« Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d'exploiter le gisement, et ce, malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu'elles avaient exprimées », a écrit le groupe français, dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP. Jeudi 20 juin après-midi, les autorités nigériennes n'avaient pas communiqué à ce sujet.
Imouraren, dans le nord du Niger, est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l'uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d'Orano (ex-Areva). Dans une note datée du 11 juin, le ministère des Mines du régime militaire, au pouvoir depuis près d'un an, rappelait que le permis d'exploitation d'Imouraren serait retiré à Orano et remis « au domaine public », si des « travaux d'exploitation » n'avaient pas commencé dans un « délai de trois mois », après le 19 mars. Dans cette même note, le ministère rappelait qu'Orano avait reçu une première mise en demeure pour reprendre des travaux, dès février 2022.
Le 12 juin, un porte-parole d'Orano avait annoncé à l'AFP que des « travaux préparatoires » avaient été lancés « récemment ». Jeudi, l'entreprise française a précisé que les infrastructures du gisement étaient « rouvertes depuis le 4 juin 2024 pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux ». « Plusieurs dizaines de personnes étaient mobilisées durant la phase de relance du projet. À terme, Imouraren SA devait employer 800 personnes, sous-traitants compris », a indiqué jeudi soir Orano.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis juillet 2023 – qui a fait de la souveraineté un de ses mantras – a plusieurs fois répété qu'il souhaitait revoir en profondeur le système d'exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. De son côté, Orano se dit « disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d'exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales ».
Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l'agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA). Environ un quart de l'approvisionnement en uranium naturel aux centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le deuxième pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada.
Concernant la France, le ministère français de l'Économie interrogé jeudi par l'AFP a indiqué que « la sécurité d'approvisionnement du pays n'est pas menacée, le gisement en question n'étant absolument pas critique ». Le Niger, longtemps allié de la France, a désormais tourné le dos à Paris. Les généraux au pouvoir ont obtenu le départ des militaires français et multiplient les invectives contre l'ancienne puissance coloniale. En parallèle, Niamey cherche de nouveaux alliés et crée de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie ou l'Iran.
D'autres entreprises – chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes – ont obtenu des permis de prospection des mines d'uranium ces dernières années au Niger. En février 2022, 31 permis de recherche d'uranium et 11 titres d'exploitation d'uranium étaient en vigueur. La Société des mines d'Azelik (Somina), majoritairement détenue par des Chinois, va reprendre ses activités d'exploitation de l'uranium dans le nord du Niger, suspendues il y a dix ans faute de rentabilité.
Imouraren, dans le nord du Niger, est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l'uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d'Orano (ex-Areva). Dans une note datée du 11 juin, le ministère des Mines du régime militaire, au pouvoir depuis près d'un an, rappelait que le permis d'exploitation d'Imouraren serait retiré à Orano et remis « au domaine public », si des « travaux d'exploitation » n'avaient pas commencé dans un « délai de trois mois », après le 19 mars. Dans cette même note, le ministère rappelait qu'Orano avait reçu une première mise en demeure pour reprendre des travaux, dès février 2022.
Le 12 juin, un porte-parole d'Orano avait annoncé à l'AFP que des « travaux préparatoires » avaient été lancés « récemment ». Jeudi, l'entreprise française a précisé que les infrastructures du gisement étaient « rouvertes depuis le 4 juin 2024 pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux ». « Plusieurs dizaines de personnes étaient mobilisées durant la phase de relance du projet. À terme, Imouraren SA devait employer 800 personnes, sous-traitants compris », a indiqué jeudi soir Orano.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis juillet 2023 – qui a fait de la souveraineté un de ses mantras – a plusieurs fois répété qu'il souhaitait revoir en profondeur le système d'exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. De son côté, Orano se dit « disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d'exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales ».
De nouveaux partenaires
Orano, spécialiste du combustible nucléaire, exploite depuis 1971 de l'uranium dans le nord du Niger. Si le site de la Compagnie des mines d'Akokan (Cominak) est fermé depuis 2021, la Somaïr, dans la région d'Arlit, est toujours active malgré des « difficultés », dans « la chaîne logistique », selon le groupe. La fermeture de la frontière avec le Bénin et son accès à la mer – pour des raisons de sécurité selon Niamey – reste un obstacle pour écouler les matières premières du Niger à l'exportation.Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l'agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA). Environ un quart de l'approvisionnement en uranium naturel aux centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le deuxième pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada.
Concernant la France, le ministère français de l'Économie interrogé jeudi par l'AFP a indiqué que « la sécurité d'approvisionnement du pays n'est pas menacée, le gisement en question n'étant absolument pas critique ». Le Niger, longtemps allié de la France, a désormais tourné le dos à Paris. Les généraux au pouvoir ont obtenu le départ des militaires français et multiplient les invectives contre l'ancienne puissance coloniale. En parallèle, Niamey cherche de nouveaux alliés et crée de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie ou l'Iran.
D'autres entreprises – chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes – ont obtenu des permis de prospection des mines d'uranium ces dernières années au Niger. En février 2022, 31 permis de recherche d'uranium et 11 titres d'exploitation d'uranium étaient en vigueur. La Société des mines d'Azelik (Somina), majoritairement détenue par des Chinois, va reprendre ses activités d'exploitation de l'uranium dans le nord du Niger, suspendues il y a dix ans faute de rentabilité.
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