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​Seydi Gassama sur les interdictions de marche : « L’Etat est le premier à créer le trouble à l’ordre public….»



Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, a indiqué vendredi que les interdictions de manifestation sont la première cause de troubles à l’ordre public. Il l’a fait savoir lors d’un atelier de formation de la Coalition Sénégalaise des défenseurs des Droits Humains porté sur le thème : « Protection des défenseurs des droits humains : sécurité en ligne, réseaux et données ». Pour M. Gassama, l’Etat est le premier à créer le trouble à l’ordre public.
 
Car dit-il, « le droit à la manifestation est un droit fondamental. Il est dans la constitution de tous les pays du monde, même la Chine. Il est également stipulé dans le pacte international sur les droits civils et politiques. Il est interprété par le comité des droits de l’homme des Nations unies ».
 
Poursuivant ses propos, il soutient qu’ « on ne peut restreindre la liberté de marche lorsque c’est un exercice qui met en danger la sécurité collective des citoyens, de la nation. Hors, malheureusement, les interdictions que fait le préfet de Dakar n’entre pas dans ses conditions. On n’est pas dans l’Etat d’urgence. Ce sont des interdictions arbitraires ».

Aux yeux de Seydi Gassama, « en aucune manière, l’ordre public n’est mis en danger. Et je croire que les citoyens le démontrent à chaque fois qu’ils sont autorisés à manifester. Ils le font pacifiquement, et rentrent chez eux tranquillement sans faire de casses. Lors que l’Etat se met dans la voie de piétiner les droits des citoyen, évidemment vous avez des situations de méfiances qui entraîne la violence. Et les premiers causses, il faut que les Sénégalais le comprennent, ce n’est pas le préfet, c’est le ministre de l’Intérieur. Ce sont les services de police et de gendarmerie qui font des rapports et le donne au préfet pour lui dire il faut interdire. Il faut qu’ils comprennent, lui le ministre de l'Intérieur et le président de la République qu’ils ont l’obligation de respecter et de faire respecter les droits qui sont dans la constitution ».
 
Revenant sur la quintessence de cet atelier de formation, Seydi Gassama a souligné que internet est une grande opportunité de travail en ligne des défenseurs des droits humains. Mais il présente aussi beaucoup de danger. "Aujourd’hui nous sommes dans un contexte ou les Etats censure internet. Empêcher que les gens puissent communiquer. Y compris la situation des droits de l’homme qui est en train de se passer dans le pays, les arrestations, la répression des manifestants. Il faut que les défenseurs, aujourd’hui, soient en mesure de trouver des outils pour contourner les censures de l’Etat qui vise à faire taire les revendications des populations ».


Vendredi 5 Juillet 2019 - 16:55


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