Dès six heures du matin, des milliers de personnes, pour la plupart vêtus de noir, ont afflué vers la place Meskel. La police et l’armée ont été déployées à chaque coin de rue et de nombreux axes étaient fermés à la circulation. Impossible de passer le moindre barrage sans être fouillé et sans montrer un badge ou une accréditation. Toute la matinée, des hélicoptères se sont relayés pour tournoyer autour du lieu de rassemblement où se trouvaient de nombreux chefs d’Etat africains.
Hailemariam Desalegn, Premier ministre adjoint et ministre des Affaires étrangères, successeur annoncé de Meles Zenawi mais qui n’a pas encore prêté serment, a ouvert le bal en célébrant un « dirigeant héroïque ». Il a promis que le gouvernement « allait suivre ses traces » puis annoncé la construction d’un centre de recherche et d'un musée à son nom, situé à Addis-Abeba.
Sept chefs d’Etat africains se sont ensuite succédé à la tribune pour évoquer la mémoire du défunt, qualifié d’ « homme charismatique, ambitieux, visionnaire ». Le président sud-africain Jacob Zuma a salué son bilan économique : « Une génération d’Ethiopiens a vu un pays émerger de la famine pour devenir une économie à la croissance très rapide, une croissance à deux chiffres ».
Les éloges ont été nombreux, sans voix discordante. Seule légère allusion à son maigre bilan en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression, les quelques phrases de Susan Rice, la représentante des Etats-Unis à l’ONU en fin de cérémonie : « Si nous étions loin d’être toujours d’accord, notamment sur la démocratie, les droits de l’homme, j’ai toujours été frappée par son jugement rationnel, mûrement réfléchi et jamais motivé par l’idéologie ».
Parfaite organisation
Les autorités n’ont plaisanté ni avec la sécurité, ni avec les horaires. Un programme a été distribué en début de matinée, écrit en amharique, traduit en anglais, français, et il a été scrupuleusement respecté.
Seul le ciel s’est dérobé à la maîtrise parfaite du déroulé des obsèques. Lorsque tous les discours ont été prononcés, et que la fanfare a joué l’hymne national éthiopien, des trombes d’eau sont tombées sans interruption pendant plus d’une heure, inondant la place, et forçant les participants à courir pour s’abriter sous les tentes blanches.
La dépouille de Meles Zenawi avait quitté le palais national tôt le matin pour être exposée sur la place. A la mi-journée, la procession s’est dirigée vers la cathédrale de la Sainte-Trinité, où se trouve les tombeaux du dernier empereur Hailé Sélassié et de son épouse. Vingt et un coups de canon ont été tirés, puis vers 15 heures 30, heure locale, le cercueil a été mis en terre sous les cris de femmes éplorées.
La diplomatie derrière le cercueil
Le président soudanais Omar el-Béchir s’est entretenu longuement avec Salva Kir son homologue du Soudan du Sud. Faute d’accord, Juba, la capitale du Sud, a interrompu la production pétrolière avec de graves conséquences financières pour le régime de Khartoum.
On a également aperçu le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh en grande conversation avec les numéros un kényan et somalien.
Ces funérailles étaient aussi l’occasion pour Jacob Zuma, le président sud-africain, de tourner la page de ses relations tumultueuses avec l’Ethiopie. Le dirigeant a pris la parole pour saluer le patriotisme de Meles Zenawi. Puis, pour colmater les fissures entre anglophones et francophones apparues après l’élection du président de la Commission, le Béninois Yayi Boni a prononcé l’oraison funèbre au nom de l’Union africaine en anglais.
Enfin, que se sont-ils dit les dirigeants tanzaniens, mozambicains, ougandais, rwandais et nigérians, qui tous se pressaient autour de l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema ? D’aucun assure que ces courts entretiens étaient plutôt cordiaux.
RFI
Hailemariam Desalegn, Premier ministre adjoint et ministre des Affaires étrangères, successeur annoncé de Meles Zenawi mais qui n’a pas encore prêté serment, a ouvert le bal en célébrant un « dirigeant héroïque ». Il a promis que le gouvernement « allait suivre ses traces » puis annoncé la construction d’un centre de recherche et d'un musée à son nom, situé à Addis-Abeba.
Sept chefs d’Etat africains se sont ensuite succédé à la tribune pour évoquer la mémoire du défunt, qualifié d’ « homme charismatique, ambitieux, visionnaire ». Le président sud-africain Jacob Zuma a salué son bilan économique : « Une génération d’Ethiopiens a vu un pays émerger de la famine pour devenir une économie à la croissance très rapide, une croissance à deux chiffres ».
Les éloges ont été nombreux, sans voix discordante. Seule légère allusion à son maigre bilan en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression, les quelques phrases de Susan Rice, la représentante des Etats-Unis à l’ONU en fin de cérémonie : « Si nous étions loin d’être toujours d’accord, notamment sur la démocratie, les droits de l’homme, j’ai toujours été frappée par son jugement rationnel, mûrement réfléchi et jamais motivé par l’idéologie ».
Parfaite organisation
Les autorités n’ont plaisanté ni avec la sécurité, ni avec les horaires. Un programme a été distribué en début de matinée, écrit en amharique, traduit en anglais, français, et il a été scrupuleusement respecté.
Seul le ciel s’est dérobé à la maîtrise parfaite du déroulé des obsèques. Lorsque tous les discours ont été prononcés, et que la fanfare a joué l’hymne national éthiopien, des trombes d’eau sont tombées sans interruption pendant plus d’une heure, inondant la place, et forçant les participants à courir pour s’abriter sous les tentes blanches.
La dépouille de Meles Zenawi avait quitté le palais national tôt le matin pour être exposée sur la place. A la mi-journée, la procession s’est dirigée vers la cathédrale de la Sainte-Trinité, où se trouve les tombeaux du dernier empereur Hailé Sélassié et de son épouse. Vingt et un coups de canon ont été tirés, puis vers 15 heures 30, heure locale, le cercueil a été mis en terre sous les cris de femmes éplorées.
La diplomatie derrière le cercueil
Le président soudanais Omar el-Béchir s’est entretenu longuement avec Salva Kir son homologue du Soudan du Sud. Faute d’accord, Juba, la capitale du Sud, a interrompu la production pétrolière avec de graves conséquences financières pour le régime de Khartoum.
On a également aperçu le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh en grande conversation avec les numéros un kényan et somalien.
Ces funérailles étaient aussi l’occasion pour Jacob Zuma, le président sud-africain, de tourner la page de ses relations tumultueuses avec l’Ethiopie. Le dirigeant a pris la parole pour saluer le patriotisme de Meles Zenawi. Puis, pour colmater les fissures entre anglophones et francophones apparues après l’élection du président de la Commission, le Béninois Yayi Boni a prononcé l’oraison funèbre au nom de l’Union africaine en anglais.
Enfin, que se sont-ils dit les dirigeants tanzaniens, mozambicains, ougandais, rwandais et nigérians, qui tous se pressaient autour de l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema ? D’aucun assure que ces courts entretiens étaient plutôt cordiaux.
RFI
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