Quintuple champion du monde, le Brésil vient de subir la pire défaite de son histoire en Coupe du monde (7-1). A domicile, lors de « son » Mondial. Le Brésil qui a tout conquis à l'étranger, voulait, pour sa deuxième Coupe du monde au « pays du futebol », exorciser le traumatisme national du « Maracanazo », la défaite de 1950 face à l'Uruguay. C’est largement raté.
Luis Felipe Scolari : « C’était le jour de l’Allemagne »
Le Brésil, qui avait essuyé toutes les critiques pour l’organisation de ce Mondial, avait finalement fini par séduire son peuple et les foules de spectateurs. Non par le jeu, mais par la ferveur et l’organisation, sans faille.
« C’était le jour de l’Allemagne. On va s’assoir et réfléchir. La vie de chacun va continuer et on doit prendre nos responsabilités. On doit continuer car on a un autre match pour la troisième place. Nous allons retourner à l’entraînement pour la petite finale », a commenté avec tristesse Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur du Brésil. « Mon message est pour le peuple et les supporteurs brésiliens. On a fait tout ce qu’on pouvait faire, on a donné notre meilleur. Alors, excusez-nous pour cette erreur. Nous sommes désolés de ne pouvoir continuer jusqu’en finale. Mais on bataillera pour la troisième place à Brasilia et on espère qu’on aura leur soutien », a-t-il concédé.
Toni Kroos : « le Brésil reviendra, c'est une grande équipe »
« On a réalisé très vite que les Brésiliens étaient très nerveux. On a délivré une sacrée performance. On n’avait absolument pas imaginé cela, même si nous sommes là pour être champions du monde », a raconté le joueur allemand Toni Kroos. « C’est inexplicable », lance un journaliste brésilien assis à nos côtés. « Normalement, la différence entre deux grandes équipes n’est pas si grande. On a tout fait pour les rendre le moins dangereux possible. Le Brésil reviendra, c’est une grande équipe », continue Toni Kross. « Nous allons devoir être encore aussi performant pour gagner la Coupe du monde ».
L’Allemagne, qui n’a pas eu l’occasion de gagner le titre mondial à domicile en 2006, imagine bien la frustration brésilienne. « Je sais que ça va être difficile à digérer pour eux », commente Joachim Löw, le coach allemand.
Le capitaine d’un soir, David Luiz, inconsolable, a demandé « pardon à tout le monde, à tout le peuple brésilien ». De son côté, Thiago Silva a admis « que cette équipe sera marquée par cette défaite ». « Je n’arrive même pas à pleurer tellement j’ai mal », indique le joueur du Paris Saint-Germain.
Dilma Rousseff : « Je suis immensément désolée pour nous tous »
« Dès les cinq premières minutes, on a vu que le Brésil était incroyablement faible sur le côté gauche de la défense », explique Claude Le Roy à RFI. Le nouveau sélectionneur du Congo estime que Marcelo a laissé des espaces énormes. « Dès le deuxième but, on avait l’impression que les Allemands jouaient comme dans un match d’entraînement. C’était surréaliste », avoue Claude Le Roy. « Peut-être que sur le terrain, personne n’a été capable de dire : "on perd 1 à 0 alors on doit rester organisés ». Selon Claude Le Roy, à vouloir revenir au score rapidement, la Seleçao s’est laissée complètement déborder, en particulier sur le côté gauche.
« Comme tous les Brésiliens, je suis très, très triste de la défaite. Je suis immensément désolée pour nous tous, pour les supporteurs, pour les joueurs », a écrit Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, dans un message sur son compte Twitter.
Source : Rfi.fr