Minuit : Cet article est désormais clos. Les équipes de RFI restent actives pendant toute la nuit. Plus d'informations à venir prochainement en provenance du Burkina Faso.
23h25 : La déclaration annoncée du côté de l'armée, plus précisément du côté du camp du lieutenant-colonel Zida, est de nouveau annoncée, mais sur la chaîne de télévision privée Canal 3 cette fois-ci.
23h25 : Burkina24 publie sur son site internet des clichés de l'Assemblée nationale, « calcinée, défigurée, saccagée », photographiée au lendemain des évènements du 30 octobre 2014 dans la capitale burkinabè. En savoir plus.
22h05 : « Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a pris acte vendredi de la démission du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré à la suite de la détérioration de la situation de la sécurité dans ce pays. » Voir le communiqué de l'ONU ici. Plus de réactions internationales disponibles ici.
21h55 : Une nouvelle déclaration émanant de l'armée pourrait intervenir sur la chaîne de télévision nationale burkinabè.
21h25 :Réécouter l'édition spéciale de RFI en cliquant ici.
20h50 : Ambiance très particulière dans les rues de la capitale burkinabè. Très différente de celle de la veille. « Il y a une tension », confie notre envoyé spécial Frédéric Garat. On se demande si ce bras de fer entre hauts gradés de l'armée ne risque pas d'avoir des conséquences. Cette fois-ci, le couvre-feu sera respecté, pense notre confrère, compte tenu des risques de débordement ou de friction entre militaires.
20h45 :Quid de l'opposition politique burkinabè ? Symbolisée par la coalition du CFOP, cette dernière s'était fait entendre hier et ce matin. Mais c'est désormais le chaînon manquant. L'impression d'une prise de vitesse de l'opposition par les différents acteurs de l'armée domine. Roch Marc Christian Kaboré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ancien président de l'Assemblée nationale, a semblé perplexe au moment de parler à notre envoyé spécial Frédéric Garat dans la soirée.
20h30 : Parmi les habitants du Burkina Faso, beaucoup n'ont connu d'autre président que Blaise Compaoré, au pouvoir pendant 27 ans dans le pays. Sur RFI, écouter des réactions recueillies dans les rues de Ouagadougou ce vendredi 31 octobre, après la chute du président Compaoré, en cliquant ici.
20h25 : Notre confrère Francis Kpatindé a suivi tous les soubresauts du continent africain de ces 30 dernières années. Dans un entretien accordé RFI, il revient sur le rôle ambigu de Blaise Compaoré dans les conflits qui ont secoué la région. Il rappelle que le président burkinabè déchu a souvent été appelé comme médiateur dans des crises qu’il a parfois lui-même contribué à provoquer. L'entretien est disponible ici.
20h20 :Rappel des faits. Tout s'est joué dans la matinée devant le siège de l'état-major des armées burkinabè, en centre-ville. Une foule incroyablement dense a réclamé la désignation d'un général à la retraite, Kouamé Lougué, pour prendre les rênes du processus de transition. Plus tard, c'est pourtant le chef d'état-major, le général Traoré, jugé trop complaisant vis-à-vis de Blaise Compaoré par la foule, qui se proclame chef de l'Etat après la démission du président déchu.
Sauf qu'entre-temps, les porte-parole de la société civile étaient sortis pour faire une déclaration aux côtés d'un troisième militaire, Isaac Zida, commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle. La foule, chauffée à blanc, lui réservera un triomphe après son annonce : l'armée se rallie à la société civile, lance-t-il. Et de donner des gages pour la bonne exécution du processus démocratique. Un challenger est né, la confusion règne.
Tout au long de la journée, il apparaitra qu'il y a deux chefs potentiels pour la succession transitoire du désormais ex-président Compaoré, chacun y allant de sa déclaration publique jusqu'aux dernières déclarations émanant du camp Zida (voir ci-dessous). Plus d'informations disponibles ici.
