Un samedi après-midi ensoleillé, 70 choristes se retrouvent au fond de l’imposante cathédrale Notre-Dame de Lourdes, construite en 1954 à un carrefour central de Casablanca. Sous les vitraux colorés et devant des bancs vides, ils répètent les mélodies qu’ils chanteront la semaine suivante à la messe célébrée par le pape François le 31 mars au stade Moulay Abdallah, avec 500 autres choristes venus de tout le royaume.
« Je suis excitée et stressée de pouvoir chanter cet événement-là. On ressent comme une bénédiction, cela ne va pas arriver mille fois dans notre vie. C’est comme une grâce de recevoir le pape ici », s’émeut Marie-Esther, étudiante ivoirienne et secrétaire générale de la chorale, pendant que les paroles du Notre-Père en arabe résonnent derrière elle.
Au Maroc, ils seraient environ 30 000 chrétiens d’une moyenne d’âge de 35 ans. Une communauté qui grandit et qui dynamise l’Eglise depuis l’arrivée d’étudiants et de migrants venus d’Afrique subsaharienne. Alors que le Maroc est devenu la première porte d’entrée vers l’Europe, le pays est aussi un pays d’accueil. Suite à deux vagues de régularisations, 50 000 migrants ont été régularisés sur le territoire.
La migration, un des thèmes principaux de la visite
Pas étonnant que la migration soit un des thèmes principaux de la visite du pape François, qui rencontrera samedi des migrants dans le centre Caritas de Rabat. Des centres d’accueil répartis dans plusieurs villes du Maroc, face à l’absence d’autres structures. Cette visite est lourde de sens selon l’archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez Romero : « Sa présence et sa volonté de rencontrer des migrants est un message en lui même. D’ailleurs, nous ne disons pas les "migrants" mais les ‘personnes qui migrent’. Nous oublions que ce sont des personnes qui ont des droits humains ». L’archevêque, ordonné il y a un an, attend beaucoup de la venue du pape. « Il est notre père, notre frère aîné. Il vient pour nous donner du courage pour vivre ici l’Evangile et pour être chrétien à part entière », s’enthousiasme-t-il.
Raviver la foi, c’est ce qu’attendent aussi les religieuses des Filles de la charité, qui travaillent discrètement dans la campagne de Témara, au sud de Rabat. Le pape viendra visiter leur centre rural le dimanche. Pour l’occasion, le dispensaire des grands brûlés et les locaux pour l’alphabétisation des femmes ont été remis à neuf. « Je suis reconnaissante et contente que le pape vienne. C’est comme un rêve ! Il est le leader mondial de notre religion. Jamais je n’ai pensé que je le verrais, surtout que je travaille ici dans un petit centre rural en périphérie de la ville », avoue avec émotion et un grand sourire la soeur espagnole Magdalena, qui dévoue sa vie à aider les populations pauvres de cette campagne marocaine. Les maîtres mots de ce centre sont le respect et le partage. « Nous vivons et travaillons avec les musulmans. Nous prions de façon différente. Mais par des chemins différents, nous nous dirigeons tous vers Dieu », avoue la soeur Gloria, responsable du centre.
« Rencontre entre l’islam et le christianisme »
Le dialogue interreligieux est l’autre enjeu de cette visite papale. Le Saint-Père va visiter l’institut de formation des imams à Rabat, après avoir rencontré le roi Mohammed VI, qui porte aussi le titre de Commandeur des croyants. « Le roi est un leader religieux, cette visite n’est pas seulement politique. C’est une rencontre entre l’islam et le christianisme et cela donnera une impulsion très forte pour le dialogue interreligieux », analyse l’archevêque Lopez Romero.
Alors que l’Eglise catholique est au Maroc depuis 800 ans, les relations diplomatiques officielles entre le royaume et le Vatican n’ont commencé qu’en 1976. Suite à la visite du précédent roi Hassan II au Vatican en 1980, l’Eglise catholique obtient trois ans plus tard un statut légal qui lui donne le droit d’exercer publiquement et librement ses activités.
« Le Maroc est une plaque tournante du dialogue interreligieux depuis le début des années 1980, avec l’Egypte et de la Turquie. Cette visite confirme les relations entre le Maroc et le Vatican, notamment au sujet du statut légal du Maroc qui demande à être détaillé et mis en exécution sur le plan fiscal, de la liberté de la pratique et de la gestion des biens par l’Eglise », analyse Abdelouhab Maalmi, premier ambassadeur marocain résident au Vatican en 1997.
Discuter de la liberté religieuse est une des attentes des chrétiens marocains convertis. Si le prosélytisme est interdit par la loi, leur présence et leur pratique discrète sont tolérées. Ils ont même été reçus en 2017 par le Conseil national des droits de l’homme, institution étatique marocaine. Dix jours avant la venue du pape François, la Coordination des chrétiens marocains a appelé les autorités marocaines et le Saint-Père à « dialoguer avec la plus grande sincérité sur le sujet de la liberté religieuse pour les citoyens marocains », dont ils estiment être privés. Si la liberté de culte est garantie par la constitution marocaine, la liberté de conscience n’y est pas inscrite.
