
On entend souvent que les pays africains devraient quitter le franc CFA pour adopter un régime de change flexible, afin de mieux ajuster leur monnaie en cas de crise. Mais ce raisonnement oublie un élément fondamental : ce ne sont pas les régimes de change qui font la force d’une économie, c’est la nature de cette économie elle-même.
1. Depuis 2019, plus d’ingérence française dans les décisions monétaires
Depuis la réforme de 2019, la politique monétaire de la BCEAO est décidée par les pays africains eux-mêmes. Il n’y a plus de représentant français dans le comité de politique monétaire de la BCEAO. On peut donc dire que la gouvernance monétaire est entièrement exercée par les africains.
2. Mais le système reste contraint par l’arrimage à l’euro
Le franc CFA reste lié à l’euro à un taux fixe. Cela apporte de la stabilité (pas d’inflation galopante), mais cela limite aussi la possibilité d’ajuster le taux de change de la monnaie aux besoins des économies locales. Mais c'est un choix.
3. Régime de change fixe ou flexible ? Faux débat.
Dans beaucoup de pays africains non-CFA qui ont un régime de change flexible, la monnaie se déprécie régulièrement (comme le naira nigérian ou le cedi ghanéen). Mais est-ce que cela améliore leur commerce extérieur ? Pas vraiment. Pourquoi ?
Parce que la structure économique reste la même :
On exporte des matières premières peu transformées, dont les prix sont fixés à l’international.
On importe presque tout ce qu’on consomme : alimentation, carburant, machines, médicaments, etc.
Du coup, une dépréciation de la monnaie rend les importations plus chères, sans pour autant booster les exportations, car on ne produit pas localement ce que le monde veut acheter.
Conclusion : ce n’est pas la monnaie qu’il faut changer, c’est l’économie qu’il faut transformer.
Le vrai problème n’est pas tant le franc CFA ou l’euro. Le vrai problème, c’est une dépendance structurelle à l’extérieur.
Tant qu’on n’aura pas développé une base productive locale, amélioré la transformation industrielle et réduit la dépendance aux importations, aucun régime de change ne pourra vraiment nous sauver.
1. Depuis 2019, plus d’ingérence française dans les décisions monétaires
Depuis la réforme de 2019, la politique monétaire de la BCEAO est décidée par les pays africains eux-mêmes. Il n’y a plus de représentant français dans le comité de politique monétaire de la BCEAO. On peut donc dire que la gouvernance monétaire est entièrement exercée par les africains.
2. Mais le système reste contraint par l’arrimage à l’euro
Le franc CFA reste lié à l’euro à un taux fixe. Cela apporte de la stabilité (pas d’inflation galopante), mais cela limite aussi la possibilité d’ajuster le taux de change de la monnaie aux besoins des économies locales. Mais c'est un choix.
3. Régime de change fixe ou flexible ? Faux débat.
Dans beaucoup de pays africains non-CFA qui ont un régime de change flexible, la monnaie se déprécie régulièrement (comme le naira nigérian ou le cedi ghanéen). Mais est-ce que cela améliore leur commerce extérieur ? Pas vraiment. Pourquoi ?
Parce que la structure économique reste la même :
On exporte des matières premières peu transformées, dont les prix sont fixés à l’international.
On importe presque tout ce qu’on consomme : alimentation, carburant, machines, médicaments, etc.
Du coup, une dépréciation de la monnaie rend les importations plus chères, sans pour autant booster les exportations, car on ne produit pas localement ce que le monde veut acheter.
Conclusion : ce n’est pas la monnaie qu’il faut changer, c’est l’économie qu’il faut transformer.
Le vrai problème n’est pas tant le franc CFA ou l’euro. Le vrai problème, c’est une dépendance structurelle à l’extérieur.
Tant qu’on n’aura pas développé une base productive locale, amélioré la transformation industrielle et réduit la dépendance aux importations, aucun régime de change ne pourra vraiment nous sauver.
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