Ce 4 août, le Rwanda élit son président. Trois candidats sont en lice, dont Paul Kagame l’homme fort de ce pays de 12 millions d’habitants. Pour les Rwandais, il est le lider maximo qui a mis fin au génocide qui a ensanglanté le Rwanda entre avril et juillet 1994, faisant plus de 800 000 morts parmi la minorité tutsie et leurs sympathisants hutus. Depuis, celui-ci tient solidement les rênes du pays.
Paul Kagamé est élu président en 2003, puis réélu sept ans plus tard, avec respectivement 95% et 93% des voix. La victoire du référendum constitutionnel en décembre 2015, lui permet de se représenter pour un troisième mandat, et voire même un quatrième et un cinquième mandat. S’agissant du scrutin du 4 août, il n’y a pas de suspense à proprement parler. Le président sortant qui est vastement populaire dans son pays devrait l’emporter face aux deux candidats de l’opposition peu connus du grand public.
« Ni suspense ni enjeux », explique pour sa part l’universitaire Filip Reyntjens. La seule question que l’on se pose est la suivante : réussira-t-il à obtenir 98,3% des suffrages, comme lors du référendum pour le changement de la Constitution en 2015. Professeur à l’université d’Anvers, Reyntjens est l’un des meilleurs spécialistes du Rwanda et persona non grata dans ce pays à cause de sa critique en règle du système de gouvernance autoritaire mis en place par l’homme providentiel de Kigali.
Le chercheur parle de « couronnement du roi Kagame » et s’inquiète des conséquences de « l’autoritarisme implacable » avec lequel le régime met en œuvre son programme de modernisation à pas forcés du pays. Il évoque les « violences systémiques » qui touchent la majorité de la population et qui lui inspirent, a-t-il écrit, dans son opus incontournable, Rwanda : gouverner après le génocide (Les Belles Lettres 2014), « la métaphore du volcan prêt à entrer en éruption, ouvrant ainsi la voie à des violences renouvelées ».
Enigme difficile à déchiffrer
Paul Kagame est au cœur du système qui s’est mis en place au Rwanda depuis 1994. Il est crédité du bilan économique spectaculaire que connaît le pays des Mille Collines qui, après avoir été totalement détruit pendant le génocide, affiche aujourd’hui en moyenne 8% de taux de croissance. Son revenu annuel par tête d’habitant qui avait dégringolé à $150 est remonté à $700, alors que la dépendance par rapport à l’aide internationale est passée de 50% du budget de l’Etat à 17% aujourd’hui.
La chute de deux tiers de la mortalité infantile, l’élargissement de l’assurance-maladie qui couvre aujourd’hui 91% de la population, des investissements massifs dans l’agriculture et le tourisme, le taux de corruption minimal (4e au dernier classement des pays africains de Transparency International) sont quelques-uns des « succès remarquables en matière de développement » pour lequel le Rwanda est régulièrement félicité par la Banque mondiale. Kagame a surtout marqué les esprits en inscrivant ses ambitions dans un Livre blanc intitulé « Vision 2020 » qui propose de transformer le pays, l’un des plus pauvres de la planète, en une économie à revenu intermédiaire basée sur les industries de la connaissance, faute de matières premières dont regorgent les autres pays de la région.
Or la personnalité de cet ancien guérillero devenu chef de l’Etat demeure une énigme. Il est considéré par ses admirateurs comme un visionnaire, mais par ses détracteurs comme un despote aux dérives autocratiques de plus en plus flagrantes. Bill Clinton qui l’a salué pour avoir libéré les esprits en lui remettant en 2009 le prix Global Citizen, Tony Blair qui l’a qualifié de « leader visionnaire », le pasteur évangéliste américain Rick Warren et Howard Schultz de Starbucks, pour n’en citer que ceux-là, sont quelques-uns des admirateurs indéfectibles de l’homme fort du Rwanda. Les adhérents de ce fan-club ferment les yeux sur les accusations de déficience de gouvernance politique, l’élimination des opposants, l’instrumentalisation des élections entachées d’irrégularités portées contre leur héros notamment par les chercheurs universitaires et les ONG. Ceux-ci se montrent souvent très critiques à l’égard du devenir du Rwanda post-génocide et dénoncent le verrouillage du pays.
