Réunis au quartier d’affaires du Plateau, devant la tour abritant les bureaux de la ministre chargée de leur indemnisation, une dizaine de personnes, victimes entre autres des violences de la crise postélectorale de 2010-2011, attendent patiemment sous un soleil de plomb, quand tombe finalement la nouvelle qui brise le silence : celle de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Une cascade d’émotions entre déception, tristesse et colère. Karim Coulibaly a été amputé d’une jambe après une blessure par balle. « Nous, on s’est dit, maintenant : qui est à la base de ce qui nous est arrivé ? Qui est fautif ? Qui nous a tués, questionne le jeune homme. Vraiment je suis écœuré parce qu’avec ce qu’elle vient de faire, la CPI n’a pas rendu justice. On ne comprend pas cette justice-là ».
D’autant plus que les personnes présentes n’ont toujours pas reçu les compensations financières promises, et vivent dans le dénuement. Comme Philomène Drouo, veuve depuis la mort de son époux tué en 2011. « On ne veut pas tout perdre. Ceux qui ont posé les actes, eux, aujourd’hui sont libérés. C’est nous qui souffrons. Nous ne sommes pas d’accord. On veut qu’il y ait de la justice. Qu’il y ait réparation totale, affirme-t-elle. On a rien reçu et jusqu’à aujourd’hui, on ne voit rien venir. On nous mène en bateau. »
Les victimes craignent un retour de Gbagbo en Côte d'Ivoire
Le président de ce Collectif des victimes de Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby, dénonce une Cour pénale internationale incapable de lutter contre l’impunité. « Les crimes commis en 1995 n’ont pas eu de suite judiciaire... Les crimes commis en 2000, encore 3 000 morts… En 2010, il n’y a pas eu de suite judiciaire... Les politiques et les bras armés vont encore mieux peaufiner leurs plans pour placer les Ivoiriens en victimes », dénonce-t-il.
Pour l'avocate des victimes, Me Paolina Massida, la perspective d'un retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire pourrait en tout cas être source de tensions. « La question, en fait, de la remise en liberté des deux accusés a été surtout, en ce qui concerne M. Gbagbo, discutée plusieurs fois dans la procédure depuis quelques années. Et cela a été toujours une source de préoccupations pour les victimes. Parce que bien évidemment, elles vivent cette question comme quelque chose qui pourrait affecter à nouveau leur communauté, leur famille, leur vie quotidienne », explique l’avocate. Les victimes, elles, insistent : avec Gbagbo acquitté, la réconciliation devient impossible en Côte d’Ivoire.
Une cascade d’émotions entre déception, tristesse et colère. Karim Coulibaly a été amputé d’une jambe après une blessure par balle. « Nous, on s’est dit, maintenant : qui est à la base de ce qui nous est arrivé ? Qui est fautif ? Qui nous a tués, questionne le jeune homme. Vraiment je suis écœuré parce qu’avec ce qu’elle vient de faire, la CPI n’a pas rendu justice. On ne comprend pas cette justice-là ».
D’autant plus que les personnes présentes n’ont toujours pas reçu les compensations financières promises, et vivent dans le dénuement. Comme Philomène Drouo, veuve depuis la mort de son époux tué en 2011. « On ne veut pas tout perdre. Ceux qui ont posé les actes, eux, aujourd’hui sont libérés. C’est nous qui souffrons. Nous ne sommes pas d’accord. On veut qu’il y ait de la justice. Qu’il y ait réparation totale, affirme-t-elle. On a rien reçu et jusqu’à aujourd’hui, on ne voit rien venir. On nous mène en bateau. »
Les victimes craignent un retour de Gbagbo en Côte d'Ivoire
Le président de ce Collectif des victimes de Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby, dénonce une Cour pénale internationale incapable de lutter contre l’impunité. « Les crimes commis en 1995 n’ont pas eu de suite judiciaire... Les crimes commis en 2000, encore 3 000 morts… En 2010, il n’y a pas eu de suite judiciaire... Les politiques et les bras armés vont encore mieux peaufiner leurs plans pour placer les Ivoiriens en victimes », dénonce-t-il.
Pour l'avocate des victimes, Me Paolina Massida, la perspective d'un retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire pourrait en tout cas être source de tensions. « La question, en fait, de la remise en liberté des deux accusés a été surtout, en ce qui concerne M. Gbagbo, discutée plusieurs fois dans la procédure depuis quelques années. Et cela a été toujours une source de préoccupations pour les victimes. Parce que bien évidemment, elles vivent cette question comme quelque chose qui pourrait affecter à nouveau leur communauté, leur famille, leur vie quotidienne », explique l’avocate. Les victimes, elles, insistent : avec Gbagbo acquitté, la réconciliation devient impossible en Côte d’Ivoire.
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