20h00 : Pour la continuité de l'administration et des services, les secrétaires généraux des ministères burkinabè sont invités à prendre toutes les dispositions appropriées sur toute l'étendue du territoire national, relate notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani. Ces ordres émanent toujours du camp du lieutenant-colonel Isaac Zida.
19h25 : Burkina24 continue de relater les déclarations effectuées au camp Guillaume Ouédraogo : « Les Forces armées et les forces vives appellent à cesser les pillages. Les forces de défense et de sécurité " seront fermes ". » Selon ce média burkinabè, Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen - membre de la société civile qui s'est affiché avec le lieutenant-colonel Zida plus tôt dans la journée - exhorte par ailleurs les Burkinabè « conscients » à « ne pas salir la révolution par des actes de pillage ». « Les organisations de la société civile appellent à une semaine " d'opération mana mana " pour nettoyer la ville de Ouagadougou, qui présente un visage très désolant », explique Burkina24. Ces informations sont confirmées par notre correspondant au Burkina Faso.
19h20 : Selon Burkina24, un couvre-feu est de nouveau annoncé sur toute l'étendue du territoire national de 19h à 6h ce vendredi soir, et les frontières aériennes et terrestres sont déclarées fermées. Ces déclarations émanent du camp Guillaume Ouédraogo, donc de la partie du lieutenant-colonel Zida. « Il est apparent que les rênes du pays reposent entre les mains du lieutenant-colonel Isaac Zida, accompagné par les mouvements de la société civile (Front de résistance citoyenne, Balai citoyen, Collectif-anti-référendum) », commente Burkina24.
18h40 : Ablassé Ouedraogo, ancien ministre des Affaires étrangères, député de l’opposition, lance un appel à la population sur RFI : « Le peuple, après avoir tourné cette page Compaoré, veut avoir la paix sociale et la sécurité pour reprendre ses activités. C’est pour cela que j’insiste, pour lancer un appel aux compatriotes : que tout le monde, maintenant, baisse le ton ; que tout le monde arrête les violences, les pillages, les incendies, parce que la pression qui avait été mise dans les rues, c’était pour le départ de Compaoré. Compaoré est parti. »
18h35 :Que dit la Constitution burkinabè ? Le professeur Abdoulaye Soma, président de la société burkinabè de droit constitutionnel, commente sur RFI : « Si on doit suivre l’ordre constitutionnel des choses, à partir du moment de la démission du président de la République, sur le fondement de l’article 43 de la Constitution, le Conseil constitutionnel aurait dû être saisi pour déclarer la vacance de la présidence de la République et l’intérim aurait dû être assuré par le président de l’Assemblée nationale. »
« Normalement, ajoute-t-il, le Conseil aurait dû être saisi par le gouvernement, mais comme on sait que depuis hier, le gouvernement est dissous. Le Conseil constitutionnel pourrait donc s’auto-saisir lui-même sur le fondement de l’article 157 de la Constitution. Et si le Conseil constitutionnel déclare la vacance du pouvoir, normalement, c’est le président de l’Assemblée nationale qui devrait exercer l’intérim présidentiel. »
Problème : « Comme on sait que l’Assemblée nationale est également dissoute depuis hier, le président du Conseil constitutionnel peut trouver une solution en demandant à la société de trouver soit une personne, soit un collège de personnes pour assurer qui prêterait serment devant lui pour assurer l’intérim. Le collectif d'opposants, il me semble qu’ils sont toujours favorables au général Kouamé Lougué. Et d’après l’enchaînement des évènements, je pense que c’est la même lignée avec le colonel Zida. Ce qui explique très bien que le colonel Zida soit intervenu juste après le chef d’état-major, justement pour dénier la prise de pouvoir par ce dernier. »
18h15 : L’Agence France-Presse relate des nouvelles scènes de pillage à Ouagadougou, dans le quartier des ministères, ce vendredi soir. « De nombreux hommes, poussant des charrettes à bras, étaient visibles avenue de l'Indépendance, l'un des principaux axes de la capitale, que bordent l'Assemblée nationale, incendiée jeudi, et de nombreux ministères ou directions administratives »,explique l'AFP, qui fait état de fenêtres arrachées sur les bâtiments. Des portes, des tables, des chaises, des climatiseurs... « Tout a été méthodiquement raflé et circule à présent dans les rues », selon l’agence de presse française.