Le fossé entre les deux perceptions surprend, mais il s’explique, selon les experts comme Filip Reyntjens, par le sentiment de culpabilité internationale par rapport au génocide que le régime a instrumentalisée pour faire taire les critiques contre ses dérives. Il y parvient d’autant plus facilement que les thuriféraires du régime comme ses détracteurs reconnaissent que le Rwanda sous Kagame connaît un développement réel, nourri de l’ambition de son leader pour son pays.
Tous ceux qui ont fréquenté l’homme en train de faire émerger ce « nouveau Rwanda » le décrivent comme une personnalité hors du commun, très différent des dictateurs africains classiques qui se perpétuent au pouvoir pour l’appât des gains personnels. « Pour moi, affirme le journaliste du Monde Afrique Seidik Abba, Paul Kagame n’est pas un dictateur, certainement pas un dictateur à l’africaine. » Et d’ajouter : « Il marche plutôt dans les pas des régimes d’Asie du Sud-Est, pour lesquels le développement précède la démocratie. D’ailleurs n’a-t-il pas déclaré qu’il voulait faire du Rwanda le Singapour de l’Afrique ? »
Patriotisme chevillé au corps
« Ce qui caractérise Kagame pour moi, avance sous le sceau de l’anonymat une ancienne journaliste rwandaise qui a suivi de près le parcours du maître de Kigali, c’est son patriotisme chevillé au corps. Il nourrit un amour inconsidéré de la patrie, né de ses longues années d’exil en Ouganda. » La légende veut que sa dernière vision du pays qu’il a fui en 1959, accroché au dos de sa mère, fut celle des huttes en feu et des Tutsis massacrés. Le futur homme fort du Rwanda n’avait alors que 3 ans quand ses parents se sont enfuis en Ouganda pour échapper aux premiers pogroms anti-Tutsis. Sa résolution de retourner un jour au pays pour mettre fin à cette guerre intérieure dévastatrice daterait de cette longue période d’exil.
C’est en effet dans les camps d’exilés tutsis en Ouganda que s’est forgée la personnalité de Paul Kagame, déclare la journaliste rwandaise. A 20 ans, il s’engage avec d’autres jeunes réfugiés comme lui dans la guérilla que mène à l’époque l’Ougandais Yoweri Museveni pour prendre le pouvoir dans son pays. Lorsque Kampala tombe en 1986 et Museveni devient le président de l’Ouganda, la nouvelle armée ougandaise compte près de 10 000 combattants tutsis. Ceux-ci sont fortement armés et impatients d’en découdre avec Kigali qu’ils accusent de ne pas assurer la sécurité des leurs face à la majorité hutu. A leur tête, un certain Paul Kagame. Formé aux Etats-Unis et à Cuba, il est devenu entre-temps un chef de guerre redouté, fondateur du mouvement rebelle, le Front politique rwandais (FPR).
En juillet 1994, ces militaires tutsis exilés, mobilisés sous l’égide du FPR de Kagame, prennent d’assaut leur propre pays, chassent les extrémistes hutus du pouvoir, mettent fin au génocide et prennent le pouvoir. Paul Kagame est depuis le véritable maître du pays, même s’il doit attendre 2003 pour être élu à la présidence. La priorité du régime qu’il installe n’est pas seulement de ramener la paix dans les Mille Collines transformées en charnier par les génocidaires, mais surtout de créer un Rwanda fort où les différentes communautés peuvent désormais vivre en bonne entente et définitivement réconciliées.
L’Afrique et ses hommes forts
La réconciliation des Tutsis et des Hutus n’est pas un vain mot pour le maître de Kigali, comme en atteste l’interdiction faite à son peuple aujourd’hui de se désigner par ses affiliations ethniques. Celui-ci se déclare ni Tutsi ni Hutu, mais seulement Rwandais. Cette tentative de « désethnicisation » par l’administration prend le contre-pied des colonisateurs belges du Rwanda qui avaient tour à tour appuyé les Tutsis puis les Hutus pour mieux tenir le pays.
