La société tunisienne semble encore loin d’accepter les Femen et leurs actions.
Comme l’une des membres des Femen tunisiennes rencontrée par RFI en septembre 2012, les autres filles du groupes avaient une vingtaine d'années, toutes étudiantes. Des Tunisiennes qui ont eu envie d'affirmer leur liberté et leur indépendance dans une société patriarcale. Pour elles, c'était l'occasion aussi de dénoncer le sexisme et le harcèlement.
Elles n'ont jamais posté de photos d'elles nues, seulement de leurs jambes, tout au plus. Elles sont donc restées au stade du militantisme très soft sur Facebook. Par contre, elles ont partagé des clichés des actions Femen dans le reste du monde.
A l'époque, elles expliquaient ne pas vouloir passer à l'acte car elles jugeaient leur société trop conservatrice, elles craignaient d'être mal comprises, de choquer et ne pas faire avancer le débat. Ces jeunes femmes, se revendiquant des Femen, avaient peur également d'éventuelles représailles.
La société n’est pas prête
Vendredi dernier, la page Facebook de ce groupe Femen en Tunisie a été piratée. Piratage attribué à des fondamentalistes. La photo de profil de ce groupe, le logo rouge et blanc des Femen Tunisie, a été remplacée par celle d'un homme, barbe taillée à la mode salafiste. Il se vante d'avoir piraté une page « immorale », « de débauche ». Des vidéos et photos à la gloire de l'islam ont aussi été postées. Ce piratage a recueilli une trentaine d'approbations le jour même, à peine plus de commentaires. Certains ont insulté les pirates. On pouvait lire par exemple : « Tête de pervers », « Qu'est ce que vous avez à nous apprendre qui fasse avancer le monde ? ».
Les réactions ont en fait été peu nombreuses, car cette page n'était plus vraiment active, le dernier post datant du début du mois de mars 2013. Ses membres expliquent qu'elles comptaient de toute façon mettre fin à leur groupe car elles ne croient plus au combat Femen en Tunisie. « La société n'est pas prête, assurent-elles, à faire face à une action radicale ». Leur page Femen Tunisia a, depuis, été désactivée.
Le combat se poursuit malgré tout
Une autre jeune tunisienne, Amina, a, elle, franchi le pas. Elle a posté une photo d'elle seins nus, mi-mars, enflammant la toile et suscitant de nombreuses réactions radicales. Amina, 19 ans, a créé une autre page Femen sur Facebook : Femen Tunisian Fanpage, en lien, cette fois, avec le mouvement Femen International dont elle comptait ouvrir une antenne.
Elle a écrit sur sa peau « Mon corps m'appartient, il ne repr
ésente l'honneur de personne » et a publié sa photo dénudée. Les critiques se sont multipliées sur sa page, comme « Vas te faire soigner », « Tu es le diable ».Elle a même reçu des menaces de mort et aurait été jugée digne d'être lapidée par le président d'une association extrémiste.
Amina s'est pourtant expliquée sur des chaînes tunisiennes, Al Jadal.tn (sur Youtube) et Ettounsiya TV : il ne s'agissait pas d'un acte sexuel. « La nudité, selon elle, serait plus efficace qu’un simple discours ».
Depuis, une femme se présentant comme sa tante l'a répudiée dans une vidéo postée sur la Toile. Mais il est difficile d'authentifier ce message et d'identifier cette femme qui s'est filmée sans montrer son visage.
Un appel à manifester en France
Ces derniers jours, des rumeurs de disparition et d'enlèvement ont suivi. Le téléphone portable d'Amina est resté éteint, impossible de la joindre. Ce mutisme a inquiété le mouvement Femen en France. Un appel à manifester en soutien à Amina a été lancé pour le 4 avril. Toujours en solidarité, au moins trois autres tunisiennes ont publié des clichés d'elles seins nus. Des dizaines d'internautes se sont aussi photographiés, poitrail à l'air, avec des slogans en différentes langues comme « Free Amina ».