17h50 :Salif Diallo, ancien ministre de Blaise Compaoré, ancien bras droit du président, est passé dans l'opposition il y a cinq ans. Il s'exprime sur RFI ce vendredi : « Permettez-moi de féliciter la jeunesse du Burkina Faso et l’ensemble du peuple, qui s’est battu, qui s’est sacrifié, pour l’avenir démocratique de notre pays. »
L'analyse de Salif Diallo, au sujet de la situation confuse qui règne ce soir à Ouagadougou : « Il est impératif que l’armée retrouve son unité. Il est impensable aujourd’hui, après le départ du président Blaise Compaoré, de ne pas prendre en considération le Régiment de sécurité présidentielle, qui est l’unité la mieux organisée, la mieux armée. Et le (lieutenant-colonel) Zida provient de ce régiment. Aujourd’hui, ce que dit le rapport de force militaire est de ce côté-là. Mais je pense que les militaires devraient avant tout s’entendre, discuter et envisager une collaboration des civils et des partis politiques. »
17h40 : Notre envoyée spéciale à Ouagadougou Maureen Grisot explique que l'opposition n'a pas été consultée par le lieutenant-colonel Zida avant sa déclaration. Même si le Balai citoyen était présent à ses côtés lors de ses dernières prises de parole, l'opposition a été très surprise.
17h33 : Où est Blaise Compaoré ? Certaines rumeurs relayées par la presse nationale burkinabè, il aurait quitté le palais présidentiel dans la matinée, après le ralliement de l'armée à la société civile, dans une voiture blindée en direction de Pô, frontalière avec le Ghana. Est-il encore sur le territoire national ? A-t-il quitté le pays ? Ce qui est sûr, c'est que sa femme Chantal et son frère François sont en sureté.
17h25 : D'abord devant la presse, puis devant la foule sur la place de la Nation, rebaptisée « place de la révolution », le lieutenant-colonel Isaac Zida s'exprimait un peu plus tôt aux côtés du porte-parole du Balai citoyen, Me Guy Hervé Kam et d'autres représentants de la société civile. Outre la suspension de la Constitution de 1991, le commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle affirme qu'un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation en vue d’organiser une transition encadrée en vue d’un retour à une vie constitutionnelle normale. « La composition de cet organe consensuel de transition, ainsi que sa durée que nous souhaitons la plus brève possible, seront déterminées par l’organe de transition dans les plus brefs délais possible. »
16h25 : Confusion au sein de l'armée à Ouagadougou. Le lieutenant-colonel Zida, qui a pris la parole place de la Nation, ne s'exprime pas au nom du chef d'état-major, proclamé chef de l'Etat un peu plus tôt dans la journée. Une partie de l'armée semble ne pas reconnaître l'autorité du général Traoré. Le lieutenant-colonel Zida, qui vient d'annoncer la suspension de la Constitution, est le commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle.
16h15 : Le lieutenant-colonel Zida, porte-parole de l'armée burkinabè, prend la parole à Ouagadougou. Son discours est retransmis sur la radio Omega FM. La foule l'acclame. Il annonce la « fin du pouvoir de Blaise Compaoré » et ajoute que l'ex-président a quitté le palais présidentiel de Kossyam. La Constitution est suspendue, précise-t-il surtout. « Personne ne va voler cette victoire », « toutes les décisions importantes seront prises ici " place de la révolution " », et « pas dans les bureaux ». « Vous aurez l'occasion de dire si vous n'êtes pas d'accord », lance le porte-parole à la foule.
