Premier écueil : le dixième critère de choix du candidat de l’unité et du rassemblement.
La résolution finale du séminaire du 17 septembre 2011 dit que le candidat doit « être issu des partis ou organisations les plus représentatifs de Bennoo ou être porté par les forces politiques et sociales les plus représentatives sans exclusive".
L’énoncé de ce critère véhicule un non-dit de taille que nous allons essayer de clarifier. Bennoo n’a en son sein que des partis et deux personnalités indépendantes. Pourquoi parler alors « d’organisations » ? Le critère envisage que Bennoo puisse porter son choix sur un candidat porté par les forces politiques et sociales les plus représentatives sans exclusive. Au même moment on combat farouchement l’initiative prise par certains de ses membres pour permettre à la coalition de faire jonction avec les autres forces sociales non politique du pays.
Les initiateurs de « Alternative 2012 », ayant senti depuis très longtemps le piège que pourrait constituer un duel frontal entre deux candidats issus de formations politiques, avaient impulsé une dynamique de jonction entre Bennoo Siggil Senegaal et l’ensemble des forces vives se réclamant des assises nationales pour former le « Bennoo du peuple ». Ils n’ont pas été compris et ont même été traités de fractionnistes pestiférés.
Il est important de convoquer la genèse de ce dixième critère. Il a été proposé par un seul parti dans les documents de base servant de pistes de réflexion en vu du séminaire du 17 septembre.
Quatorze formations politiques sur les trente deux signataires du document du 28 mai, le rejetteront dans leurs observations préliminaires, considérant que nous n’avions aucune base objective pour mesurer la représentativité. Il est quand même curieux de convoquer les résultats des élections présidentielles de 2007, farouchement rejetés par toute l’opposition sénégalaise, pour justifier un soi-disant critère de représentativité ? Au cours du séminaire la majorité des intervenants l’a battu en brèche. En première lecture, la synthèse n’en fera pas cas. Il aura fallu l’ultime intervention d’un des participants pour qu’en seconde lecture on l’introduise au forceps. C’est dire que ce critère ne peut en aucun cas être déterminant dans la démarche de recherche du candidat de Bennoo. S’il y a équivoque aujourd’hui c’est parce qu’il ya eu manque de fermeté.
Deuxième écueil : l’inversion de la démarche.
Depuis toujours Bennoo a privilégié la constitution de l’équipe avant de se pencher sur le choix du capitaine. Après la mise en place du « groupe de facilitation » la tendance s’est inversée et personne ne s’en est soucié. Quelques partis marqueront leur inquiétude qui sera balayée d’un revers de main. Aujourd’hui l’on s’offusque que le groupe de facilitation ait inversé la démarche sans tenir compte de la feuille de route. Il s’agit d’une approche réductrice ; c’est toujours la légèreté dans la décision qui nous a mené là où nous sommes aujourd’hui. Voyez-vous, il est important de lire en entier le paragraphe qui consacre la mise en place du groupe de facilitation pour comprendre à quel point le choix des raccourcis dicté par des apriori, nous ont porté préjudice et conduit droit dans l’impasse du désistement comme mode de désignation du futur candidat.
Le texte de la résolution du 17 septembre est pourtant clair : « Pour parvenir rapidement à des résultats sur les accords ainsi scellés, le séminaire a pris la décision de mettre en place un groupe de facilitation pour nouer des contacts, recueillir les intentions et positions des uns et des autres en vue d’un consensus sur l’équipe et le candidat. Ce groupe devrait, en plus de personnalités de Bennoo, inclure des personnalités de la Société civile acquises aux conclusions des Assises nationales. Ce groupe de facilitation présentera ses conclusions au plus tard le 15 octobre 2011, après quoi la désignation de l’équipe et du candidat devra intervenir au plus tard à la fin du mois d’octobre 2011».
Où sont les représentants de la société civile, acquis aux conclusions des assises nationales ? Nous parlons d’élargir le comité alors que nous nous sommes permis d’en récuser un membre fondateur de Bennoo au seul motif qu’il serait l’un des initiateurs de "Alternative 2012".
Depuis le début « Initiative Alternative 2012 » a œuvré à réaliser, par un effort d’ouverture, la jonction nécessaire, entre Bennoo et les autres forces acquises aux conclusions des assises nationales. Depuis le début par réduction et par refus d’ouverture on a eu de cesse d’accuser ses initiateurs de fractionnistes.
Troisième écueil : La volonté féroce, que certains partis affichent, pour faire de leur champion le candidat de l’unité et du rassemblement de Bennoo.
