Ces attaques soulignent la persistance des violences perpétrées par ces milices affiliées aux terroristes du groupe État islamique, et ce malgré les opérations de sécurité conjointes des armées ougandaise et congolaise.
« On nous a promis la sécurité totale, mais les rebelles ADF sont revenus et tuent notre peuple », a martelé mercredi l'évêque du diocèse de Mbale, John Wilson Nandaah, dans une tribune du journal Daily Monitor. « Les habitants dans la sous-région de Rwenzori vivent dans la peur », a-t-il pointé, exhortant les autorités à renforcer la sécurité dans l'ouest de l'Ouganda.
Une déclaration qui tranche avec la ligne officielle. Car pour le président Yoweri Museveni, la lutte contre les ADF enregistre plusieurs succès militaires. Il a affirmé le 13 décembre qu'environ 200 membres des ADF avaient été tués dans des frappes aériennes conduites par les forces ougandaises en République démocratique du Congo.
Pour le chef de l'État, les dernières attaques du groupe sont « l'œuvre de terroristes fuyant désespérément les bombardements au Congo ».
Reste la question de savoir si les rebelles ADF ont replié leurs activités du Nord-Kivu vers l'ouest de l'Ouganda. Leurs derniers raids visant une école et un parc national dans cette région, semblent suggérer cette hypothèse.
« Il y a des ressemblances entre les ADF et des populations locales, ce qui pose un problème »
Plus mobile, moins nombreux, les rebelles ADF se déplacent aujourd'hui par petites groupes dans leurs zones d'opération dans les provinces du Nord Kivu et d'Ituri, et désormais aussi dans l'ouest de l'Ouganda. Ce modus operandi leur permet de mieux se cacher, favorisé également par la porosité des frontières, c'est ce qu'explique Tolit Atiya, co-fondateur de l'institut Nile Valley d'études politiques et de sécurité :
« Ce sont des troupes itinérantes. Les ADF n'ont plus de bases opérationnelles spécifiques. Contrairement au passé, ils ne veulent plus contrôler un territoire. Ils se déplacent par petites cellules. La frontière entre l'Ouganda et la République Démocratique du Congo est poreuse, avec de nombreux points de passage. »
« Les groupes tribaux à la frontière parlent la même langue. Il y a beaucoup d'échanges, poursuit-il. Le constat est donc que, même si l'on essaie de contenir les rebelles ADF, la question des relations communes, des groupes qui partagent la même identité se pose. Il y a des ressemblances entre les ADF et des populations locales, ce qui pose également un problème au niveau de la sécurité. »
Les autorités ougandaises doivent « s’attaquer aux causes profondes »
L’Ouganda a été victime de plusieurs attaques attribuées aux ADF ces derniers mois. Toutes ont eu lieu dans l’ouest du pays, près de la frontière congolaise.
Face à cette situation, plusieurs voix plaident pour réinstaurer des groupes d'auto-défense, comme ce fut le cas lors de la guerre contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) entre 1986-2006.
Pour le chercheur Tolit Atiya, cette solution risque de militariser davantage la traque des ADF, en y mêlant les communautés, pour lui, il faudrait d'abord s'attaquer aux causes profondes du mouvement, avant ses conséquences : « Tant que les autorités ougandaises ne s'attaquent pas aux causes profondes du mouvement, qui continue de recruter des jeunes », les ADF continueront à frapper le territoire ougandais.
« On nous a promis la sécurité totale, mais les rebelles ADF sont revenus et tuent notre peuple », a martelé mercredi l'évêque du diocèse de Mbale, John Wilson Nandaah, dans une tribune du journal Daily Monitor. « Les habitants dans la sous-région de Rwenzori vivent dans la peur », a-t-il pointé, exhortant les autorités à renforcer la sécurité dans l'ouest de l'Ouganda.
Une déclaration qui tranche avec la ligne officielle. Car pour le président Yoweri Museveni, la lutte contre les ADF enregistre plusieurs succès militaires. Il a affirmé le 13 décembre qu'environ 200 membres des ADF avaient été tués dans des frappes aériennes conduites par les forces ougandaises en République démocratique du Congo.
Pour le chef de l'État, les dernières attaques du groupe sont « l'œuvre de terroristes fuyant désespérément les bombardements au Congo ».
Reste la question de savoir si les rebelles ADF ont replié leurs activités du Nord-Kivu vers l'ouest de l'Ouganda. Leurs derniers raids visant une école et un parc national dans cette région, semblent suggérer cette hypothèse.
« Il y a des ressemblances entre les ADF et des populations locales, ce qui pose un problème »
Plus mobile, moins nombreux, les rebelles ADF se déplacent aujourd'hui par petites groupes dans leurs zones d'opération dans les provinces du Nord Kivu et d'Ituri, et désormais aussi dans l'ouest de l'Ouganda. Ce modus operandi leur permet de mieux se cacher, favorisé également par la porosité des frontières, c'est ce qu'explique Tolit Atiya, co-fondateur de l'institut Nile Valley d'études politiques et de sécurité :
« Ce sont des troupes itinérantes. Les ADF n'ont plus de bases opérationnelles spécifiques. Contrairement au passé, ils ne veulent plus contrôler un territoire. Ils se déplacent par petites cellules. La frontière entre l'Ouganda et la République Démocratique du Congo est poreuse, avec de nombreux points de passage. »
« Les groupes tribaux à la frontière parlent la même langue. Il y a beaucoup d'échanges, poursuit-il. Le constat est donc que, même si l'on essaie de contenir les rebelles ADF, la question des relations communes, des groupes qui partagent la même identité se pose. Il y a des ressemblances entre les ADF et des populations locales, ce qui pose également un problème au niveau de la sécurité. »
Les autorités ougandaises doivent « s’attaquer aux causes profondes »
L’Ouganda a été victime de plusieurs attaques attribuées aux ADF ces derniers mois. Toutes ont eu lieu dans l’ouest du pays, près de la frontière congolaise.
Face à cette situation, plusieurs voix plaident pour réinstaurer des groupes d'auto-défense, comme ce fut le cas lors de la guerre contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) entre 1986-2006.
Pour le chercheur Tolit Atiya, cette solution risque de militariser davantage la traque des ADF, en y mêlant les communautés, pour lui, il faudrait d'abord s'attaquer aux causes profondes du mouvement, avant ses conséquences : « Tant que les autorités ougandaises ne s'attaquent pas aux causes profondes du mouvement, qui continue de recruter des jeunes », les ADF continueront à frapper le territoire ougandais.
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