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Appel au dialogue politique: La balle dans le camp de Wade

La rencontre « ordinaire » et hebdomadaire du jeudi 5 mars prochain de la coalition de l’opposition, « Benno Siggil Senegaal » devra fournir réponse « concertée » à l’énième invite présidentielle à un dialogue politique. Même si la majorité des leaders de cette ligue a déclaré sa disponibilité à un tel dialogue après que le khalife général des Tidianes, Serigne Mansour Sy y a convié à l’occasion de la célébration du Gamou, elle n’en fait pas moins remarquer que la « balle est dans le camp du président Wade ».



Appel au dialogue politique: La balle dans le camp de Wade
Le Khalife général des Tidianes, Serigne Mansour Sy a invité mercredi 24 février à Tivaouane la classe politique à renouer le dialogue. Joignant l’acte à la parole, il a désigné son porte-parole, Serigne Abdoul Aziz Sy comme facilitateur entre le pouvoir et l’opposition. Une initiative qui a été globalement bien accueillie par la société politique, tout comme l’opinion publique en général. Le guide religieux qui s’exprimait en présence du président de la République, Me Wade effectuant dans la cité une visite de courtoisie à la veille de la célébration du Gamou (anniversaire de la naissance du prophète des musulmans), a désiré ainsi renouer le fil dans un contexte marqué par une rupture du dialogue politique entre la majorité et son opposition, celle représentée au Parlement, tout comme celle qui s’active en dehors et qui s’est significativement signalée lors des élections locales du 22 mars 2009. Le souhait du marabout de Tivaouane a également lieu dans une situation marquée par des tensions notamment au sud de notre pays, en Casamance précisément, et dans la sous-région en République de Guinée Conakry, en Côte d’Ivoire, au Niger etc. Et par un réchauffement du climat social avec la recrudescence des grèves dans les milieux scolaires, sanitaires et du monde du travail en général. Les (re)difficultés de la Senelec et la crise du secteur de l’énergie n’arrangeant pas les choses, tout comme les difficultés financières.

En raison certainement de tout ça, le président Wade avait accepté les recommandations de Serigne Mansour Sy, non sans rappeler qu’il avait, à plusieurs reprises, tendu la main à l’opposition pour des discussions franches sur des questions intéressant la vie du pays. Le communiqué du Conseil des ministres qui a suivi l’événement est revenu largement sur « l’acceptation » présidentielle du dialogue et sa main tendue pour un dialogue politique national sans exclusif.

Cependant, Me Wade se veut le seul maître du jeu. Son opposition l’invite dès lors à en respecter les règles. La réunion préparatoire d’hier, mardi 2 mars de la rencontre hebdomadaire de la coalition « Benno Siggil Senegaal » a pris acte de l’énième invite du chef de l’Etat à « un dialogue politique », transmise avant-hier, lundi 1er mars par ses émissaires que sont en la circonstance, son nouveau porte-parole et ministre des Affaires religieuses, Mamadou Bamba Ndiaye et l’avocat, Me Ousmane Sèye. La conférence des leaders de Benno qui se tient jeudi 5 mars prochain en fournira réponse concertée, renseigne-t-on hier à la sortie de la réunion préparatoire de celle-ci chez Amath Dansokho. Mais d’ores et déjà, l’opposition trouve que la balle est dans le camp du président de la République. Elle rappelle qu’elle a toujours répondu favorablement aux invitations du président de la République. Sa réponse écrite au sortir des élections locales du 22 mars 2009 cherchant à définir les termes de références d’un tel dialogue ainsi que les points sur lesquels, la classe politique et la société civile pouvaient discuter et trouver des plages de convergences, notamment sur la cherté de la vie en raison des crises mondiales, les inondations, le système électoral, la crise de l’énergie etc., était restée lettre morte.

Le chef de l’Etat était revenu certes, à la charge à l’occasion du nouvel an en invitant la classe politique à se trouver médiateur sur les discussions sur le code électoral. Malgré les propositions de l’opposition qui datent du 28 janvier dernier, on attend encore de voir les discussions entamées à ce propos. Pour cette fois ci encore, chat échaudé craignant l’eau froide, l’opposition dit que la balle est dans le camp de Me Wade. «Si le président de la République pense que nous devons avoir un dialogue franc, sincère et loyal, et que les résultats auxquels nous aboutirons de manière consensuelle, il s’engage à les appliquer, alors il y aura un dialogue utile pour le pays. Sinon, cela restera dans le cadre d’un jeu de dupe qui ne trompe plus personne et qui ennuie à la limite l’opinion », ont souligné hier quelques membres de l’opposition interrogés. Ils ont indiqué également, sans préjuger de la réponse des leaders le jeudi prochain, que « toutes les parties prenantes à un dialogue inclusif, devraient être invitées à la table ».

Madior Fall (Sud)

Mercredi 3 Mars 2010 - 04:01


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