« Le coup de génie de ce stratège hors pair qu’est Kagame a été de faire amnistier les génocidaires dans le cadre des juridictions gacaca ou la justice traditionnelle », explique l’ancienne journaliste rwandaise interrogée par RFI. Introduits à partir de 2000, les tribunaux gacaca formés essentiellement des voisins d’une localité donnée ont jugé les suspects des massacres de 1994 sur la base d’auto-dénonciation, suivi d’un processus de pardon et de réconciliation. L’objectif était de désengorger les tribunaux classiques qui étaient jusque-là chargés de juger les tueurs. Leur nombre dépassait l’entendement, car quasiment toutes les familles hutues du Rwanda avaient participé aux tueries.
« Cette expérience de justice traditionnelle qui a permis à de nombreux Hutus à avoir la vie sauve malgré les atrocités qu’ils avaient commises, a sans doute autant contribué que le développement économique du pays à la popularité de Paul Kagame au Rwanda », affirme la collègue rwandaise.
Cette quête de l’appui de la population majoritaire n’a pas toutefois empêché l’homme fort du Rwanda de viser les camps réfugiés hutus en République démocratique du Congo (RDC) sous prétexte de détruire l’appareil militaire des génocidaires. D’ailleurs, le Congo à la fin des années 1990 a dû payer un lourd tribut aux ambitions impérialistes de son minuscule voisin oriental, dont l’armée a pillé méthodiquement ses ressources minières. L’invasion a duré jusqu’à 2002 lorsque les grandes puissances se sont émues de la situation et ont menacé de couper les vivres au Rwanda, fortement dépendant encore aujourd’hui de l’aide extérieure. Celles-ci se sont manifestées également lors de l’annonce en 2016 de la candidature du président Kagame pour un troisième mandat et lui ont rappelé l’archi-célèbre déclaration du président Obama à l’attention des dictateurs en devenir : « L’Afrique a besoin non d’hommes forts, mais de fortes institutions. »
Une affirmation à laquelle le maître de Kigali aime répondre qu’il ne sait pas ce que son pays serait devenu s’il n’y avait pas un homme fort pour l’aider à se redresser après la tragédie du génocide !
Paul Kagamé est élu président en 2003, puis réélu sept ans plus tard, avec respectivement 95% et 93% des voix. La victoire du référendum constitutionnel en décembre 2015, lui permet de se représenter pour un troisième mandat, et voire même un quatrième et un cinquième mandat. S’agissant du scrutin du 4 août, il n’y a pas de suspense à proprement parler. Le président sortant qui est vastement populaire dans son pays devrait l’emporter face aux deux candidats de l’opposition peu connus du grand public.
« Ni suspense ni enjeux », explique pour sa part l’universitaire Filip Reyntjens. La seule question que l’on se pose est la suivante : réussira-t-il à obtenir 98,3% des suffrages, comme lors du référendum pour le changement de la Constitution en 2015. Professeur à l’université d’Anvers, Reyntjens est l’un des meilleurs spécialistes du Rwanda et persona non grata dans ce pays à cause de sa critique en règle du système de gouvernance autoritaire mis en place par l’homme providentiel de Kigali.
Le chercheur parle de « couronnement du roi Kagame » et s’inquiète des conséquences de « l’autoritarisme implacable » avec lequel le régime met en œuvre son programme de modernisation à pas forcés du pays. Il évoque les « violences systémiques » qui touchent la majorité de la population et qui lui inspirent, a-t-il écrit, dans son opus incontournable, Rwanda : gouverner après le génocide (Les Belles Lettres 2014), « la métaphore du volcan prêt à entrer en éruption, ouvrant ainsi la voie à des violences renouvelées ».
Enigme difficile à déchiffrer
Paul Kagame est au cœur du système qui s’est mis en place au Rwanda depuis 1994. Il est crédité du bilan économique spectaculaire que connaît le pays des Mille Collines qui, après avoir été totalement détruit pendant le génocide, affiche aujourd’hui en moyenne 8% de taux de croissance. Son revenu annuel par tête d’habitant qui avait dégringolé à $150 est remonté à $700, alors que la dépendance par rapport à l’aide internationale est passée de 50% du budget de l’Etat à 17% aujourd’hui.
