L’audit de la Cour des comptes, publié le 12 février 2025, met en lumière « d’importants écarts comptables » dans la gestion budgétaire du pays. L’ampleur des dettes cachées, notamment celles contractées auprès des banques locales et des partenaires financiers internationaux, a conduit Moody’s à réévaluer la vulnérabilité économique du Sénégal. Ceci conclut la revue en vue d’un déclassement qui avait été initiée lors de l’action de notation du 4 octobre 2024 .
"Cette dégradation est motivée par les indicateurs budgétaire nettement plus faibles révélés par la Cour des comptes du Sénégal", explique l'agence dans communiqué. Qui précise que : "L’ampleur et la nature des écarts limitent considérablement la marge de manœuvre budgétaire du Sénégal et contribuent à des besoins de financement élevés, tout en indiquant des lacunes importantes en matière de gouvernance dans le passé".
L'agence rappelle que : "Les conclusions de la Cour estiment la dette de l’administration centrale à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui avait été publié précédemment dans les documents officiels et plus que ce qui avait été estimé dans l’audit préliminaire du ministère des Finances qui s’est achevé en septembre 2024". Par conséquent, alerte Moody's, "le Sénégal est plus exposé aux chocs défavorables que nous ne l’avions estimé précédemment".
L'agence de notation estime que "le ratio de la dette de l’administration centrale est passé de près de 100 % du PIB en 2023 à 107 % du PIB en 2024, ce qui reflète le déficit budgétaire de 11,6 % du PIB estimé dans la loi de finances rectificative des autorités pour cette année-là. Le ratio de la dette est nettement supérieur à la médiane de 49 % du PIB pour les pays notés B et l’un des plus élevés pour les marchés émergents et frontaliers ayant des niveaux de richesse comparables".
Des besoins de financement colossaux
La pression financière sur le gouvernement sénégalais est d’autant plus forte que « les besoins bruts de financement pour 2025 représentent 20 % du PIB, avec des paiements d’amortissement estimés à 2 900 milliards de FCFA (12,8 % du PIB) ». De plus, la dette garantie par l’État atteint désormais « 11 % du PIB, un chiffre quatre fois supérieur aux déclarations antérieures des autorités. »
Cette situation fragilise la capacité du Sénégal à mobiliser des financements sur les marchés internationaux.
Moody’s souligne également « de graves défaillances dans la gestion des finances publiques. » En effet, Le rapport de la Cour des comptes met en évidence des pratiques troublantes sous l’administration précédente à savoir » des dépenses extrabudgétaires non déclarées, des avances du Trésor non régularisées ainsi qu’une comptabilité incomplète des financements externes. »
S'agissant de la perspective négative, elle "reflète les risques de baisse liés à la trajectoire budgétaire et à la liquidité du gouvernement. Bien que le gouvernement vise un rythme ambitieux de réduction du déficit budgétaire – essentiel à la réduction de la dette et au rétablissement de la marge de manœuvre budgétaire – la très faible position budgétaire et d’endettement compliquera les efforts d’assainissement budgétaire".
Le budget 2025 et le cadre à moyen terme qui l’accompagne visent un déficit de 7,1 % du PIB cette année et une nouvelle réduction pour atteindre le critère régional de convergence du déficit de 3 % du PIB d’ici 2027, un ajustement marqué mais difficile par rapport au déficit moyen de 11,1 % en 2019-2023 indiqué par la Cour des comptes. Les réformes prévues visent à renforcer la génération de recettes et à rationaliser les dépenses, notamment par le biais d’une surveillance budgétaire plus stricte et d’un audit du secteur public.
Toutefois, une amélioration de la notation dépendra de la capacité du gouvernement à « mettre en place des réformes structurelles, à réduire efficacement la dette et à rétablir la confiance des créanciers ».
"Cette dégradation est motivée par les indicateurs budgétaire nettement plus faibles révélés par la Cour des comptes du Sénégal", explique l'agence dans communiqué. Qui précise que : "L’ampleur et la nature des écarts limitent considérablement la marge de manœuvre budgétaire du Sénégal et contribuent à des besoins de financement élevés, tout en indiquant des lacunes importantes en matière de gouvernance dans le passé".
L'agence rappelle que : "Les conclusions de la Cour estiment la dette de l’administration centrale à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui avait été publié précédemment dans les documents officiels et plus que ce qui avait été estimé dans l’audit préliminaire du ministère des Finances qui s’est achevé en septembre 2024". Par conséquent, alerte Moody's, "le Sénégal est plus exposé aux chocs défavorables que nous ne l’avions estimé précédemment".
L'agence de notation estime que "le ratio de la dette de l’administration centrale est passé de près de 100 % du PIB en 2023 à 107 % du PIB en 2024, ce qui reflète le déficit budgétaire de 11,6 % du PIB estimé dans la loi de finances rectificative des autorités pour cette année-là. Le ratio de la dette est nettement supérieur à la médiane de 49 % du PIB pour les pays notés B et l’un des plus élevés pour les marchés émergents et frontaliers ayant des niveaux de richesse comparables".
Des besoins de financement colossaux
La pression financière sur le gouvernement sénégalais est d’autant plus forte que « les besoins bruts de financement pour 2025 représentent 20 % du PIB, avec des paiements d’amortissement estimés à 2 900 milliards de FCFA (12,8 % du PIB) ». De plus, la dette garantie par l’État atteint désormais « 11 % du PIB, un chiffre quatre fois supérieur aux déclarations antérieures des autorités. »
Cette situation fragilise la capacité du Sénégal à mobiliser des financements sur les marchés internationaux.
Moody’s souligne également « de graves défaillances dans la gestion des finances publiques. » En effet, Le rapport de la Cour des comptes met en évidence des pratiques troublantes sous l’administration précédente à savoir » des dépenses extrabudgétaires non déclarées, des avances du Trésor non régularisées ainsi qu’une comptabilité incomplète des financements externes. »
S'agissant de la perspective négative, elle "reflète les risques de baisse liés à la trajectoire budgétaire et à la liquidité du gouvernement. Bien que le gouvernement vise un rythme ambitieux de réduction du déficit budgétaire – essentiel à la réduction de la dette et au rétablissement de la marge de manœuvre budgétaire – la très faible position budgétaire et d’endettement compliquera les efforts d’assainissement budgétaire".
Le budget 2025 et le cadre à moyen terme qui l’accompagne visent un déficit de 7,1 % du PIB cette année et une nouvelle réduction pour atteindre le critère régional de convergence du déficit de 3 % du PIB d’ici 2027, un ajustement marqué mais difficile par rapport au déficit moyen de 11,1 % en 2019-2023 indiqué par la Cour des comptes. Les réformes prévues visent à renforcer la génération de recettes et à rationaliser les dépenses, notamment par le biais d’une surveillance budgétaire plus stricte et d’un audit du secteur public.
Toutefois, une amélioration de la notation dépendra de la capacité du gouvernement à « mettre en place des réformes structurelles, à réduire efficacement la dette et à rétablir la confiance des créanciers ».
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