La mission du futur président de la république telle que théorisée par Benno n’est pas une mission fait pour des hommes politiques. Bennoo, sans le savoir, a mis en place tous les ingrédients devant mener au pouvoir, pendant la période de transition, une équipe à équidistance des formations politiques ; une équipe pour qui la conquête du pouvoir n’est ni une étape ni une finalité ; une équipe de mission qui n’aura pour autre but que de remettre le pays à l’endroit ; une équipe constituée d’individus intègres, ayant un sens élevé du devoir et de la nation. Une équipe pour qui l’assainissement des finances publiques, la question de la paix en Casamance, la réduction de la pauvreté et du chômage, etc. auront plus d’importance que la préparation de futures échéances électorales. C’est ici que prend tout le sens que Bennoo avait mis dans l’entreprise de jonction, inscrite dans ses résolutions consensuelles, entre cette grande coalition politique et les autres forces vives de la nation – société civile, personnalités publiques, citoyennes et citoyens anonymes, etc. – ceci aurait donné naissance au « Bennoo du peuple des assises ». Il est surprenant que cette voie ait été abandonné au profit de critères tels que l’expérience de la chose publique (qui n’est souvent pas une qualité sous nos cieux) ou encore la représentativité mesurée à l’aune des dernières élections présidentielles contestées (sic). S’acharner à briguer un mandat de Bennoo qui impose de ne pas se représenter au bout de 5 ans me paraît surréaliste pour des chefs de partis politiques qui, au bout de cette période, auront encore toute leur force et leur lucidité pour continuer.
Aujourd’hui il s’agit de trouver un consensus par « désistement ».
Depuis quand un « désistement » permet-il de trouver le meilleur parmi deux ? Très souvent d’ailleurs le « désistement » mène au choix du moins bon parmi deux. Se retirer ou abandonner au profit d’un autre, alors qu’on se sait être compétent pour …, est un acte d’humilité et d’abnégation que seuls les meilleurs possèdent.
Si Bennoo compte sur le « désistement » pour trouver son candidat, il est urgent de se demander à quoi nous ont servi ces deux années de travail, de renoncements et de réflexions. Nous avons réfléchi sur une dizaine de critères permettant de dégager le meilleur profil pour les sénégalais et nous finissons par leur dire : « nous allons encore une fois vous proposer un président par défaut".
Le constat est triste mais nous devons nous y résoudre ; nous n’avons toujours pas pris la pleine mesure de l’attente du peuple.
Dakar, le 03 novembre 2011
Théodore Monteil
Directeur National Opérationnel
Union Citoyenne Bunt Bi
Membre de Bennoo Siggil Senegaal
La résolution finale du séminaire du 17 septembre 2011 dit que le candidat doit « être issu des partis ou organisations les plus représentatifs de Bennoo ou être porté par les forces politiques et sociales les plus représentatives sans exclusive".
L’énoncé de ce critère véhicule un non-dit de taille que nous allons essayer de clarifier. Bennoo n’a en son sein que des partis et deux personnalités indépendantes. Pourquoi parler alors « d’organisations » ? Le critère envisage que Bennoo puisse porter son choix sur un candidat porté par les forces politiques et sociales les plus représentatives sans exclusive. Au même moment on combat farouchement l’initiative prise par certains de ses membres pour permettre à la coalition de faire jonction avec les autres forces sociales non politique du pays.
Les initiateurs de « Alternative 2012 », ayant senti depuis très longtemps le piège que pourrait constituer un duel frontal entre deux candidats issus de formations politiques, avaient impulsé une dynamique de jonction entre Bennoo Siggil Senegaal et l’ensemble des forces vives se réclamant des assises nationales pour former le « Bennoo du peuple ». Ils n’ont pas été compris et ont même été traités de fractionnistes pestiférés.
Il est important de convoquer la genèse de ce dixième critère. Il a été proposé par un seul parti dans les documents de base servant de pistes de réflexion en vu du séminaire du 17 septembre.
Quatorze formations politiques sur les trente deux signataires du document du 28 mai, le rejetteront dans leurs observations préliminaires, considérant que nous n’avions aucune base objective pour mesurer la représentativité. Il est quand même curieux de convoquer les résultats des élections présidentielles de 2007, farouchement rejetés par toute l’opposition sénégalaise, pour justifier un soi-disant critère de représentativité ? Au cours du séminaire la majorité des intervenants l’a battu en brèche. En première lecture, la synthèse n’en fera pas cas. Il aura fallu l’ultime intervention d’un des participants pour qu’en seconde lecture on l’introduise au forceps. C’est dire que ce critère ne peut en aucun cas être déterminant dans la démarche de recherche du candidat de Bennoo. S’il y a équivoque aujourd’hui c’est parce qu’il ya eu manque de fermeté.
Deuxième écueil : l’inversion de la démarche.