L'avocate tunisienne et activiste féministe Bochra Belhaj Hmida a finalement démenti la rumeur. Elle assure avoir joint Amina au téléphone. La jeune femme serait chez elle avec sa famille et non pas internée. L'avocate précise qu'aucune plainte n'a été déposée contre elle. L'atteinte à la pudeur étant passible de six mois de prison en Tunisie.
Source : Rfi.fr
Elles n'ont jamais posté de photos d'elles nues, seulement de leurs jambes, tout au plus. Elles sont donc restées au stade du militantisme très soft sur Facebook. Par contre, elles ont partagé des clichés des actions Femen dans le reste du monde.
A l'époque, elles expliquaient ne pas vouloir passer à l'acte car elles jugeaient leur société trop conservatrice, elles craignaient d'être mal comprises, de choquer et ne pas faire avancer le débat. Ces jeunes femmes, se revendiquant des Femen, avaient peur également d'éventuelles représailles.
La société n’est pas prête
Vendredi dernier, la page Facebook de ce groupe Femen en Tunisie a été piratée. Piratage attribué à des fondamentalistes. La photo de profil de ce groupe, le logo rouge et blanc des Femen Tunisie, a été remplacée par celle d'un homme, barbe taillée à la mode salafiste. Il se vante d'avoir piraté une page « immorale », « de débauche ». Des vidéos et photos à la gloire de l'islam ont aussi été postées. Ce piratage a recueilli une trentaine d'approbations le jour même, à peine plus de commentaires. Certains ont insulté les pirates. On pouvait lire par exemple : « Tête de pervers », « Qu'est ce que vous avez à nous apprendre qui fasse avancer le monde ? ».
Les réactions ont en fait été peu nombreuses, car cette page n'était plus vraiment active, le dernier post datant du début du mois de mars 2013. Ses membres expliquent qu'elles comptaient de toute façon mettre fin à leur groupe car elles ne croient plus au combat Femen en Tunisie. « La société n'est pas prête, assurent-elles, à faire face à une action radicale ». Leur page Femen Tunisia a, depuis, été désactivée.
Le combat se poursuit malgré tout
Une autre jeune tunisienne, Amina, a, elle, franchi le pas. Elle a posté une photo d'elle seins nus, mi-mars, enflammant la toile et suscitant de nombreuses réactions radicales. Amina, 19 ans, a créé une autre page Femen sur Facebook : Femen Tunisian Fanpage, en lien, cette fois, avec le mouvement Femen International dont elle comptait ouvrir une antenne.
Elle a écrit sur sa peau « Mon corps m'appartient, il ne repr
ésente l'honneur de personne » et a publié sa photo dénudée. Les critiques se sont multipliées sur sa page, comme « Vas te faire soigner », « Tu es le diable ».Elle a même reçu des menaces de mort et aurait été jugée digne d'être lapidée par le président d'une association extrémiste.
Amina s'est pourtant expliquée sur des chaînes tunisiennes, Al Jadal.tn (sur Youtube) et Ettounsiya TV : il ne s'agissait pas d'un acte sexuel. « La nudité, selon elle, serait plus efficace qu’un simple discours ».
Depuis, une femme se présentant comme sa tante l'a répudiée dans une vidéo postée sur la Toile. Mais il est difficile d'authentifier ce message et d'identifier cette femme qui s'est filmée sans montrer son visage.
Un appel à manifester en France
Ces derniers jours, des rumeurs de disparition et d'enlèvement ont suivi. Le téléphone portable d'Amina est resté éteint, impossible de la joindre. Ce mutisme a inquiété le mouvement Femen en France. Un appel à manifester en soutien à Amina a été lancé pour le 4 avril. Toujours en solidarité, au moins trois autres tunisiennes ont publié des clichés d'elles seins nus. Des dizaines d'internautes se sont aussi photographiés, poitrail à l'air, avec des slogans en différentes langues comme « Free Amina ».
L'avocate tunisienne et activiste féministe Bochra Belhaj Hmida a finalement démenti la rumeur. Elle assure avoir joint Amina au téléphone. La jeune femme serait chez elle avec sa famille et non pas internée. L'avocate précise qu'aucune plainte n'a été déposée contre elle. L'atteinte à la pudeur étant passible de six mois de prison en Tunisie.
Source : Rfi.fr
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