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Souhaibou Diop: « Avant 2018, il était difficile d’exercer la finance islamique au Sénégal »



La finance islamique s’impose progressivement comme une alternative crédible dans le paysage bancaire sénégalais. Au cœur de cette évolution : un changement réglementaire survenu en 2018. 

Pour Souhaibou Diop, chef de département conformité isamique, la réforme engagée en 2018 par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) constitue un tournant. Selon lui, « la réglementation de 2018, pour nous qui sommes dans la finance islamique, on pourrait dire que c’est le déclic, déjà pour pouvoir pratiquer la finance islamique au Sénégal ».

Jusqu’alors, le cadre juridique imposait un modèle bancaire fondé sur l’octroi de crédits à intérêt. « Comme vous le savez, l’activité des banques est régie par la Banque centrale. Si vous révisez la loi bancaire d’avant, vous allez voir que les banques, d’abord, l’activité bancaire consiste à collecter des dépôts, à accorder des crédits et à gérer des paiements. C’est ça, une banque », explique-t-il au cours d'une rencontre avec les prescripteurs, ce samedi. 

Mais ce modèle entre en contradiction directe avec les principes de la finance islamique, qui prohibe le prêt à intérêt, ou riba. « Le modèle économique des banques, si on se réfère à cette loi, repose sur l’octroi de prêts à intérêt... Et ce prêt à intérêt est interdit en islam. Cela veut dire qu’une banque islamique ne pouvait pas prospérer avant les instructions de 2018 », poursuit-il.

La réforme permet désormais aux établissements bancaires de proposer des produits financiers islamiques. « L’instruction maintenant permet aux banques qui veulent proposer une offre islamique de pouvoir donc proposer des instruments commerciaux, sur la base d’achat et mise en location, sur la base également de participation directe à une activité commerciale », détaille le spécialiste.

À la tête de la Banque Islamique du Sénégal (BIS), première institution du genre dans le pays, Aminata Faye Seck se félicite de ces avancées. Fondée en 1982, la BIS revendique une mission pionnière : « La Banque Islamique du Sénégal, que j’ai l’honneur de diriger, est une institution unique en son genre dans notre paysage bancaire. Créée en 1982, la BIS est née de la volonté d’acteurs publics et privés de promouvoir une finance éthique, inclusive et conforme aux principes de la charia ».

La composition de son capital reflète cette vocation mixte. « Notre capital est aujourd’hui composé d’actionnaires de référence : l’État du Sénégal, la Banque Islamique de Développement (BID) et ses sociétés affiliées (ICD, ITFC...), des investisseurs institutionnels et des partenaires privés nationaux. Ce mix d’acteurs traduit notre ancrage national et notre dimension internationale », affirme-t-elle.
 

Fana CiSSE

Samedi 12 Avril 2025 - 23:24


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