16h00 : Florent Geel est responsable du bureau Afrique de Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Il était l'invité de RFI à la mi-journée. Sur nos antennes, il est revenu sur les derniers évènements survenus au Burkina Faso. Il insiste sur l'impératif de voir la solution d'un pouvoir civil émerger, « éventuellement garanti par l’armée », mais prévient : « Les transitions militaires ou les coups d’Etat militaires ne sont pas des solutions ».Lire l'entretien.
15h55 : D'après notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Maureen Grisot, les militaires s'apprêtent à suspendre la Constitution. Ils pourraient l'annoncer place de la Nation, dans la capitale.
15h20 : Une source proche de la diplomatie française a confié à l’AFP que l’ex-président burkinabè avait quitté la capitale vers le sud du pays.
15h00 : Sur l’antenne de RFI, Pierre Pinto fait le point sur les évènements de ces dernières heures au Burkina Faso : « 13h30 heure de Ouagadougou, alors que des centaines de milliers de personnes sont dans les rues de la capitale à appeler au départ de Blaise Compaoré, un présentateur lit un communiqué sur une chaîne de télévision burkinabè. Ce communiqué est signé Blaise Compaoré : " Je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d'une transition qui devra aboutir à des élections libres et transparentes dans un délai maximal de 90 jours ".
Qui dirige de fait le pays ? Il y a quelques minutes, le chef d'état-major, le général Traoré publie à son tour un communiqué dans lequel il annonce qu'il « assumera » désormais « les responsabilités de chef de l'Etat », sans toutefois être plus précis sur les contours de la transition qui s'ouvre maintenant. Dernière question : Où se trouve Blaise Compaoré à l'heure actuelle ? Selon plusieurs sources, un convoi aurait quitté Ouagadougou à la mi-journée en direction du Sud. Il aurait pris la route de Pô, une ville située à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Ghana qui abrite une garnison de la garde présidentielle ainsi qu'une académie militaire ».
14h35 : Voici le texte de la déclaration officielle d’Honoré Traoré où il annonce sa prise de pouvoir : « Conformément aux dispositions constitutionnelles, constatant la vacance du pouvoir ainsi créée, considérant l'urgence de sauvegarder la vie de la nation, j'assumerai à compter de ce jour mes responsabilités de chef de l'Etat ».
14h20 : Dans un communiqué de l’Elysée, « La France salue la démission du président de la République du Burkina Faso qui permet de trouver une issue à la crise ».
14h00 : Au Burkina Faso, l’armée déclare avoir pris acte de la démission de Compaoré et constatant la vacance du pouvoir déclare que « le chef d’état-major Honoré Traoré prend la tête du pays ».
13h45 : Frédéric Garat, envoyé de RFI au Burkina et qui se trouve devant l’Assemblée nationale, revient sur cette rumeur du départ de Compaoré. Selon des témoins, un convoi de blindés serait parti du palais présidentiel il y a environ deux heures pour prendre la route de Pô, dans le sud du pays. Une information impossible à confirmer pour le moment. Sur place devant l’Assemblée nationale, ou plutôt ce qu’il en reste, Frédéric Garat décrit une situation relativement calme avec tout de même des scènes de pillage.
13h43 : Ablassé Ouedraogo, ex-ministre devenu opposant, déclare sur l’antenne de RFI « qu’il faut aller étape par étape pour mettre en place la transition » et qu’il imagine des élections à l’horizon de la fin d’année 2015.
13h40 : Yaya Boudani, le correspondant de RFI, qui se trouve actuellement devant le siège de l’état-major, nous explique que c’est désormais l’attente qui se dessine pour la foule présente sur place.
