La non-participation à la prochaine élection présidentielle de 2024 du Président Macky Sall, engendre une question. Quels candidats idéaux ? La réponse à cette question semble aisée si nous retenons le postulat que l’intérêt du Sénégal est au-dessus de nos intérêts partisans.
C’est une lapalissade d’affirmer que le Président Sall a un bilan infrastructurel. Nous l’en remercions !
Cependant, les Sénégalaises et Sénégalais souffrent le martyre. Disons-le nettement : certaines décisions de justice apparaissent problématiques ; la mal-gouvernance et la corruption s’amplifient dramatiquement dans tous les segments de nos institutions ; notre système présidentiel glorifie toujours l’omnipotence du président de la République ; l’incurie de notre Assemblée nationale demeure une source d’inquiétude.
Bref ! Le Sénégal pâtit de ses institutions.
Rappelons qu’en 2012, le candidat d’alors, Macky Sall, battait campagne sur plusieurs thèmes dont un majeur sur la réforme des institutions. Après douze années d’exercice du pouvoir, le bilan institutionnel révèle un statu quo. Disons-le sincèrement, quoique nous fussions, trois années auparavant, un camarade de parti du Président. Nous avons pris nos distances lorsque nous sentions l’apologie d’une troisième candidature parmi nos anciens camarades et non des moindres. Nos valeurs cardinales forgent notre éducation et nous proscrivent le soutien d'une telle proposition.
Le mal est donc profond et, pourtant, la roue n’est pas à réinventer.
Plus d’une décennie s’est écoulée, que des fils et filles du Sénégal, parmi les plus brillants et les plus expérimentés, produisaient un prototype d’un Sénégal nouveau dont les conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) consignent le corpus.
Les rares changements institutionnels s’avèrent plutôt cosmétiques ; par exemple, l’OFNAC- Office national de lutte contre la corruption- ne remplit pas pleinement sa fonction. Une illustration de tous les maux de la République sur le plan institutionnel serait une superfétation.
Dès lors, une question centrale émerge. Diantre, pourquoi nos Présidents et/ou nos décideurs politiques rechignent à leur concrétisation ?
Notre très Grand professeur Makhtar Diouf, dont nous fûmes un des étudiants en économie de la première à la quatrième année, évoque, nous le citons : le « syndrome « peur du changement » » dans un article bien argumenté et publié sur le site en ligne Seneplus du 07 juillet 2023. Vous avez raison professeur.
Nous pensons également à une pathologie du pouvoir dont le virus phagocyte nos « hommes politiques » en girouettes quand il s’agit d’impulser des réformes institutionnelles, une fois aux commandes ; nous nommons ce virus : la conservation du pouvoir ou le spectre de la perte du pouvoir. La quête effrénée du renouvellement d’un mandat inhibe toute initiative réformatrice, progressiste et pérenne. L’instinct de conservation du pouvoir guide leurs gestes et actions. Nos gouvernants agissent en filigrane en « épiciers. » Rien n’est anodin.
Fort de ce constat, que faire ?
Nous proposons aux Sénégalaises et Sénégalais un champ d’analyse fondé sur trois critères quant au choix des candidats pour amorcer les bases d’un Sénégal nouveau.
D’abord, les candidats doivent impérativement s’engager à être un Président de transition qui ne fera qu’un seul mandat de cinq ans. La matérialisation à court et moyen terme des conclusions des Assises nationales et de la CNRI commande que l’on extirpe le virus de la conservation du pouvoir. Lors d’un congrès ou conseil national du parti socialiste, le Président Abdou Diouf affirma, nous le citons : « Camarades, je ne vais pas scier la branche sur laquelle je suis assis. » Cette assertion corrobore bien l’objectif de conservation du pouvoir qui habite nos gouvernants. Certains diront que l’objectif de tout parti politique est de conquérir et de conserver le pouvoir. Soit ! Mais dans le respect de la Constitution et de la séparation des pouvoirs. Aujourd’hui, une refondation de nos institutions s’impose et passe indubitablement par une transition civile à défaut d’une transition militaire que nous ne souhaitons pas.