Depuis toujours Bennoo a privilégié la constitution de l’équipe avant de se pencher sur le choix du capitaine. Après la mise en place du « groupe de facilitation » la tendance s’est inversée et personne ne s’en est soucié. Quelques partis marqueront leur inquiétude qui sera balayée d’un revers de main. Aujourd’hui l’on s’offusque que le groupe de facilitation ait inversé la démarche sans tenir compte de la feuille de route. Il s’agit d’une approche réductrice ; c’est toujours la légèreté dans la décision qui nous a mené là où nous sommes aujourd’hui. Voyez-vous, il est important de lire en entier le paragraphe qui consacre la mise en place du groupe de facilitation pour comprendre à quel point le choix des raccourcis dicté par des apriori, nous ont porté préjudice et conduit droit dans l’impasse du désistement comme mode de désignation du futur candidat.
Le texte de la résolution du 17 septembre est pourtant clair : « Pour parvenir rapidement à des résultats sur les accords ainsi scellés, le séminaire a pris la décision de mettre en place un groupe de facilitation pour nouer des contacts, recueillir les intentions et positions des uns et des autres en vue d’un consensus sur l’équipe et le candidat. Ce groupe devrait, en plus de personnalités de Bennoo, inclure des personnalités de la Société civile acquises aux conclusions des Assises nationales. Ce groupe de facilitation présentera ses conclusions au plus tard le 15 octobre 2011, après quoi la désignation de l’équipe et du candidat devra intervenir au plus tard à la fin du mois d’octobre 2011».
Où sont les représentants de la société civile, acquis aux conclusions des assises nationales ? Nous parlons d’élargir le comité alors que nous nous sommes permis d’en récuser un membre fondateur de Bennoo au seul motif qu’il serait l’un des initiateurs de "Alternative 2012".
Depuis le début « Initiative Alternative 2012 » a œuvré à réaliser, par un effort d’ouverture, la jonction nécessaire, entre Bennoo et les autres forces acquises aux conclusions des assises nationales. Depuis le début par réduction et par refus d’ouverture on a eu de cesse d’accuser ses initiateurs de fractionnistes.
Troisième écueil : La volonté féroce, que certains partis affichent, pour faire de leur champion le candidat de l’unité et du rassemblement de Bennoo.
La mission du futur président de la république telle que théorisée par Benno n’est pas une mission fait pour des hommes politiques. Bennoo, sans le savoir, a mis en place tous les ingrédients devant mener au pouvoir, pendant la période de transition, une équipe à équidistance des formations politiques ; une équipe pour qui la conquête du pouvoir n’est ni une étape ni une finalité ; une équipe de mission qui n’aura pour autre but que de remettre le pays à l’endroit ; une équipe constituée d’individus intègres, ayant un sens élevé du devoir et de la nation. Une équipe pour qui l’assainissement des finances publiques, la question de la paix en Casamance, la réduction de la pauvreté et du chômage, etc. auront plus d’importance que la préparation de futures échéances électorales. C’est ici que prend tout le sens que Bennoo avait mis dans l’entreprise de jonction, inscrite dans ses résolutions consensuelles, entre cette grande coalition politique et les autres forces vives de la nation – société civile, personnalités publiques, citoyennes et citoyens anonymes, etc. – ceci aurait donné naissance au « Bennoo du peuple des assises ». Il est surprenant que cette voie ait été abandonné au profit de critères tels que l’expérience de la chose publique (qui n’est souvent pas une qualité sous nos cieux) ou encore la représentativité mesurée à l’aune des dernières élections présidentielles contestées (sic). S’acharner à briguer un mandat de Bennoo qui impose de ne pas se représenter au bout de 5 ans me paraît surréaliste pour des chefs de partis politiques qui, au bout de cette période, auront encore toute leur force et leur lucidité pour continuer.
Aujourd’hui il s’agit de trouver un consensus par « désistement ».
Depuis quand un « désistement » permet-il de trouver le meilleur parmi deux ? Très souvent d’ailleurs le « désistement » mène au choix du moins bon parmi deux. Se retirer ou abandonner au profit d’un autre, alors qu’on se sait être compétent pour …, est un acte d’humilité et d’abnégation que seuls les meilleurs possèdent.
Si Bennoo compte sur le « désistement » pour trouver son candidat, il est urgent de se demander à quoi nous ont servi ces deux années de travail, de renoncements et de réflexions. Nous avons réfléchi sur une dizaine de critères permettant de dégager le meilleur profil pour les sénégalais et nous finissons par leur dire : « nous allons encore une fois vous proposer un président par défaut".
Le constat est triste mais nous devons nous y résoudre ; nous n’avons toujours pas pris la pleine mesure de l’attente du peuple.
Dakar, le 03 novembre 2011
Théodore Monteil
Directeur National Opérationnel
Union Citoyenne Bunt Bi
Membre de Bennoo Siggil Senegaal
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