choix, les prélèvements sont l'ultime ressource de l'Etat. Les subventions sur l'essence et le gaz diminuent. Et les impôts, eux, augmentent. Pour tous, les difficultés s'accumulent.
« Ces derniers mois, on s'en sort mal, se lamente Astou Ba, promotrice d'un salon de coiffure bamakois. Les gens n'ont plus d'argent, ils ne viennent plus. Nous bradons nos prix pour que les clientes viennent, mais j'ai dû licencier la moitié de mes employés. Personnellement, j'ai même déménagé dans un appartement moins cher ».
Entassés entre Railda et la cathédrale de Bamako, les étals du Grand marché se succèdent. Ici, on trouve absolument tout : de la bouilloire en platique au poisson séché, en passant par les sacs à main d'occasion, les maillots de foot et les assiettes de riz sauce. « Je vends des accessoires pour les voitures, dit Mohamed Dembélé. Mais en ce moment je ne vends rien. Les gens ne dépensent plus leur argent que pour acheter à manger ».
Après les hommes, ce sont les capitaux qui fuient le Mali. L'aide internationale représente près d'un tiers du budget malien. Mais après le coup d'Etat militaire, les bailleurs de fonds décident de sanctionner les putschistes : les aides sont suspendues.
« L' Ėtat reste le premier client des entreprises maliennes, explique Djibril Baba Traoré, chef d'entreprise et président au Mali du Réseau des entreprises en Afrique de l'Ouest. Elles ont donc toutes été affectées. La désertion des ONG, elles aussi clientes, a également posé problème. Aujourd'hui, les entreprises indiquent des chiffres d'affaires en baisse de 30 à 50% ! ».
« L'impact social de cette baisse d'activité est énorme, poursuit-il. Les entreprises sont obligées de faire du chômage technique et les populations sont privées de leurs revenus ».
Hamma Abba Cissé, deuxième vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Mali, ne décolère pas : « Ces sanctions sont injustes, car ce sont les populations qui en souffrent ! Les ministres n'en souffrent pas, ni leurs chefs de cabinet ! Moi-même, je peux nourrir ma famille… mais pour ceux qui ne peuvent pas ? C'est un autre problème ! », tempête-t-il.
D'autant que les Maliens, entreprises et particuliers, sont mis à contribution. Pas le choix, les prélèvements sont l'ultime ressource de l'Etat. Les subventions sur l'essence et le gaz diminuent. Et les impôts, eux, augmentent. Pour tous, les difficultés s'accumulent.
« Ces derniers mois, on s'en sort mal, se lamente Astou Ba, promotrice d'un salon de coiffure bamakois. Les gens n'ont plus d'argent, ils ne viennent plus. Nous bradons nos prix pour que les clientes viennent, mais j'ai dû licencier la moitié de mes employés. Personnellement, j'ai même déménagé dans un appartement moins cher ».
Entassés entre Railda et la cathédrale de Bamako, les étals du Grand marché se succèdent. Ici, on trouve absolument tout : de la bouilloire en platique au poisson séché, en passant par les sacs à main d'occasion, les maillots de foot et les assiettes de riz sauce. « Je vends des accessoires pour les voitures, dit Mohamed Dembélé. Mais en ce moment je ne vends rien. Les gens ne dépensent plus leur argent que pour acheter à manger ».
« Les temps sont trop durs »
Et encore... De l'autre côté du fleuve, Fatoumata Koné est vendeuse sur le marché alimentaire et très populaire de Sébénikoro. Pâtes, cubes Maggi, tomate concentrée… « Les gens n'ont pas d'argent, répète-t-elle à son tour, les temps sont trop durs. Je ne vends rien, je n'ai presque pas de revenus. Je n'arrive pas à faire face à tous mes besoins pratiques ».
À quelques mètres, Sita Maricko vend des boulettes de poisson. « Avant je préparais d'autres plats. J'achetais du riz, des haricots, du mouton… Mais les prix ont trop augmenté ! Moi-même je mangeais des ignames, des pâtes, des pommes de terre… Aujourd'hui, je ne peux plus me le permettre ». Et de conclure par ce souhait, décuplé par le désarroi d'une vie devenue plus difficile : « Il faut que le Mali se stabilise ».
Et encore... De l'autre côté du fleuve, Fatoumata Koné est vendeuse sur le marché alimentaire et très populaire de Sébénikoro. Pâtes, cubes Maggi, tomate concentrée… « Les gens n'ont pas d'argent, répète-t-elle à son tour, les temps sont trop durs. Je ne vends rien, je n'ai presque pas de revenus. Je n'arrive pas à faire face à tous mes besoins pratiques ».
À quelques mètres, Sita Maricko vend des boulettes de poisson. « Avant je préparais d'autres plats. J'achetais du riz, des haricots, du mouton… Mais les prix ont trop augmenté ! Moi-même je mangeais des ignames, des pâtes, des pommes de terre… Aujourd'hui, je ne peux plus me le permettre ». Et de conclure par ce souhait, décuplé par le désarroi d'une vie devenue plus difficile : « Il faut que le Mali se stabilise ».
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