Audio Adama Bictogo : «C'est une dynamique ; il y a des moments où elle peut être grippée mais elle ne peut pas s'estomper»
Ministre ivoirien de l'Intégration africaine et médiateur dans la crise malienne: "De mon point de vue, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Nous nous sommes rendus à Bamako pour apporter certaines clarifications. Nous leur avons qu’à aucun moment la conférence des chefs d’Etat a voulu mettre au ban des accusés tel ou tel acteur ; mais devant cette préoccupation, le médiateur a tout de suite souhaité que la CNRDRE se rende à Ouagadougou pour en discuter avec eux…"
Cette rencontre fait suite au huis clos qui s’est tenu samedi, en urgence, pendant près de trois heures au camp de Kati, sur les hauteurs de la capitale malienne. Un huis clos entre le chef de la diplomatie burkinabè et le leader de l’ex-junte. Cet entretien a permis d’éviter un dérapage mais n’a toujours pas mis fin au blocage.
La crise au nord du pays passée au second plan
Malgré la situation volatile, un conseil de cabinet devrait se tenir aujourd’hui à la Primature, premier rendez-vous entre les nouveaux ministres et leur patron, qui devrait consacrer le redémarrage de l’administration, décapitée depuis cinq semaines après de nombreux pillages.
En se mettant au travail, le gouvernement va aussi peut-être pouvoir commencer à se pencher sur la crise humanitaire et sécuritaire au nord du pays ; le nord laissé à la merci des groupes rebelles touaregs et islamistes ; le nord qui risque d’être encore délaissé tant que la crise au sommet du pouvoir n’est pas résolue.
Dans le Nord, à Tombouctou dominée par les islamistes d'Ansar Dine et d'Aqmi, la population se sent abandonnée.
Un habitant de Tombouctou témoigne : «On vit vraiment un calvaire ! »
On se sent même abandonnés par nos propres autorités, parce qu’ils mettent la politique au-dessus de la paix. Nous sommes abandonnés nationalement et internationalement !... pas mal de jeunes aujourd’hui vont intégrer ces groupes parce qu’ils n’ont rien à manger…
Le maire de Gao, Sadou Diallo, rencontré à Bamako par notre envoyée spéciale, lance lui aussi un appel à la Cédéao, aux hommes politiques maliens, au capitaine Sanogo. Il met en garde contre le travail de propagande des islamistes, des « malfrats » auprès des populations. « Ces gens sont des spécialistes du lavage de cerveau, explique-t-il, chaque jour je reçois des SMS sur telle personne qui a rallié ces hommes, qui sont capables de mobiliser des milliers de jeunes et de femmes… »
Source: RFI
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