La chute de deux tiers de la mortalité infantile, l’élargissement de l’assurance-maladie qui couvre aujourd’hui 91% de la population, des investissements massifs dans l’agriculture et le tourisme, le taux de corruption minimal (4e au dernier classement des pays africains de Transparency International) sont quelques-uns des « succès remarquables en matière de développement » pour lequel le Rwanda est régulièrement félicité par la Banque mondiale. Kagame a surtout marqué les esprits en inscrivant ses ambitions dans un Livre blanc intitulé « Vision 2020 » qui propose de transformer le pays, l’un des plus pauvres de la planète, en une économie à revenu intermédiaire basée sur les industries de la connaissance, faute de matières premières dont regorgent les autres pays de la région.
Or la personnalité de cet ancien guérillero devenu chef de l’Etat demeure une énigme. Il est considéré par ses admirateurs comme un visionnaire, mais par ses détracteurs comme un despote aux dérives autocratiques de plus en plus flagrantes. Bill Clinton qui l’a salué pour avoir libéré les esprits en lui remettant en 2009 le prix Global Citizen, Tony Blair qui l’a qualifié de « leader visionnaire », le pasteur évangéliste américain Rick Warren et Howard Schultz de Starbucks, pour n’en citer que ceux-là, sont quelques-uns des admirateurs indéfectibles de l’homme fort du Rwanda. Les adhérents de ce fan-club ferment les yeux sur les accusations de déficience de gouvernance politique, l’élimination des opposants, l’instrumentalisation des élections entachées d’irrégularités portées contre leur héros notamment par les chercheurs universitaires et les ONG. Ceux-ci se montrent souvent très critiques à l’égard du devenir du Rwanda post-génocide et dénoncent le verrouillage du pays.
Le fossé entre les deux perceptions surprend, mais il s’explique, selon les experts comme Filip Reyntjens, par le sentiment de culpabilité internationale par rapport au génocide que le régime a instrumentalisée pour faire taire les critiques contre ses dérives. Il y parvient d’autant plus facilement que les thuriféraires du régime comme ses détracteurs reconnaissent que le Rwanda sous Kagame connaît un développement réel, nourri de l’ambition de son leader pour son pays.
Tous ceux qui ont fréquenté l’homme en train de faire émerger ce « nouveau Rwanda » le décrivent comme une personnalité hors du commun, très différent des dictateurs africains classiques qui se perpétuent au pouvoir pour l’appât des gains personnels. « Pour moi, affirme le journaliste du Monde Afrique Seidik Abba, Paul Kagame n’est pas un dictateur, certainement pas un dictateur à l’africaine. » Et d’ajouter : « Il marche plutôt dans les pas des régimes d’Asie du Sud-Est, pour lesquels le développement précède la démocratie. D’ailleurs n’a-t-il pas déclaré qu’il voulait faire du Rwanda le Singapour de l’Afrique ? »
Patriotisme chevillé au corps
« Ce qui caractérise Kagame pour moi, avance sous le sceau de l’anonymat une ancienne journaliste rwandaise qui a suivi de près le parcours du maître de Kigali, c’est son patriotisme chevillé au corps. Il nourrit un amour inconsidéré de la patrie, né de ses longues années d’exil en Ouganda. » La légende veut que sa dernière vision du pays qu’il a fui en 1959, accroché au dos de sa mère, fut celle des huttes en feu et des Tutsis massacrés. Le futur homme fort du Rwanda n’avait alors que 3 ans quand ses parents se sont enfuis en Ouganda pour échapper aux premiers pogroms anti-Tutsis. Sa résolution de retourner un jour au pays pour mettre fin à cette guerre intérieure dévastatrice daterait de cette longue période d’exil.