Ensuite, la contrainte de l’âge plafond à plus de soixante-quinze ans au jour du scrutin, telle que fixée par la Constitution en son article 28, doit s’appliquer aux candidats à l’élection présidentielle de 2029. Simplement dit, le candidat, élu Président en 2024, doit être inéligible en 2029. Une promesse électorale ne suffit plus, car la crédibilité est une qualité rarissime chez nos hommes politiques-plutôt politiciens- d’aujourd’hui ; et que le vent souffle toujours. Il revient donc aux Sénégalaises et Sénégalais d’adresser ce problème qui a dépassé les limites d’un risque. Mettez-vous à vos calculatrices pour valider cette contrainte.
Enfin, les candidats doivent être présidentiables et exhiber une stature d’homme d’Etat. Nous identifions plusieurs critères que les candidats doivent remplir.
Ils sont :
L'expérience. Elle peut être acquise dans le secteur public et/ou privé dans des fonctions de leadership, par exemple Premier ministre, ministre, maire d’une grande ville, directeur général, etc., avec des résultats tangibles, connus et reconnus sur le plan quantitatif et qualitatif.
Les compétences. Elles sont de trois ordres :
Compétences techniques : économique et financière. Ces compétences doivent s’accompagner d’une lucidité. Cette lucidité requiert une compréhension directe des problématiques économiques, sociales ou géopolitiques majeures, car l’homme d’Etat ne peut se contenter de l’avis d’un conseiller ou d'une équipe d’experts pour se faire une opinion. Il doit pouvoir comprendre les hypothèses formulées dans les modèles que lui présentent les économistes comme il doit connaître personnellement les besoins, les souffrances et les aspirations des principales composantes de la population.
Compétences à l’international. Disposer de réseaux sur le plan international. Il s’y ajoute les compétences linguistiques telles que la maîtrise de l’anglais. Nous rappelons que le Sénégal garde toujours le français comme langue officielle et que sa maîtrise est tout aussi importante. Le Président s’exprime en français dans les fora internationaux. Ce n’est ni en wolof, ni en pulaar, ni en sérère ou en diola.
Compétences intrinsèques. Elles se résument à la capacité de décision, au choix judicieux des collaborateurs, à la crédibilité, à l’autorité, à la vision, etc. Définissons ces dernières compétences suivant le Larousse.
Crédibilité : caractère de quelqu'un qui est digne de confiance. Exemple : il a perdu toute crédibilité par ses mensonges.
Autorité : ensemble de qualités par lesquelles quelqu'un impose à autrui sa personnalité, ascendant grâce auquel quelqu'un se fait respecter, obéir, et écouter.
Vision : manière de voir, de concevoir, de comprendre quelque chose de complexe
La probité morale et financière. Les candidats doivent afficher une probité morale et financière et être exempts de tout détournement ou soupçon de détournement de deniers publics, de tout enrichissement illicite, de toutes combines ou de magouilles. Définissons encore ces mots suivant le Larousse ou le Robert.
Probité : qualité de quelqu'un qui observe parfaitement les règles morales, qui respecte scrupuleusement ses devoirs, les règlements, etc.
Deniers publics : les revenus de l’Etat. Nous y joignons « qui appartiennent aux dix-sept (17) millions de Sénégalais ».
Combine : moyen astucieux, mais parfois peu scrupuleux, utilisé pour parvenir à ses fins.
Magouille : agissements dans l'ombre au sein d'un groupe, d'une institution, en vue de la défense d'intérêts peu avouables ; manœuvres plus ou moins malhonnêtes pour arriver à ses fins.
Enrichissement illicite : selon la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC), l’enrichissement illicite se définit comme « une augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui-ci ne peut raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes ».
L’Institut de Bâle sur la gouvernance « Basel Institute on Governance » le définit au sens large comme « le fait de disposer d’un patrimoine dont le niveau n’est pas justifié par rapport à des revenus légitimes. »
Une formation académique solide. A l’image des Présidents qui se sont succédé. Le Sénégal n’est pas encore une vieille démocratie comme celle des Etats Unis ou de la France où un ouvrier peut être un président de la République.