13h30 : Le Burkina Faso entre désormais dans une phase de transition. Pour le professeur Abdoulaye Soma, président de la société burkinabè de droit constitutionnel, « cette transition politique doit être encadrée par la Constitution et je souhaiterais une transition civile. Je pense qu’il faut trouver une personnalité assez neutre dans la société civile ».
13h25: Dans un communiqué officiel, Blaise Comparoré confirme qu'il quitte le pouvoir et souhaite des élections libres et transparentes sous 90 jours.
13h16 : L’armée burkinabè annonce la démission du président Compaoré.
13h15 : Toujours sur RFI, le professeur Luc Ibriga, de la société civile, évoque une rumeur qui court à Ouagadougou. Blaise Compaoré serait en fuite vers la ville de Pô dans le sud du pays vers la frontière avec le Ghana.
13h12 : Sams'K le Jah, leader de la société civile et membre du Balai citoyen, se déclare sur RFI content de cette « victoire », même s’il ne pourra la fêter que quand un autre président sera élu. « On se méfie des politiciens donc nous restons prudents ».
13h03 : « Il revient au peuple burkinabé de décider de son avenir », affirme l’Union européenne.
12h50 : Le président français, François Hollande se dit certain que Blaise Compaoré « prendra la bonne décision » pour parvenir à l'apaisement.
12h45 : Le correspondant de RFI sur place, Yaya Boudani nous confirme la déclaration du lieutenant-colonel Zida stipulant que Blaise Compaoré n'était plus au pouvoir au Burkina Faso. Il nous informe aussi que les tractations sont en cours pour savoir qui va diriger cette transition. Les manifestants ne veulent pas d’un militaire ni d’un proche de Blaise Compaoré et la candidature de l’actuel chef d’état-major a déjà été rejetée.
12h39 : Selon l’AFP, un représentant de l’armée a déclaré à la foule que « Compaoré n’est plus au pouvoir ».
12h35 : Selon l’envoyé spécial à Ouagadougou de RFI, Frédéric Garat une sonorisation est en train d’être installée place de la Nation. Signe d’une annonce importante imminente. Il y a quelques minutes le porte-parole de l’armée a déclaré aux journalistes que discours prononcé hier, jeudi, par le président Compaoré avait été rejeté par l’ensemble de la population et que de ce fait, il devait en tirer « toutes les conséquences ».
12h05 : Le député de l’opposition Sosso Adama qui se trouve actuellement parmi les manifestants place de la Nation confie à RFI sa déception après l’annonce de l’armée : « Cela ne nous convient pas du tout. La transition ne peut pas se faire sans les partis d’opposition. Nous avons lancé un appel à toute la nation du Burkina pour se rendre à la capitale et aux militaires, aux policiers, aux gendarmes à sortir pour s’associer au peuple, car le combat final est proche ».
11h45 : La foule est de plus en plus nombreuse place de la Nation à Ouagadougou.
11h05 : Place de la Nation à Ouagadougou, le correspondant de RFI Yaya Boudani témoigne de la foule sur place. La mobilisation ne faiblit pas, selon lui, avec une foule déterminée à atteindre ses objectifs et engagée à marcher vers le palais présidentiel.
11h00 : En direct sur l’antenne de RFI, l’envoyé spécial à Ouagadougou, Frédéric Garat nous relate quasiment en direct la déclaration que l’armée vient de faire devant siège de l’état-major : « Le général Traoré, l’actuel chef d’état-major, s’engage à accompagner le processus de transition démocratique » espéré par les partis d’opposition et par la société civile. L’armée s’associe donc aux manifestants pour garantir cette transition qui devrait conduire à de nouvelles élections très prochainement. Une annonce accueillie par une exclamation devant le siège de l’état-major. « C’est un moment important qui se joue maintenant, explique Frédéric Garat. L’interrogation maintenant c’est de savoir ce qu’il va advenir du président Blaise Compaorè ? »
10h55 : Roch Marc Kaboré, ancien soutien de Blaise Compaoré passé dans l’opposition, est présent sur la place de la Nation. Interrogé par une radio burkinabè il déclare que « le Burkina n’est plus géré » et la transition doit être décidé entre les politiques et la société civile « après la démission du président Compaoré ».
