L’ONU doit faire face à la pression, de plus en plus forte, de dizaines de milliers de déplacés qui ont trouvé refuge sur les bases de Casques bleus.
A Bentiu, depuis le massacre, leur nombre est passé de 8 000 à 20 000 personnes et cela pose de gros problèmes d’eau, de conditions sanitaires. Et dans le reste du pays également, il y a maintenant près de 80 000 réfugiés sur les bases de l’ONU à travers le Soudan du Sud.
Et la semaine dernière, des hommes armés, des Dinkas, ont attaqué l’un de ces bases dans la ville de Bor pour s’en prendre aux réfugiés nuers. Les Casques bleus ont eu beaucoup de mal à s’interposer et deux d'entre eux ont d’ailleurs été tués à cette occasion.
Impuissance de l’ONU
L’ONU demande une enquête et des sanctions sur le massacre de Bentiu, mais c’est un vœu pieux parce qu’on se demande comment les troupes rebelles de Riek Machar auront la volonté d’enquêter sur leurs propres exactions. La mission de l’ONU sur place s’inquiète par ailleurs des appels à la haine raciale et au viol qui ont été lancés sur Radio Bentiu. Cela rappelle évidemment ce qui avait été entendu au Rwanda avant le génocide.
A l'ONU, l'heure est aux questionnements et aux remises en cause. Les Nations unies n’ont pas vu venir cette crise. L’indépendance du Soudan du Sud a été très fortement soutenue par l’ONU et ce que disent les officiels onusiens aujourd’hui, c’est qu’on n’a peut-être pas suffisamment prêté attention à l’accompagnement dans la construction de l’Etat sud-soudanais.
L’ONU a augmenté le nombre de Casques bleus depuis le début de la crise. Ils sont environ 8 500 maintenant. Mais tout ce qu’ils peuvent faire, c’est protéger les bases sur lesquelles se trouvent les réfugiés. Pas question donc pour eux d’aller s’interposer dans les combats, ce n’est pas leur mandat. L’ONU peut simplement faciliter une médiation politique comme cela a été le cas pour le cessez-le-feu signé en janvier à Addis-Abeba, mais qui n’a pas été respecté.
Source : Rfi.fr
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