Une stature d’homme d’Etat
L’incarnation des valeurs de notre République et des valeurs cardinales de notre nation, c’est à dire, le respect de la parole donnée, le « jom » (abnégation), le « kersa » (pudeur), le « ngor » (dignité), le « soutoura » (discrétion), le respect des plus âgés et moins âgés et des femmes, sont des qualités recherchées. De même que la personnalité, l’élégance et l’éloquence.
En définitive, les Sénégalaises et les Sénégalais doivent pleinement exercer leur responsabilité citoyenne en identifiant d’abord les candidats idéaux. La victoire du meilleur candidat, qui a le profil de l’emploi, démarre le train de l’histoire d’un Sénégal nouveau dont la première locomotive est l’instauration ad vitam aeternam d’un mandat de cinq (5 ans) renouvelable qu’une seule fois. L’examen des programmes peut intervenir comme une seconde étape, car les programmes se ressemblent et œuvrent tous pour le développement économique et social du Sénégal dans leur majorité. Leurs différences se situent dans la hiérarchisation ou la simultanéité des priorités.
Le Sénégal ne peut plus rater cette opportunité d’amorcer une immuabilité des fondamentaux d’une République où l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire reste une réalité. Aux Etats Unis, on parle de « checks and balances. » En France, l’Etat de droit constitue un des piliers fondamentaux de la République. Ces pays se caractérisent par l'existence de boulevards institutionnels, couplés de passerelles, qui assurent le bon fonctionnement des institutions.
Si nous échouons dans ces choix, nous replongeons dans la spirale de l’injustice, de la corruption, de l’omnipotence d’un président de la République et d’une Assemblée nationale inefficiente. La carence de nos institutions a déjà coûté au Sénégal des pertes en vies humaines, des pertes économiques considérables et des points de croissance en moins ; ce qui entrave malheureusement le développement économique et social projeté de notre pays.
2024-2029 sera une période charnière dans l’histoire de notre jeune nation. Restons lucides et ne nous trompons pas ! Bannissons cette euphorie liée à nos accointances à un tel ou tel candidat qui déterminent nos comportements électoraux, in fine nos votes affectifs, et usons nos capacités de discernement pour faire le bon choix.
L’inflation des candidatures mérite que les Sénégalais et Sénégalaises s’investissent rigoureusement dans l’identification de ces candidats idéaux desquels surgira le futur président de la République.
Le Sénégal est au-dessus de nous tous.
Vive le Sénégal en marche !
Ahmet Sarr
USA
C’est une lapalissade d’affirmer que le Président Sall a un bilan infrastructurel. Nous l’en remercions !
Cependant, les Sénégalaises et Sénégalais souffrent le martyre. Disons-le nettement : certaines décisions de justice apparaissent problématiques ; la mal-gouvernance et la corruption s’amplifient dramatiquement dans tous les segments de nos institutions ; notre système présidentiel glorifie toujours l’omnipotence du président de la République ; l’incurie de notre Assemblée nationale demeure une source d’inquiétude.
Bref ! Le Sénégal pâtit de ses institutions.
Rappelons qu’en 2012, le candidat d’alors, Macky Sall, battait campagne sur plusieurs thèmes dont un majeur sur la réforme des institutions. Après douze années d’exercice du pouvoir, le bilan institutionnel révèle un statu quo. Disons-le sincèrement, quoique nous fussions, trois années auparavant, un camarade de parti du Président. Nous avons pris nos distances lorsque nous sentions l’apologie d’une troisième candidature parmi nos anciens camarades et non des moindres. Nos valeurs cardinales forgent notre éducation et nous proscrivent le soutien d'une telle proposition.
Le mal est donc profond et, pourtant, la roue n’est pas à réinventer.
Plus d’une décennie s’est écoulée, que des fils et filles du Sénégal, parmi les plus brillants et les plus expérimentés, produisaient un prototype d’un Sénégal nouveau dont les conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) consignent le corpus.
Les rares changements institutionnels s’avèrent plutôt cosmétiques ; par exemple, l’OFNAC- Office national de lutte contre la corruption- ne remplit pas pleinement sa fonction. Une illustration de tous les maux de la République sur le plan institutionnel serait une superfétation.
Dès lors, une question centrale émerge. Diantre, pourquoi nos Présidents et/ou nos décideurs politiques rechignent à leur concrétisation ?