10h40 : Les manifestants se regroupent place de la Nation à Ouagadougou. Ils ont été rejoints par les leaders de la société civile. Une déclaration prochaine de l’état-major des armées est attendue.
10h30 : L’opposition burkinabè demande le départ « sans condition » du président Compaoré.
10h15 : Selon la radio burkinabè, Omega FM, des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Ouagadougou et Bobo Dioulasso.
09h55 : Une foule compacte est massée actuellement devant l’état-major général de l'armée à Ouagadougou.
09h50 : Dans une déclaration lue en direct à la radio, l’opposition burkinabè appelle le peuple à maintenir la pression en continuant à occuper l’espace public.
09h44 : La France prône l’apaisement au Burkina Faso. Lors d’un déplacement dans l’ouest de la France, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a déclaré que la France n’avait pas « à faire ou à défaire un gouvernement. Ce que nous souhaitons, c'est que nos ressortissants soient protégés et que l'on aille vers l'apaisement ».
09h05 : Frédéric Garat, l’envoyé spécial de RFI au Burkina Faso, se trouve actuellement devant les locaux du CFOP, la coalition de l’opposition. Après les propos du président Compaoré jeudi soir à la télévision, les leaders de l’opposition doivent tenir d’ici une heure une conférence de presse.
09h00 : En direct sur RFI, Frédéric Garat, l’envoyé spécial à Ouagadougou témoigne d’un retour relatif à la normale dans la capitale burkinabè : « Dans les rues, les gens et les véhiculent circulent de nouveau. Les rues ont été en partie nettoyées après les violences d’hier. Et signe de ce calme ambiant, l’avion d’Air France s’apprête à décoller de l’aéroport qui avait fermé dans la journée de jeudi ».
08h55 : Autre témoignage d’auditeur dans l’émission Appel sur l’actualité. Moussa, qui se trouve à Ouagadougou, parle d’une « révolution inachevée ». « On s’est couché avec une déclaration du président qui pour nous n’était plus le président après la journée de jeudi et ce matin, nous n’avons aucune déclaration de l’armée ».
08h45 : Salif un auditeur de Juan Gomez sur l’antenne de RFI déclare être en train de rejoindre les manifestants à Bobo Dioulasso. Pour lui, « la jeunesse est en mouvement. Blaise doit partir, il n’y a plus de négociations ».
08h32 : Les manifestants restent sur le qui-vive et à Ouagadougou la plupart s'apprêtent à manifester de nouveau ce vendredi, comme l'affirme Gabriel Kombo. Il est journaliste indépendant, militant de l'opposition et selon lui, tous souhaitent le départ de Blaise Compaoré : « Ce matin, le mot d’ordre a été lancé pour que les manifestants se rendent place de la révolution à Ouagadougou pour maintenir la pression. Il faut récupérer notre révolution qui est en train de nous être volée. La journée risque d’être encore mouvementée. Et un peu partout sur le territoire national, les jeunes appellent à revenir sur les places publiques pour continuer les manifestations ».
08h25 : La situation au Burkina Faso continue d’alimenter les réseaux sociaux et notamment Twitter où le Hastag #lwili est utilisé par les manifestants. Lwili qui signifie oiseau en Mooré, une langue burkinabè, et qui se réfère à l’oiseau représenté sur le pagne traditionnel Lwili Pendeè du peuple Mossi (l’ethnie majoritaire dans le pays).
08h15 : Sur RFI, un auditeur de l’émission Appel sur l’actualité de Juan Gomez, Hilaire explique se trouver place de la Nation à Ouagadougou et fait part de l’arrivée récente du général Kouamé Lougué parmi les manifestants déjà présents.
