Depuis hier 9 juin, Abdoulaye Wade a la personnalité qu’il semblait vouloir proposer aux Sénégalais. Ibrahima Fall candidat à la présidentielle de 2012, l’homme se révèle une bonne carte à jouer, sortie de la manche de quelques universitaires.
On parlait de Société civile, l’ancien fonctionnaire des Nations-Unies est vierge en politique politicienne. D’avoir déjà servi dans un gouvernement socialiste ne peut lui être négativement opposé. On ne lui connait aucune frasque, pas de propos déplacés et nulle trace d’acte de corruption retenu contre lui. Au plan international, il a fait ses preuves et sa crédibilité n’a pas été entachée. S’il doit traîner un handicap certain en direction de 2012, ce sera de n’être pas vraiment connu des moins de 30 ans, soit la force dont on s’accorde à dire que c’est celle qui pourrait faire perdre ou faire gagner.
Ibrahima Fall a été éjecté du gouvernement de Diouf, victime de manœuvres comme le pays en a connues, chaque fois qu’un ministre a constitué une gêne pour des plans. Il ne peut malheureusement pas jouir de la facilité qui consiste à se présenter en « victime » pour émouvoir le Sénégalais moyen. Son cas est déjà trop loin pour cela.
Faire de la « nouveauté » un avantage n’est pas très évident en politique sénégalaise. S’il n’a pas la culture du clientélisme entretenu par des arguments sonnants et trébuchants, il pourrait rapidement se retrouver « sans intérêts » pour les vautours. Mais, en aurait-il les moyens que l’intellectuel qu’il est, peinerait à verser dans ce qui est considéré comme de la « corruption politique », quoique la pratique avait et à encore cours, dans toutes les campagnes électorales du Sénégal indépendant.
Le Programme dont il a donné quelques esquisses dans sa déclaration de jeudi, est certes susceptible de retenir l’attention. Sauf que sur bien des points, Fall n’aura finalement rien inventé. Son diagnostic de la situation nationale a moult fois été déclamé et ressassé par les politiciens qui cherchent à abattre le régime libéral. Ses pistes de solutions ont déjà été visitées et rendues publiques par les Assises estampillées « nationales » quoique sans les formations alliées du pouvoir.
S’il y’a encore des Sénégalais pour penser qu’il peut y avoir un quelconque rapport entre diplômes universitaires et conduite des affaires d’un pays, Fall peut passer pour un clone de Wade.
Juriste, Professeur d’Université et Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques de l’UCAD, auteur de thèses sur l’intégration africaine, il n’aurait rien, sur ce registre à envier au locataire du Palais de la République. Là s’arrêterait la comparaison. Wade est un politicien hors pair, ce qui n’est pas le cas de l’adversaire déclaré. Mais si déficit il y’a sur ce terrain, il est très vite et très largement compensé par l’expérience internationale de Fall. Sur ce registre Abdoulaye Wade devrait avoir à apprendre.
Ibrahima Fall tend la main à l’opposition. Difficile de ne pas le prendre pour un opposant. Le problème c’est qu’il est quasiment sorti de « nulle part » et n’a donc pas fait ses classes dans la lutte contre le pouvoir dont il entend aller à l’assaut. Le laissera-t-on tirer les marrons du feu sans avoir participé à la traque qui a permis d’affaiblir le gibier ? A coup sûr, Fall va perturber des plans. Tout sera de savoir, qui du Pouvoir ou des adversaires de Wade pâtira le plus de la nouvelle donne.
Si c’est la volonté de changement à tout prix qui anime tous les protagonistes, Ibrahima Fall tient un avantage pour rallier le maximum de voix : il est présumé avoir de bonnes entrées équilibrées dans toutes les familles influentes du pays. Ce ne sera pas de nul effet, le moment venu.
Ibrahima Bakhoum (Sud quotidien)
On parlait de Société civile, l’ancien fonctionnaire des Nations-Unies est vierge en politique politicienne. D’avoir déjà servi dans un gouvernement socialiste ne peut lui être négativement opposé. On ne lui connait aucune frasque, pas de propos déplacés et nulle trace d’acte de corruption retenu contre lui. Au plan international, il a fait ses preuves et sa crédibilité n’a pas été entachée. S’il doit traîner un handicap certain en direction de 2012, ce sera de n’être pas vraiment connu des moins de 30 ans, soit la force dont on s’accorde à dire que c’est celle qui pourrait faire perdre ou faire gagner.
Ibrahima Fall a été éjecté du gouvernement de Diouf, victime de manœuvres comme le pays en a connues, chaque fois qu’un ministre a constitué une gêne pour des plans. Il ne peut malheureusement pas jouir de la facilité qui consiste à se présenter en « victime » pour émouvoir le Sénégalais moyen. Son cas est déjà trop loin pour cela.
Faire de la « nouveauté » un avantage n’est pas très évident en politique sénégalaise. S’il n’a pas la culture du clientélisme entretenu par des arguments sonnants et trébuchants, il pourrait rapidement se retrouver « sans intérêts » pour les vautours. Mais, en aurait-il les moyens que l’intellectuel qu’il est, peinerait à verser dans ce qui est considéré comme de la « corruption politique », quoique la pratique avait et à encore cours, dans toutes les campagnes électorales du Sénégal indépendant.
Le Programme dont il a donné quelques esquisses dans sa déclaration de jeudi, est certes susceptible de retenir l’attention. Sauf que sur bien des points, Fall n’aura finalement rien inventé. Son diagnostic de la situation nationale a moult fois été déclamé et ressassé par les politiciens qui cherchent à abattre le régime libéral. Ses pistes de solutions ont déjà été visitées et rendues publiques par les Assises estampillées « nationales » quoique sans les formations alliées du pouvoir.
S’il y’a encore des Sénégalais pour penser qu’il peut y avoir un quelconque rapport entre diplômes universitaires et conduite des affaires d’un pays, Fall peut passer pour un clone de Wade.
Juriste, Professeur d’Université et Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques de l’UCAD, auteur de thèses sur l’intégration africaine, il n’aurait rien, sur ce registre à envier au locataire du Palais de la République. Là s’arrêterait la comparaison. Wade est un politicien hors pair, ce qui n’est pas le cas de l’adversaire déclaré. Mais si déficit il y’a sur ce terrain, il est très vite et très largement compensé par l’expérience internationale de Fall. Sur ce registre Abdoulaye Wade devrait avoir à apprendre.
Ibrahima Fall tend la main à l’opposition. Difficile de ne pas le prendre pour un opposant. Le problème c’est qu’il est quasiment sorti de « nulle part » et n’a donc pas fait ses classes dans la lutte contre le pouvoir dont il entend aller à l’assaut. Le laissera-t-on tirer les marrons du feu sans avoir participé à la traque qui a permis d’affaiblir le gibier ? A coup sûr, Fall va perturber des plans. Tout sera de savoir, qui du Pouvoir ou des adversaires de Wade pâtira le plus de la nouvelle donne.
Si c’est la volonté de changement à tout prix qui anime tous les protagonistes, Ibrahima Fall tient un avantage pour rallier le maximum de voix : il est présumé avoir de bonnes entrées équilibrées dans toutes les familles influentes du pays. Ce ne sera pas de nul effet, le moment venu.
Ibrahima Bakhoum (Sud quotidien)
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