Notre très Grand professeur Makhtar Diouf, dont nous fûmes un des étudiants en économie de la première à la quatrième année, évoque, nous le citons : le « syndrome « peur du changement » » dans un article bien argumenté et publié sur le site en ligne Seneplus du 07 juillet 2023. Vous avez raison professeur.
Nous pensons également à une pathologie du pouvoir dont le virus phagocyte nos « hommes politiques » en girouettes quand il s’agit d’impulser des réformes institutionnelles, une fois aux commandes ; nous nommons ce virus : la conservation du pouvoir ou le spectre de la perte du pouvoir. La quête effrénée du renouvellement d’un mandat inhibe toute initiative réformatrice, progressiste et pérenne. L’instinct de conservation du pouvoir guide leurs gestes et actions. Nos gouvernants agissent en filigrane en « épiciers. » Rien n’est anodin.
Fort de ce constat, que faire ?
Nous proposons aux Sénégalaises et Sénégalais un champ d’analyse fondé sur trois critères quant au choix des candidats pour amorcer les bases d’un Sénégal nouveau.
D’abord, les candidats doivent impérativement s’engager à être un Président de transition qui ne fera qu’un seul mandat de cinq ans. La matérialisation à court et moyen terme des conclusions des Assises nationales et de la CNRI commande que l’on extirpe le virus de la conservation du pouvoir. Lors d’un congrès ou conseil national du parti socialiste, le Président Abdou Diouf affirma, nous le citons : « Camarades, je ne vais pas scier la branche sur laquelle je suis assis. » Cette assertion corrobore bien l’objectif de conservation du pouvoir qui habite nos gouvernants. Certains diront que l’objectif de tout parti politique est de conquérir et de conserver le pouvoir. Soit ! Mais dans le respect de la Constitution et de la séparation des pouvoirs. Aujourd’hui, une refondation de nos institutions s’impose et passe indubitablement par une transition civile à défaut d’une transition militaire que nous ne souhaitons pas.
Ensuite, la contrainte de l’âge plafond à plus de soixante-quinze ans au jour du scrutin, telle que fixée par la Constitution en son article 28, doit s’appliquer aux candidats à l’élection présidentielle de 2029. Simplement dit, le candidat, élu Président en 2024, doit être inéligible en 2029. Une promesse électorale ne suffit plus, car la crédibilité est une qualité rarissime chez nos hommes politiques-plutôt politiciens- d’aujourd’hui ; et que le vent souffle toujours. Il revient donc aux Sénégalaises et Sénégalais d’adresser ce problème qui a dépassé les limites d’un risque. Mettez-vous à vos calculatrices pour valider cette contrainte.
Enfin, les candidats doivent être présidentiables et exhiber une stature d’homme d’Etat. Nous identifions plusieurs critères que les candidats doivent remplir.
Ils sont :
L'expérience. Elle peut être acquise dans le secteur public et/ou privé dans des fonctions de leadership, par exemple Premier ministre, ministre, maire d’une grande ville, directeur général, etc., avec des résultats tangibles, connus et reconnus sur le plan quantitatif et qualitatif.
Les compétences. Elles sont de trois ordres :
Compétences techniques : économique et financière. Ces compétences doivent s’accompagner d’une lucidité. Cette lucidité requiert une compréhension directe des problématiques économiques, sociales ou géopolitiques majeures, car l’homme d’Etat ne peut se contenter de l’avis d’un conseiller ou d'une équipe d’experts pour se faire une opinion. Il doit pouvoir comprendre les hypothèses formulées dans les modèles que lui présentent les économistes comme il doit connaître personnellement les besoins, les souffrances et les aspirations des principales composantes de la population.
Compétences à l’international. Disposer de réseaux sur le plan international. Il s’y ajoute les compétences linguistiques telles que la maîtrise de l’anglais. Nous rappelons que le Sénégal garde toujours le français comme langue officielle et que sa maîtrise est tout aussi importante. Le Président s’exprime en français dans les fora internationaux. Ce n’est ni en wolof, ni en pulaar, ni en sérère ou en diola.
Compétences intrinsèques. Elles se résument à la capacité de décision, au choix judicieux des collaborateurs, à la crédibilité, à l’autorité, à la vision, etc. Définissons ces dernières compétences suivant le Larousse.
