L’ancien ministre d’Etat, ancien secrétaire général de la Présidence de la République, maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé a touché un indu de 2009 à 2012. La révélation a été faite par le quotidien Libération dans sa livraison d’hier, mardi 30 juillet 2013. |
Nous sommes ici dans une situation appelée, en droit, la répétition de l’indu, enseignée en deuxième année dans le cours du droit des obligations à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Si une personne reçoit une somme ou un bien qui ne lui était dû en vertu d’aucun titre juridique, le plus souvent à la suite d’une erreur, celle-ci ne peut conserver ce versement indu, et doit le restituer. Celui qui a reçu est l'accipiens (Abdoulaye Baldé), celui qui a versé est le solvens (Etat du Sénégal). Seulement, il est difficile de croire qu’il y a eu une erreur dans ce cas de figure. Sinon, comment l’ancien ministre d’Etat, juriste de formation n’a-t-il pu s’apercevoir que le trésor public sénégalais versait dans son compte bancaire un salaire (il parle d’indemnités de sujétions) aussi important que celui d’un Inspecteur général d’Etat pendant trois ans, sans qu’il ne dise mot ? Mieux, le maire de Ziguinchor, était-il si liquide au point de négliger les mouvements dans un de ses comptes pendant plus de 36 mois ? Membre de la Génération du Concret, homme politique influent, comment faisait-il pour entretenir sa clientèle et les différentes autres sollicitations ? Non, il y a anguille sous roche ! Tout laisse croire qu’il y a là, une volonté manifeste, savamment orchestrée avec des agents du Trésor publique d’alors, pour maintenir cette situation. Pour l’heure, Baldé incrimine les services de la Présidence de la République d’alors qui, selon lui, «n’ont malheureusement pas transmis son dossier comme il le fallait», après sa démission de l’Inspection générale d’Etat. Ce qui a fait, argue-t-il, sur les ondes de RFM, que des «indemnités de sujétions» ont été versées dans son compte sans qu’il ne s’en aperçoive. «Et dans la mesure où je perçois mon salaire par virement bancaire, je ne pouvais pas savoir (sic). C’est quand nous avons constitué un dossier à l’Assemblée nationale qu’on s’est rendu compte. Mais, dans la mesure où ma retraite n’intervient qu’en 2025, nous pouvons trouver des mécanismes pour le régler», s’est tenté de justifier le député. Une telle révélation nous permet de comprendre comment l’argent du contribuable sénégalais est pillé, sans pitié, ni aucune honte, par son administration. Abdoulaye Baldé avait raison de dire à ses détracteurs qu’ils avaient des poches trouées alors que lui était capable de distribuer des millions grâce à ses amis arabes. Il fallait juste ajouter aussi grâce à l’administration sénégalaise qui paie indument de hauts fonctionnaires alors que le peuple crève la dalle. |
Autres articles
-
Commémorer Thiaroye 44 en ayant en mémoire toutes les violences coloniales commises dans le monde
-
Diomaye, la photo officielle du corps sacré (Par Bacary Domingo Mané)
-
La citoyenneté, socle de la rupture systémique (Par Bocar Kâne)
-
Analyse du rachat supposé de la Société générale sénégalaise par l'Etat du Sénégal SÉNÉGAL PAR L'ÉTAT DU SÉNÉGAL
-
Alerte : René Capain Basséne très mal en point après son admission à l’hôpital (Famille)