C’est en effet dans les camps d’exilés tutsis en Ouganda que s’est forgée la personnalité de Paul Kagame, déclare la journaliste rwandaise. A 20 ans, il s’engage avec d’autres jeunes réfugiés comme lui dans la guérilla que mène à l’époque l’Ougandais Yoweri Museveni pour prendre le pouvoir dans son pays. Lorsque Kampala tombe en 1986 et Museveni devient le président de l’Ouganda, la nouvelle armée ougandaise compte près de 10 000 combattants tutsis. Ceux-ci sont fortement armés et impatients d’en découdre avec Kigali qu’ils accusent de ne pas assurer la sécurité des leurs face à la majorité hutu. A leur tête, un certain Paul Kagame. Formé aux Etats-Unis et à Cuba, il est devenu entre-temps un chef de guerre redouté, fondateur du mouvement rebelle, le Front politique rwandais (FPR).
En juillet 1994, ces militaires tutsis exilés, mobilisés sous l’égide du FPR de Kagame, prennent d’assaut leur propre pays, chassent les extrémistes hutus du pouvoir, mettent fin au génocide et prennent le pouvoir. Paul Kagame est depuis le véritable maître du pays, même s’il doit attendre 2003 pour être élu à la présidence. La priorité du régime qu’il installe n’est pas seulement de ramener la paix dans les Mille Collines transformées en charnier par les génocidaires, mais surtout de créer un Rwanda fort où les différentes communautés peuvent désormais vivre en bonne entente et définitivement réconciliées.
L’Afrique et ses hommes forts
La réconciliation des Tutsis et des Hutus n’est pas un vain mot pour le maître de Kigali, comme en atteste l’interdiction faite à son peuple aujourd’hui de se désigner par ses affiliations ethniques. Celui-ci se déclare ni Tutsi ni Hutu, mais seulement Rwandais. Cette tentative de « désethnicisation » par l’administration prend le contre-pied des colonisateurs belges du Rwanda qui avaient tour à tour appuyé les Tutsis puis les Hutus pour mieux tenir le pays.
« Le coup de génie de ce stratège hors pair qu’est Kagame a été de faire amnistier les génocidaires dans le cadre des juridictions gacaca ou la justice traditionnelle », explique l’ancienne journaliste rwandaise interrogée par RFI. Introduits à partir de 2000, les tribunaux gacaca formés essentiellement des voisins d’une localité donnée ont jugé les suspects des massacres de 1994 sur la base d’auto-dénonciation, suivi d’un processus de pardon et de réconciliation. L’objectif était de désengorger les tribunaux classiques qui étaient jusque-là chargés de juger les tueurs. Leur nombre dépassait l’entendement, car quasiment toutes les familles hutues du Rwanda avaient participé aux tueries.
« Cette expérience de justice traditionnelle qui a permis à de nombreux Hutus à avoir la vie sauve malgré les atrocités qu’ils avaient commises, a sans doute autant contribué que le développement économique du pays à la popularité de Paul Kagame au Rwanda », affirme la collègue rwandaise.
Cette quête de l’appui de la population majoritaire n’a pas toutefois empêché l’homme fort du Rwanda de viser les camps réfugiés hutus en République démocratique du Congo (RDC) sous prétexte de détruire l’appareil militaire des génocidaires. D’ailleurs, le Congo à la fin des années 1990 a dû payer un lourd tribut aux ambitions impérialistes de son minuscule voisin oriental, dont l’armée a pillé méthodiquement ses ressources minières. L’invasion a duré jusqu’à 2002 lorsque les grandes puissances se sont émues de la situation et ont menacé de couper les vivres au Rwanda, fortement dépendant encore aujourd’hui de l’aide extérieure. Celles-ci se sont manifestées également lors de l’annonce en 2016 de la candidature du président Kagame pour un troisième mandat et lui ont rappelé l’archi-célèbre déclaration du président Obama à l’attention des dictateurs en devenir : « L’Afrique a besoin non d’hommes forts, mais de fortes institutions. »
Une affirmation à laquelle le maître de Kigali aime répondre qu’il ne sait pas ce que son pays serait devenu s’il n’y avait pas un homme fort pour l’aider à se redresser après la tragédie du génocide !
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