« Je suis excitée et stressée de pouvoir chanter cet événement-là. On ressent comme une bénédiction, cela ne va pas arriver mille fois dans notre vie. C’est comme une grâce de recevoir le pape ici », s’émeut Marie-Esther, étudiante ivoirienne et secrétaire générale de la chorale, pendant que les paroles du Notre-Père en arabe résonnent derrière elle.
Au Maroc, ils seraient environ 30 000 chrétiens d’une moyenne d’âge de 35 ans. Une communauté qui grandit et qui dynamise l’Eglise depuis l’arrivée d’étudiants et de migrants venus d’Afrique subsaharienne. Alors que le Maroc est devenu la première porte d’entrée vers l’Europe, le pays est aussi un pays d’accueil. Suite à deux vagues de régularisations, 50 000 migrants ont été régularisés sur le territoire.
La migration, un des thèmes principaux de la visite
Pas étonnant que la migration soit un des thèmes principaux de la visite du pape François, qui rencontrera samedi des migrants dans le centre Caritas de Rabat. Des centres d’accueil répartis dans plusieurs villes du Maroc, face à l’absence d’autres structures. Cette visite est lourde de sens selon l’archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez Romero : « Sa présence et sa volonté de rencontrer des migrants est un message en lui même. D’ailleurs, nous ne disons pas les "migrants" mais les ‘personnes qui migrent’. Nous oublions que ce sont des personnes qui ont des droits humains ». L’archevêque, ordonné il y a un an, attend beaucoup de la venue du pape. « Il est notre père, notre frère aîné. Il vient pour nous donner du courage pour vivre ici l’Evangile et pour être chrétien à part entière », s’enthousiasme-t-il.
Raviver la foi, c’est ce qu’attendent aussi les religieuses des Filles de la charité, qui travaillent discrètement dans la campagne de Témara, au sud de Rabat. Le pape viendra visiter leur centre rural le dimanche. Pour l’occasion, le dispensaire des grands brûlés et les locaux pour l’alphabétisation des femmes ont été remis à neuf. « Je suis reconnaissante et contente que le pape vienne. C’est comme un rêve ! Il est le leader mondial de notre religion. Jamais je n’ai pensé que je le verrais, surtout que je travaille ici dans un petit centre rural en périphérie de la ville », avoue avec émotion et un grand sourire la soeur espagnole Magdalena, qui dévoue sa vie à aider les populations pauvres de cette campagne marocaine. Les maîtres mots de ce centre sont le respect et le partage. « Nous vivons et travaillons avec les musulmans. Nous prions de façon différente. Mais par des chemins différents, nous nous dirigeons tous vers Dieu », avoue la soeur Gloria, responsable du centre.
« Rencontre entre l’islam et le christianisme »
Le dialogue interreligieux est l’autre enjeu de cette visite papale. Le Saint-Père va visiter l’institut de formation des imams à Rabat, après avoir rencontré le roi Mohammed VI, qui porte aussi le titre de Commandeur des croyants. « Le roi est un leader religieux, cette visite n’est pas seulement politique. C’est une rencontre entre l’islam et le christianisme et cela donnera une impulsion très forte pour le dialogue interreligieux », analyse l’archevêque Lopez Romero.
Alors que l’Eglise catholique est au Maroc depuis 800 ans, les relations diplomatiques officielles entre le royaume et le Vatican n’ont commencé qu’en 1976. Suite à la visite du précédent roi Hassan II au Vatican en 1980, l’Eglise catholique obtient trois ans plus tard un statut légal qui lui donne le droit d’exercer publiquement et librement ses activités.
« Le Maroc est une plaque tournante du dialogue interreligieux depuis le début des années 1980, avec l’Egypte et de la Turquie. Cette visite confirme les relations entre le Maroc et le Vatican, notamment au sujet du statut légal du Maroc qui demande à être détaillé et mis en exécution sur le plan fiscal, de la liberté de la pratique et de la gestion des biens par l’Eglise », analyse Abdelouhab Maalmi, premier ambassadeur marocain résident au Vatican en 1997.
Discuter de la liberté religieuse est une des attentes des chrétiens marocains convertis. Si le prosélytisme est interdit par la loi, leur présence et leur pratique discrète sont tolérées. Ils ont même été reçus en 2017 par le Conseil national des droits de l’homme, institution étatique marocaine. Dix jours avant la venue du pape François, la Coordination des chrétiens marocains a appelé les autorités marocaines et le Saint-Père à « dialoguer avec la plus grande sincérité sur le sujet de la liberté religieuse pour les citoyens marocains », dont ils estiment être privés. Si la liberté de culte est garantie par la constitution marocaine, la liberté de conscience n’y est pas inscrite.
Autres articles
-
Tchad: Changement des formules de protocole à l’égard du Président de la République
-
Fédération Sénégalaise d’Escrime : Cécile Faye succède à Mbagnick Ndiaye
-
Guinée: une opération anticriminalité provoque des tensions avec la Sierra Leone
-
Donald Trump nomme le créateur de son émission de téléréalité émissaire au Royaume-Uni
-
Cyclone Chido: le bilan s'aggrave à 94 morts au Mozambique