L'incendie couvait depuis mai 2011 et le coup de force de Khartoum sur la région d'Abyei. Désormais, le feu brûle entre les deux Soudans. Les présidents Omar el-Béchir et Salva Kiir s'accusent mutuellement d'avoir choisi la guerre. Mais aucun des deux n'a fait le moindre geste cette semaine pour détendre la situation.
Au contraire, jeudi les Antonov de Khartoum ont largué des bombes sur la localité de Bentiu, chef lieu de la région sudiste de l'Unité, à quelques kilomètres des champs de pétrole d'Heglig toujours occupé par l'armée de Juba.
A Khartoum, la mobilisation générale a été décrétée. Le Parlement a mis un terme mercredi aux pourparlers engagés depuis des mois en Ethiopie. Tandis qu'à Juba, Salva Kiir s'est fait applaudir par les députés après avoir affirmé qu'il ne retirerait pas son armée d'Heglig, occupé depuis mardi dernier.
Il a même menacé d'envoyer ses troupes à Abyei si les Nations unies n'obtenaient pas le départ des soldats de Khartoum qui occupent la région depuis un an.
L'ONU, l'Union africaine, les Etats-Unis et l'Europe ont appelé les deux parties à cesser les combats, demandant à Salva Kiir de retirer ses hommes d'Heglig.
Pour l'instant, ces exigences sont restées lettre morte. En un an, la communauté internationale n'a pas su enrayer la spirale de la violence entre les deux pays, et sa parole est aujourd'hui très faiblement entendue des deux côtés.
Pour le chercheur Gérard Prunier, les deux Soudans ne sont pas au bord de la guerre, ils sont déjà dedans. Selon ce spécialiste du Soudan, ancien conseiller du gouvernement du Soudan du Sud, tout a commencé avec l'occupation de la ville d'Abyei en mai 2011 par les troupes du Nord puis s'est poursuivie par une série d'affrontements sur la ligne de frontière entre les deux pays. Il dénonce par ailleurs les «gesticulations» de la communauté internationale qui ne peuvent empêcher la situ Gérard Prunier
Spécialiste du Soudan, ancien conseiller du gouvernement du Soudan du Sud, aujourd'hui consultant.
« Les demandes qui sont faites à Khartoum et comme à Juba sont ridicules (...) Nous sommes dans un rapport de forces tel, qu'il ne peut y avoir de changement que par une modification de ce rapport de forces. »
Pour sa part, l'organisation Médecins sans Frontières (MSF) a annoncé que ses dispensaires proches de la frontière au Soudan du Sud soignaient des civils blessés dans les combats ou les bombardements. Comme en témoigne Emmanuel Roussier, le chef de la mission de MSF à Juba.
Emmanuel Roussier
Chef de mission MSF basé à Juba au Soudan du Sud
« Dans cette région, la population est sur la ligne de front. Les urgences arrivent les unes après les autres. »
RFI
Au contraire, jeudi les Antonov de Khartoum ont largué des bombes sur la localité de Bentiu, chef lieu de la région sudiste de l'Unité, à quelques kilomètres des champs de pétrole d'Heglig toujours occupé par l'armée de Juba.
A Khartoum, la mobilisation générale a été décrétée. Le Parlement a mis un terme mercredi aux pourparlers engagés depuis des mois en Ethiopie. Tandis qu'à Juba, Salva Kiir s'est fait applaudir par les députés après avoir affirmé qu'il ne retirerait pas son armée d'Heglig, occupé depuis mardi dernier.
Il a même menacé d'envoyer ses troupes à Abyei si les Nations unies n'obtenaient pas le départ des soldats de Khartoum qui occupent la région depuis un an.
L'ONU, l'Union africaine, les Etats-Unis et l'Europe ont appelé les deux parties à cesser les combats, demandant à Salva Kiir de retirer ses hommes d'Heglig.
Pour l'instant, ces exigences sont restées lettre morte. En un an, la communauté internationale n'a pas su enrayer la spirale de la violence entre les deux pays, et sa parole est aujourd'hui très faiblement entendue des deux côtés.
Pour le chercheur Gérard Prunier, les deux Soudans ne sont pas au bord de la guerre, ils sont déjà dedans. Selon ce spécialiste du Soudan, ancien conseiller du gouvernement du Soudan du Sud, tout a commencé avec l'occupation de la ville d'Abyei en mai 2011 par les troupes du Nord puis s'est poursuivie par une série d'affrontements sur la ligne de frontière entre les deux pays. Il dénonce par ailleurs les «gesticulations» de la communauté internationale qui ne peuvent empêcher la situ Gérard Prunier
Spécialiste du Soudan, ancien conseiller du gouvernement du Soudan du Sud, aujourd'hui consultant.
« Les demandes qui sont faites à Khartoum et comme à Juba sont ridicules (...) Nous sommes dans un rapport de forces tel, qu'il ne peut y avoir de changement que par une modification de ce rapport de forces. »
Pour sa part, l'organisation Médecins sans Frontières (MSF) a annoncé que ses dispensaires proches de la frontière au Soudan du Sud soignaient des civils blessés dans les combats ou les bombardements. Comme en témoigne Emmanuel Roussier, le chef de la mission de MSF à Juba.
Emmanuel Roussier
Chef de mission MSF basé à Juba au Soudan du Sud
« Dans cette région, la population est sur la ligne de front. Les urgences arrivent les unes après les autres. »
RFI
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