C’est de l’amertume, tout d’abord, qui a été ressentie au moment de l’annonce de la réélection d’Emmanuel Macron car il existe un certain ressentiment au sein de la classe politique centrafricaine vis à vis de la politique africaine d’Emmanuel Macron.
Ce n’est pas un sentiment anti-français, comme on l’a parfois entendu dire, mais plutôt un sentiment d’abandon qui existe de longue date. Et qui a parfois été instrumentalisé par les régimes successifs, accusant régulièrement la France d’être à l’origine des problèmes du pays.
Ce sentiment n’est toutefois pas sans fondement puisqu’on sait que la France a régulièrement joué un rôle de premier plan dans les changements de régimes en Centrafrique. Et il s’est notamment accentué depuis le retrait de l’opération militaire Sangaris en 2016 car elle s’est retirée trois ans après son déploiement pour tenter de mettre un terme à la guerre civile qui prenait des tournures intercommunautaires alors que les groupes armés contrôlaient encore une large partie du territoire.
Depuis ce retrait, le gouvernement centrafricain s’est tourné vers la Russie pour assurer sa sécurité et les relations avec la France se sont encore détériorées. Sous couvert d’un accord de défense, la Russie a déployé en Centrafrique les mercenaires du groupe Wagner qui ont largement participé à repousser les rebelles qui tentaient de prendre la capitale en janvier 2021.
Mais cette avancée militaire s’est faite au prix de graves exactions sur les civils qui se sont généralisées lors de la contre-offensive tout au long de l’année dernière, selon les Nations unies.
En conséquence, la France a gelé son aide budgétaire ainsi qu’une partie de sa coopération et le président Macron a eu des mots très durs à l’encontre de son homologue centrafricain, l’accusant d’être « l’otage du groupe Wagner ». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.
Politique migratoire
Malgré cela, la réélection du président Macron est accueillie avec un certain soulagement à Bangui. Un paradoxe car le discours de Marine Le Pen prônant moins d’ingérence dans les affaires africaines et ses liens avec la Russie de Vladimir Poutine auraient pu séduire ici.
Mais les positions de la malheureuse candidate, ferme en matière d’immigration, suscitent en Centrafrique l’inquiétude. Les officiels centrafricains se plaignent déjà depuis plusieurs mois de difficultés croissantes pour obtenir des visas vers la France et de « tracasseries » durant leurs séjours. Plusieurs d’entre eux ont ainsi fait l’objet de fouilles avant leur retour à Bangui. Cette affaire de visa a fait grand bruit à Bangui puisque la semaine dernière, les parlementaires ont interpellé à ce sujet la ministre des Affaires étrangères devant l’Assemblée nationale.
Beaucoup d’officiels centrafricains disposent également de la nationalité française ou d’un titre de séjour et nombre d’entre eux ont également une partie de leur famille qui réside en France. Officiellement, il n’y a pas de politique restrictive mais Paris se plaint régulièrement de campagnes « anti-françaises » en Centrafrique qui seraient téléguidées par Moscou avec l’aval des autorités.
Le discours de Marine Le Pen inquiétait d’autant plus que la France est le seul pays de l’espace Schengen à disposer d’une ambassade à Bangui et que la compagnie Air France est la seule compagnie à proposer un vol direct vers l’Europe. Une politique encore plus restrictive en matière de visa pourrait donc avoir des conséquences sur la mobilité des élites centrafricaines et de la diaspora.
Ce n’est pas un sentiment anti-français, comme on l’a parfois entendu dire, mais plutôt un sentiment d’abandon qui existe de longue date. Et qui a parfois été instrumentalisé par les régimes successifs, accusant régulièrement la France d’être à l’origine des problèmes du pays.
Ce sentiment n’est toutefois pas sans fondement puisqu’on sait que la France a régulièrement joué un rôle de premier plan dans les changements de régimes en Centrafrique. Et il s’est notamment accentué depuis le retrait de l’opération militaire Sangaris en 2016 car elle s’est retirée trois ans après son déploiement pour tenter de mettre un terme à la guerre civile qui prenait des tournures intercommunautaires alors que les groupes armés contrôlaient encore une large partie du territoire.
Depuis ce retrait, le gouvernement centrafricain s’est tourné vers la Russie pour assurer sa sécurité et les relations avec la France se sont encore détériorées. Sous couvert d’un accord de défense, la Russie a déployé en Centrafrique les mercenaires du groupe Wagner qui ont largement participé à repousser les rebelles qui tentaient de prendre la capitale en janvier 2021.
Mais cette avancée militaire s’est faite au prix de graves exactions sur les civils qui se sont généralisées lors de la contre-offensive tout au long de l’année dernière, selon les Nations unies.
En conséquence, la France a gelé son aide budgétaire ainsi qu’une partie de sa coopération et le président Macron a eu des mots très durs à l’encontre de son homologue centrafricain, l’accusant d’être « l’otage du groupe Wagner ». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.
Politique migratoire
Malgré cela, la réélection du président Macron est accueillie avec un certain soulagement à Bangui. Un paradoxe car le discours de Marine Le Pen prônant moins d’ingérence dans les affaires africaines et ses liens avec la Russie de Vladimir Poutine auraient pu séduire ici.
Mais les positions de la malheureuse candidate, ferme en matière d’immigration, suscitent en Centrafrique l’inquiétude. Les officiels centrafricains se plaignent déjà depuis plusieurs mois de difficultés croissantes pour obtenir des visas vers la France et de « tracasseries » durant leurs séjours. Plusieurs d’entre eux ont ainsi fait l’objet de fouilles avant leur retour à Bangui. Cette affaire de visa a fait grand bruit à Bangui puisque la semaine dernière, les parlementaires ont interpellé à ce sujet la ministre des Affaires étrangères devant l’Assemblée nationale.
Beaucoup d’officiels centrafricains disposent également de la nationalité française ou d’un titre de séjour et nombre d’entre eux ont également une partie de leur famille qui réside en France. Officiellement, il n’y a pas de politique restrictive mais Paris se plaint régulièrement de campagnes « anti-françaises » en Centrafrique qui seraient téléguidées par Moscou avec l’aval des autorités.
Le discours de Marine Le Pen inquiétait d’autant plus que la France est le seul pays de l’espace Schengen à disposer d’une ambassade à Bangui et que la compagnie Air France est la seule compagnie à proposer un vol direct vers l’Europe. Une politique encore plus restrictive en matière de visa pourrait donc avoir des conséquences sur la mobilité des élites centrafricaines et de la diaspora.
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