Crédibilité : caractère de quelqu'un qui est digne de confiance. Exemple : il a perdu toute crédibilité par ses mensonges.
Autorité : ensemble de qualités par lesquelles quelqu'un impose à autrui sa personnalité, ascendant grâce auquel quelqu'un se fait respecter, obéir, et écouter.
Vision : manière de voir, de concevoir, de comprendre quelque chose de complexe
La probité morale et financière. Les candidats doivent afficher une probité morale et financière et être exempts de tout détournement ou soupçon de détournement de deniers publics, de tout enrichissement illicite, de toutes combines ou de magouilles. Définissons encore ces mots suivant le Larousse ou le Robert.
Probité : qualité de quelqu'un qui observe parfaitement les règles morales, qui respecte scrupuleusement ses devoirs, les règlements, etc.
Deniers publics : les revenus de l’Etat. Nous y joignons « qui appartiennent aux dix-sept (17) millions de Sénégalais ».
Combine : moyen astucieux, mais parfois peu scrupuleux, utilisé pour parvenir à ses fins.
Magouille : agissements dans l'ombre au sein d'un groupe, d'une institution, en vue de la défense d'intérêts peu avouables ; manœuvres plus ou moins malhonnêtes pour arriver à ses fins.
Enrichissement illicite : selon la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC), l’enrichissement illicite se définit comme « une augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui-ci ne peut raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes ».
L’Institut de Bâle sur la gouvernance « Basel Institute on Governance » le définit au sens large comme « le fait de disposer d’un patrimoine dont le niveau n’est pas justifié par rapport à des revenus légitimes. »
Une formation académique solide. A l’image des Présidents qui se sont succédé. Le Sénégal n’est pas encore une vieille démocratie comme celle des Etats Unis ou de la France où un ouvrier peut être un président de la République.
Une stature d’homme d’Etat
L’incarnation des valeurs de notre République et des valeurs cardinales de notre nation, c’est à dire, le respect de la parole donnée, le « jom » (abnégation), le « kersa » (pudeur), le « ngor » (dignité), le « soutoura » (discrétion), le respect des plus âgés et moins âgés et des femmes, sont des qualités recherchées. De même que la personnalité, l’élégance et l’éloquence.
En définitive, les Sénégalaises et les Sénégalais doivent pleinement exercer leur responsabilité citoyenne en identifiant d’abord les candidats idéaux. La victoire du meilleur candidat, qui a le profil de l’emploi, démarre le train de l’histoire d’un Sénégal nouveau dont la première locomotive est l’instauration ad vitam aeternam d’un mandat de cinq (5 ans) renouvelable qu’une seule fois. L’examen des programmes peut intervenir comme une seconde étape, car les programmes se ressemblent et œuvrent tous pour le développement économique et social du Sénégal dans leur majorité. Leurs différences se situent dans la hiérarchisation ou la simultanéité des priorités.
Le Sénégal ne peut plus rater cette opportunité d’amorcer une immuabilité des fondamentaux d’une République où l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire reste une réalité. Aux Etats Unis, on parle de « checks and balances. » En France, l’Etat de droit constitue un des piliers fondamentaux de la République. Ces pays se caractérisent par l'existence de boulevards institutionnels, couplés de passerelles, qui assurent le bon fonctionnement des institutions.
Si nous échouons dans ces choix, nous replongeons dans la spirale de l’injustice, de la corruption, de l’omnipotence d’un président de la République et d’une Assemblée nationale inefficiente. La carence de nos institutions a déjà coûté au Sénégal des pertes en vies humaines, des pertes économiques considérables et des points de croissance en moins ; ce qui entrave malheureusement le développement économique et social projeté de notre pays.
2024-2029 sera une période charnière dans l’histoire de notre jeune nation. Restons lucides et ne nous trompons pas ! Bannissons cette euphorie liée à nos accointances à un tel ou tel candidat qui déterminent nos comportements électoraux, in fine nos votes affectifs, et usons nos capacités de discernement pour faire le bon choix.
L’inflation des candidatures mérite que les Sénégalais et Sénégalaises s’investissent rigoureusement dans l’identification de ces candidats idéaux desquels surgira le futur président de la République.
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