Vendredi dernier, je suis passé devant l’Hôtel Indépendance où sont allongés des grévistes de la faim, agents de l’établissement. Ces travailleurs observent depuis une quinzaine de jours une diète volontaire pour réclamer leurs droits. J’ai été choqué par leur désarroi. La vile situation que vivent ces concitoyens et concitoyennes au péril de leur vie n’est pas normale.
C’est à la fois triste et révoltant. Ils sont dans leur bon droit en exigeant environ 130 millions pour 6 mois d’arriérés de salaires et un plan social en vue de la liquidation de l’entreprise qui ne répondrait plus aux normes en vigueur. Quoi de plus normal que d’être payé et indemnisé quand on est sous la menace d’un licenciement ?
Cependant, j’émets des réserves sur les moyens et modalités utilisés par les grévistes pour rentrer dans leurs fonds. Un combat pour légitime qu’il soit, n’autorise pas tous les sacrifices, surtout celui-là. Je les exhorte à inscrire au cœur de leur démarche l’action et non la passivité. S’affaler sur des matelas en refusant de s’alimenter est synonyme de démission, de capitulation et de désespoir de leur part devant l’injustice criante dont ils font l’objet.
Ces valeureux femmes et hommes assoiffés, j’allais dire, affamés de justice et de contribution à l’effort collectif de développement, doivent comprendre qu’ils doivent encore se battre contre leurs bourreaux quels qu’ils soient. En reprenant les armes d’un combat d’espoir qui explore jusqu’à leur extrême limite toutes les voies de recours légales et licites.
Ils n’ont pas besoin de ces munitions pitoyables pour survivre à leur misère provoquée mais doivent avoir recours aux armes de l’intelligence, de la persévérance et de la force notamment morale pour résister. Susciter la pitié n’est pas une méthode de lutte pérenne. Car, comme le dit si bien l’adage, tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Il ne faut jamais baisser les bras. La réussite est au bout de l’effort.
La grève de la faim, à quelle fin ?
Au Sénégal, le chantage affectif ou l’appel à la détresse n’est pas toujours utile. Un pays où plus de 1800 personnes sont mortes dans le naufrage du bateau «Le Joola», où des personnes s’immolent par le feu pour réclamer des droits, sans que cela ne prête réellement à conséquence, on se leurre en croyant que quelques larmes ou des jours de faim peuvent valablement être efficaces.
Les droits n’y sont pas offerts sur un matelas et ont tendance à s’y arracher. Ces grévistes doivent par voie de conséquence refuser de s’anéantir et d’être ensevelis dans un linceul de compassion. Ils ont l’obligation de ne pas hypothéquer leur santé et leur dignité ; ces biens sont précieux et valent plus que 6 mois de salaires ou un quelconque plan social.
Travailleurs, l’Hôtel Indépendance n’est pas une fin, cet outil de travail est juste un moyen qui vous permettait de vous réaliser. En le perdant, vous perdez une bataille et non la guerre de la vie. Votre redéploiement est possible. Continuez le combat actif et ne limitez pas vos ambitions à cette bâtisse même si vous y avez investi des dizaines d’années de vos vies.
Mon intention n’est pas de rajouter de la détresse, déjà profonde, à la détresse de ces compatriotes mais de leur dire amicalement et à tous ceux qui sont ou seront tentés par ce modus operandi : Levez vous et (re) gagnez votre indépendance. Les clés de votre liberté et de votre succès sont essentiellement entre vos mains. Vos familles, vos proches et vos amis ne méritent par le sort que vous voulez vous donner.
Je n’ai pas voulu, à travers ce plaidoyer, insister sur la responsabilité des autres acteurs impliqués dans cette douloureuse affaire. Pour la bonne et simple raison que je lance un cri du cœur à ces concitoyens que j’appelle au sursaut et non à l’affaissement moral et physique. Aux autres, insouciants, qui favorisent ces actes de désespoir un réquisitoire produit sur eux, souventes fois, très peu d’effets. Leur conscience, s’ils en ont encore, et l’histoire les jugeront. En fin de compte, il ne faut jamais désespérer de la justice humaine et celle divine et immanente
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
C’est à la fois triste et révoltant. Ils sont dans leur bon droit en exigeant environ 130 millions pour 6 mois d’arriérés de salaires et un plan social en vue de la liquidation de l’entreprise qui ne répondrait plus aux normes en vigueur. Quoi de plus normal que d’être payé et indemnisé quand on est sous la menace d’un licenciement ?
