Des manifestants, salafistes en grande majorité, ont pris d'assaut l'ambassade américaine de Tunis le 14 septembre 2012.
Hasni Atef, 24 ans, le visage couvert de croûtes et tuméfié, a été maintenu trois jours en salle de réanimation pour une fracture au crâne. Il a subi un véritable lynchage devant l’ambassade, vendredi 14 septembre : « Ils étaient 20 à s’acharner sur moi. Je suis tombé et j’ai reçu un coup de pierre à la tête. J’ai perdu mon revolver et ils ont essayé de m’asperger d’essence pour me brûler. C’est grâce à l’intervention de mes camarades policiers que j’ai la vie sauve aujourd’hui. » Pour Hasni, il ne fait aucun doute que ses agresseurs étaient des salafistes. Il avait été appelé en renfort à l’ambassade américaine.
Adnène, son camarade de chambre à l’hôpital, n’avait jamais vu un tel déferlement de violence. Il a 21 ans et seulement une année de service. Une fracture au menton et sa lèvre inférieure enflée gênent son élocution. Il a lui aussi essuyé des coups de pierre au visage : « Ils avaient des couteaux, des cocktails molotov, des pierres et des parpaings. On a essayé de les calmer mais ils n’ont rien voulu entendre et ont commencé à nous jeter des pierres. C’est là que le combat au corps à corps a commencé. »
Ces deux policiers ont reconnu que l’arrière de l’ambassade n’était pas sécurisée et que le dispositif était largement insuffisant pour faire face aux quelque 8 000 manifestants, ce qui a contrarié leur supérieur hiérarchique présent lors de notre entretien.
Abou Iyadh, la tête pensante du salafisme jihadiste en Tunisie
La traque continue pour tenter de mettre la main sur le chef d'un groupe salafiste jihadiste recherché après l'attaque de l'ambassade américaine. Seif Allah Ibn Hussein, alias Abou Iyadh, chef du courant Ansar al-Charia avait prêché en plein centre de Tunis lundi sans que les policiers présents n'interviennent.
Abou Iyadh a été arrêté en Turquie en 2003, puis extradé en Tunisie où il a été condamné à 43 ans de prison. Ce prédicateur a bénéficié d’une amnistie controversée après la chute du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Il a mené le jihad en Afghanistan. Son Groupe combattant tunisien (GCT), créé en 2000, a enrôlé des jeunes pour combattre aux côtés des talibans. Et d’après les fiches Guantanamo, publiées par Wikileaks, il compte de dangereux terroristes parmi ses compagnons de lutte.
Son association Ansar al-Charia, fondée au printemps dernier, poursuit deux objectifs : l’un est d’ordre caritatif ; l’autre vise la propagation d’un salafisme jihadiste, doctrine selon laquelle le jihad est un devoir pour tous les musulmans. Son mode opératoire, c’est YouTube, l’émeute, l’instrumentalisation de l’émotion et d’efficaces relais locaux, explique un chercheur pour qui la main d’Abou Iyadh est derrière la récente montée en puissance des salafistes en Tunisie. Elle s’est illustrée par des occupations de mosquées, des agressions, des annulations de festivals et des saccages d’expositions.
Ce tribun habile a surtout gagné la confiance d’une aile d’Ennahda, le mouvement islamiste tunisien au pouvoir. Son fondateur Rached Ghannouchi estime que les salafistes vont s’assagir avec le temps. Pour Abou Iyadh, de toute évidence, ce temps-là n’est pas encore venu.
Source: RFI
Adnène, son camarade de chambre à l’hôpital, n’avait jamais vu un tel déferlement de violence. Il a 21 ans et seulement une année de service. Une fracture au menton et sa lèvre inférieure enflée gênent son élocution. Il a lui aussi essuyé des coups de pierre au visage : « Ils avaient des couteaux, des cocktails molotov, des pierres et des parpaings. On a essayé de les calmer mais ils n’ont rien voulu entendre et ont commencé à nous jeter des pierres. C’est là que le combat au corps à corps a commencé. »
Ces deux policiers ont reconnu que l’arrière de l’ambassade n’était pas sécurisée et que le dispositif était largement insuffisant pour faire face aux quelque 8 000 manifestants, ce qui a contrarié leur supérieur hiérarchique présent lors de notre entretien.
Abou Iyadh, la tête pensante du salafisme jihadiste en Tunisie
La traque continue pour tenter de mettre la main sur le chef d'un groupe salafiste jihadiste recherché après l'attaque de l'ambassade américaine. Seif Allah Ibn Hussein, alias Abou Iyadh, chef du courant Ansar al-Charia avait prêché en plein centre de Tunis lundi sans que les policiers présents n'interviennent.
Abou Iyadh a été arrêté en Turquie en 2003, puis extradé en Tunisie où il a été condamné à 43 ans de prison. Ce prédicateur a bénéficié d’une amnistie controversée après la chute du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Il a mené le jihad en Afghanistan. Son Groupe combattant tunisien (GCT), créé en 2000, a enrôlé des jeunes pour combattre aux côtés des talibans. Et d’après les fiches Guantanamo, publiées par Wikileaks, il compte de dangereux terroristes parmi ses compagnons de lutte.
Son association Ansar al-Charia, fondée au printemps dernier, poursuit deux objectifs : l’un est d’ordre caritatif ; l’autre vise la propagation d’un salafisme jihadiste, doctrine selon laquelle le jihad est un devoir pour tous les musulmans. Son mode opératoire, c’est YouTube, l’émeute, l’instrumentalisation de l’émotion et d’efficaces relais locaux, explique un chercheur pour qui la main d’Abou Iyadh est derrière la récente montée en puissance des salafistes en Tunisie. Elle s’est illustrée par des occupations de mosquées, des agressions, des annulations de festivals et des saccages d’expositions.
Ce tribun habile a surtout gagné la confiance d’une aile d’Ennahda, le mouvement islamiste tunisien au pouvoir. Son fondateur Rached Ghannouchi estime que les salafistes vont s’assagir avec le temps. Pour Abou Iyadh, de toute évidence, ce temps-là n’est pas encore venu.
Source: RFI
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