Tentes calcinées et débris fumants, voilà ce qui reste du camp de déplacés de Nahibly, le 20 juillet 2012. Reuters
Il aura fallu plus de 24 heures pour avoir la première réaction officielle des autorités ivoiriennes après les violences qui ont abouti au démantèlement du camp de déplacés de Nahibly, près de Duékoué. Un camp détruit par des jeunes de cette ville en proie à des violences ethniques récurrentes.
Dans un communiqué lu à la radio-télévision nationale samedi 21 juillet 2012 au soir, le porte-parole du ministère de la Défense rappelle les circonstances qui ont conduit à la destruction du camp de déplacés : une expédition punitive à la suite d’un braquage meurtrier dans un quartier de Duékoué. Des violences perpétrées malgré la présence des militaires, des gendarmes et des policiers ivoiriens, ainsi que des casques bleus de l’ONUCI comme l'explique le commandant Alla Kouakou : « Ni le premier cordon de sécurité établi par les FRCI, la gendarmerie et la police, ni le deuxième constitué par le bataillon marocain de l’ONUCI, n’ont suffi pour arrêter la population en furie qui a investi le camp.»
Le gouvernement ivoirien et l'ONUCI se rejettent la responsabilité de la protection du camp de déplacés de Nahibly, gardé par les casques bleus depuis sa création, selon les autorités ivoiriennes. Or pour la mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire, ce n’est pas à elle qu’incombe la responsabilité première de la sécurité du camp.
Les déplacés ont dû fuir vers la brousse et officiellement, il n’y a que 600 sur les 5000 que comptait le camp de Nahibly, qui ont trouvé refuge notamment à la mairie de Duékoué.
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