7h55 : Sur RFI, Jonas Appolinaire Kaboré, journaliste correspondant du journal l’Observateur Paalga à Bobo Dioulasso revient sur la journée d’hier et sur la colère des habitants qui s’est rapidement tournée vers les membres du parti au pouvoir, le CDP : « Ils font profil bas et ont presque disparu de la circulation. Surtout qu’à Bobo, les gens n’étaient pas en bon terme avec les proches du pouvoir. Il y avait une vraie crise de confiance. C’est pour cela que la plupart des maires d’arrondissement ont vu leur maison incendiée ». Ce matin, dans la deuxième ville du pays, le calme est revenu comme nous le confirme Jonas Appolinaire Kaboré : « L’ambiance est calme ce vendredi matin à Bobo Dioulasso. D’ici quelques heures, les gens vont se retrouver pour de nouvelles manifestations. Mais pour l’instant, la ville n’est pas encore quadrillée par les forces de sécurité comme hier ».
7h50: Pour Cherif Moumina Sy, éditorialiste et directeur de publication, « c'est à Blaise Compaoré d'offrir une porte de sortie à son peuple et non l'inverse ! ».
7h30: Notre correspondant Yaya Boudani, en direct de Ouagadougou, affirme que tous les manifestants rencontrés dans la soirée d’hier sont déboussolés par les dernières déclarations, toutes deux confuses. La déclaration du chef d’état-major n’est pas fiable et celle du président Compaoré n’est pas claire.
7h20: « La Françafrique, c'est terminé. On ne doit pas dire à untel ou untel de partir », déclareFrançois Loncle sur notre antenne. Le député de l'Eure, président du groupe d’amitié France-Burkina Faso à l’Assemblée nationale et membre de la commission des Affaires étrangères appelle à une médiation africaine, par le biais de l'UA ou de la Cédéao.
La France, dont des membres des forces spéciales sont stationnés sur le sol du Burkina, et les Etats-Unis, ont critiqué le projet de réforme constitutionnelle tout en invitant toutes les parties à la retenue. Des représentants de l'ambassade de France ont rencontré jeudi des représentants de l'opposition. Dans une lettre adressée début octobre à Blaise Compaoré, le président français François Hollande avait déjà proposé à son homologue le soutien de la France pour lui trouver un poste au sein d'une institution internationale.
Dans ce courrier datant de plus de 15 jours, François Hollande mettait en garde son homologue burkinabè contre « les risques d'un changement non consensuel de Constitution ». Il ajoutait que Blaise Compaoré pourrait même « compter sur la France pour (le) soutenir, (s'il) souhait(ait) mettre (son) expérience et (ses) talents à la disposition de la communauté internationale ».
En clair, il proposait son aide pour trouver une porte de sortie digne pour le président, avant qu'il ne s'entête à forcer son maintien au pouvoir à Ouagadougou.
Ouverte par un amical « Cher Blaise » ajouté à la main, ce courrier de François Hollande se conclut par « bien à toi », mais se veut clair et déterminé sur la voix d'une issue « en faveur de la paix », remerciant dans un premier temps Blaise Compaoré, médiateur dans plusieurs crises en Afrique de l'ouest, de son engagement en faveur de la stabilité du Mali.
Blaise Compaoré s'estimait apparemment « trop jeune pour ce genre » de poste : il avait en tout cas précisé cet été dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique : « Je n'ai pas envie d'assister à l'effondrement de mon pays pendant que je me repose ou parcours le monde. »
6h45: « Nous nous réveillons aujourd'hui avec une situation de confusion totale », affirme sur RFI Ablassé Ouédraogo, député d'opposition.
6h35: « Blaise Compaoré n’a plus aucun légitimité » pour diriger le pays, déclare de son côté Luc Ibriga, président du Forum des citoyens et citoyennes pour l’alternance et porte-parole du Front de résistance citoyenne qui regroupe 26 organisations de la société civile.
