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En Côte d'Ivoire, le journal Fraternité Matin fait face à un important plan social

123 salariés de Fraternité Matin vont être licenciés. Au total, c'est la moitié des effectifs de l'entreprise de presse qui est concernée. Le motif de ce plan social repose sur les graves difficultés économiques de la SNPECI, la Société nouvelle de presse et d'édition de Côte d'Ivoire, société éditrice du quotidien historique et propriété de l'Etat ivoirien. De leur côté, les syndicats dénoncent une mauvaise gestion de la part de la direction et contestent notamment le licenciement de certains journalistes, qui selon eux s'apparente à un règlement de compte



Le plan social avait déjà été annoncé par le gouvernement il y a tout juste un an, mais c'est par une note interne de la SNPECI, datée de vendredi, que les syndicats ont découvert les détails du redressement. Sur les 339 salariés de Fraternité Matin, 123 ont appris leur licenciement, qui prend effet dans le 18 décembre.
 
La note évoque des raisons claires : la dégradation de l'équipement, un effectif humain pléthorique, vieillissant et non qualifié pour partie. Mais surtout une situation financière fragile, avec 10 milliards de francs CFA de déficits cumulés en fin 2016.
 
Si les syndicats acceptent la suppression d'emplois annexes, bientôt en sous-traitance, tels que la sécurité ou l'entretien, ils ne comprennent pas pourquoi l'historique quotidien d'Etat, qui fête ses 54 ans le mois prochain, se sépare de 11 journalistes sur la vingtaine que compte la rédaction, pour certains reconnus pour leur excellence, dans une rédaction déjà en sous-effectif.
 
« D'abord, il était question de renforcer le dispositif de la rédaction. Et paradoxalement, on vide la rédaction de sa sève, nous explique Marc Yevou, porte-parole de la coordination des délégués syndicaux de Frat Mat. Ce qui est curieux et révoltant à la fois, c'est que ceux qui sont sur la liste sont vraiment des gens dont une rédaction sérieuse a besoin pour tourner. Nous n'écartons pas du tout l'hypothèse d'un règlement de comptes. »
 
Car depuis des années, les syndicats dénoncent une direction dépensière et sans programme clair. Cette dernière était injoignable mais elle se repose sur la décision du gouvernement qui avait adopté le redressement en novembre 2017.

Rfi.fr

Jeudi 22 Novembre 2018 - 09:47


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