Cependant, j’émets des réserves sur les moyens et modalités utilisés par les grévistes pour rentrer dans leurs fonds. Un combat pour légitime qu’il soit, n’autorise pas tous les sacrifices, surtout celui-là. Je les exhorte à inscrire au cœur de leur démarche l’action et non la passivité. S’affaler sur des matelas en refusant de s’alimenter est synonyme de démission, de capitulation et de désespoir de leur part devant l’injustice criante dont ils font l’objet.
Ces valeureux femmes et hommes assoiffés, j’allais dire, affamés de justice et de contribution à l’effort collectif de développement, doivent comprendre qu’ils doivent encore se battre contre leurs bourreaux quels qu’ils soient. En reprenant les armes d’un combat d’espoir qui explore jusqu’à leur extrême limite toutes les voies de recours légales et licites.
Ils n’ont pas besoin de ces munitions pitoyables pour survivre à leur misère provoquée mais doivent avoir recours aux armes de l’intelligence, de la persévérance et de la force notamment morale pour résister. Susciter la pitié n’est pas une méthode de lutte pérenne. Car, comme le dit si bien l’adage, tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Il ne faut jamais baisser les bras. La réussite est au bout de l’effort.
La grève de la faim, à quelle fin ?
Au Sénégal, le chantage affectif ou l’appel à la détresse n’est pas toujours utile. Un pays où plus de 1800 personnes sont mortes dans le naufrage du bateau «Le Joola», où des personnes s’immolent par le feu pour réclamer des droits, sans que cela ne prête réellement à conséquence, on se leurre en croyant que quelques larmes ou des jours de faim peuvent valablement être efficaces.
Les droits n’y sont pas offerts sur un matelas et ont tendance à s’y arracher. Ces grévistes doivent par voie de conséquence refuser de s’anéantir et d’être ensevelis dans un linceul de compassion. Ils ont l’obligation de ne pas hypothéquer leur santé et leur dignité ; ces biens sont précieux et valent plus que 6 mois de salaires ou un quelconque plan social.
Travailleurs, l’Hôtel Indépendance n’est pas une fin, cet outil de travail est juste un moyen qui vous permettait de vous réaliser. En le perdant, vous perdez une bataille et non la guerre de la vie. Votre redéploiement est possible. Continuez le combat actif et ne limitez pas vos ambitions à cette bâtisse même si vous y avez investi des dizaines d’années de vos vies.
Mon intention n’est pas de rajouter de la détresse, déjà profonde, à la détresse de ces compatriotes mais de leur dire amicalement et à tous ceux qui sont ou seront tentés par ce modus operandi : Levez vous et (re) gagnez votre indépendance. Les clés de votre liberté et de votre succès sont essentiellement entre vos mains. Vos familles, vos proches et vos amis ne méritent par le sort que vous voulez vous donner.
Je n’ai pas voulu, à travers ce plaidoyer, insister sur la responsabilité des autres acteurs impliqués dans cette douloureuse affaire. Pour la bonne et simple raison que je lance un cri du cœur à ces concitoyens que j’appelle au sursaut et non à l’affaissement moral et physique. Aux autres, insouciants, qui favorisent ces actes de désespoir un réquisitoire produit sur eux, souventes fois, très peu d’effets. Leur conscience, s’ils en ont encore, et l’histoire les jugeront. En fin de compte, il ne faut jamais désespérer de la justice humaine et celle divine et immanente
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
Autres articles
-
Tensions politiques et apathie des sénégalais : Le piège qui guette Macky (Chronique)
-
Présidentielle 2019 : Le deal libéral et l’équation Madické Niang (Chronique)
-
Candidature de Malick Gackou : Ça sent une invalidation négociée
-
Failles et incongruités du parrainage : le ticket présidentiel de Wade sous une autre forme (Chronique)
-
Nombre de candidats : Le Conseil constitutionnel confirme Boune Dionne… (Chronique)