6h00:Le jour se lève sur la capitale burkinabè. Les principales villes du pays s'attendent à une nouvelle journée agitée ce vendredi 31 octobre, témoigne l'un des correspondants de RFI dans le pays.
La nuit a été calme, hormis quelques détonations et tirs entendus dans certains quartiers. Les manifestants sont rentrés chez eux, après cette journée très mouvementée. Il faut s’attendre à de nouveaux rassemblements ce vendredi, après la déclaration du chef d’état-major général des armées et celle du président Blaise Compaoré, les leaders des jeunes manifestants ne sont pas satisfaits des propositions.
Pour eux, si un militaire doit gérer la transition, il ne doit pas être infidèle au président Blaise Compaoré. Ils sont également contre l’idée d’un couvre-feu, car ils estiment que le combat qu’ils mènent a pour objectif d’avoir plus de liberté. Pendant une partie de la nuit, certains jeunes ont circulé, malgré le contrôle effectué par la police, la gendarmerie et les éléments de la sécurité présidentielle.
En tout cas, les opposants ont déjà demandé à leurs militants de maintenir la pression, car ce qu’ils souhaitent c’est le départ pur et simple du président Blaise Compaoré, contrairement au contenu du discours de celui-ci, qui entend entamer le dialogue pour mettre en place une période de transition à l’issue de laquelle il remettra le pouvoir au président démocratiquement élu.
Le soleil est en train de se lever sur Ouagadougou, et les populations se lèvent aussi. Il faut donc s’attendre à une journée de vendredi aussi mouvementée.
■ CONTEXTE
Extraits de la déclaration de Blaise Compaoré à la télévision, jeudi 30 octobre 2014 : « J’ai entendu le message, je l’ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations de changement. Je reste disponible à ouvrir avec vous des pourparlers pour une période de transition à l’issue de laquelle je transmettrai le pouvoir au président démocratiquement élu. En vue du rétablissement de ce dialogue, j’ai décidé de retirer le projet de loi contesté et de procéder à son annulation. (…) Pour permettre à chacune des parties, l’opposition politique, la société civile et la majorité de renouer le fil du dialogue dans la sérénité, je décide ce qui suit : le gouvernement est dissous ; à compter de ce jour, 30 octobre, je déclare annulé l’état de siège sur toute l’étendue du territoire national. » Le texte complet est disponible ici.
L'opposition burkinabè déterminée mais méfiante
Le départ de Blaise Compaoré est un préalable. Et c'est non négociable. Voilà le leitmotiv de l'opposition. Le discours du chef de l'Etat burkinabè et sa proposition d'une période de transition au terme de laquelle il remettrait le pouvoir n'ont pas convaincu. Proposition « ridicule », disent certains quand d'autres y voient une ruse pour tenter, encore et toujours, de se maintenir au pouvoir.
Hier soir d'ailleurs, les manifestants n'avaient pas quitté les rues de la capitale bravant le couvre-feu nocturne décrété quelques heures plus tôt par l'armée. « Il n'est plus question que l'on recule. Si le président refuse de partir nous donnerons d'autres mots d'ordre qui l'y obligeront », avait prévenu dans l'après-midi le député d'opposition Adama Sosso.
Détermination donc et méfiance aussi. Vis-à-vis de l'armée. Car que penser de la déclaration du chef d'état-major, le général Traoré, qui annonçait lui aussi quelques heures plus tôt une transition ; mais sans préciser par qui elle serait dirigée. S'agit-il d'un coup d'Etat militaire comme l'affirme, Bénéwendé Sankara, l'un des leaders de l'opposition ? Beaucoup en tout cas se sentent frustrés, tout en refusant de baisser les bras, convaincus que ce qu'ils qualifient de « cacophonie » est avant tout la preuve de la faiblesse du pouvoir.
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