
Depuis quelque temps, je vois ce tableau (voir photo), circuler et faisant état de superficies de terres détenues par des promoteurs privés agricoles.
Aux nouvelles autorités, sachez que ce transfert des terres agricoles familiales et pastorales entre les mains de ces soit disants bailleurs est la donne la mieux partagée de nos jours dans les terroirs. Les paysans vendent les terres agricoles comme de petits pains. Les conseils municipaux légalisent cette forfaiture et les représentants de l’État la valident .
Quand le Président sortant avait pris le décret n° 2020-1773 modifiant le décret n°72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d'affectation et de désaffectation des terres du domaine national, je disais sur le plateau de la 7TV, alors invité de l’émission Grand Angle animée par le journaliste Papa Moctar Sélane, le 05 mai 2023 que cette décision est juste une manière de déplacer le problème, d’autant plus que le représentant de l’Etat, qu’il soit Sous-préfet ou Préfet, approuve les décisions des conseils municipaux de sa circonscription de compétence.
Pour voir l’évolution de l’ampleur de la situation, il suffit juste de jeter “un regard historique” sur google earth dans certaines localités comme le département de Mbour, par exemple et plus particulièrement la commune de Nguéniène, afin de voir comment les champs clôturés sont en train de suppléer les champs ouverts des exploitants familiaux. Ces derniers se mutent en de simples ouvriers agricoles, sans aucune garantie. Le malheur dans ce système qui prend forme, pour ne pas dire qui a déjà pris forme, est que les nouveaux producteurs privés nationaux et étrangers sont dans la production de cultures commerciales destinées le plus souvent aux marchés extérieurs. Cette nouvelle forme d'économie de rente qui instaure un système de production à la féodalité moyenâgeuse, consacre la servitude des ouvriers agricoles comme ce fut le cas dans les grandes plantations américaines des temps modernes.
Pour un pays qui se veut souverain et prospère, une telle situation ne saurait garantir la sécurité alimentaire; la souveraineté, je n’en parle pas.
Le Projet de Cadastre et de Sécurisation Foncière (PROCASEF), initié par le régime sortant est une belle et noble politique de gouvernance foncière qui mérite d’être appuyée, réorientée selon les principes de l’Agenda National de Transformation, Sénégal 2050. L’acquisition d’un titre de propriété foncière n’est pas en effet suffisante afin de garantir la sécurité de notre “or noir”. Les terres doivent être valorisées.
Certaines mesures qui sont prises par le nouveau régime, notamment les coopératives agricoles communales, les autoroutes de l’eau, sont à saluer. La coordination de tous ces programmes ne fera que contribuer à la sécurisation et à la valorisation de nos terres, la maîtrise de l’eau, la mise sur pied de grandes fermes agropastorales, la marche vers la souveraineté alimentaire. Au préalable, il faut que l'hémorragie, à savoir la vente illégale des terres, soit arrêtée. La durabilité d’une telle mesure est étroitement liée à la valorisation de la ressource. Nous nous retrouvons alors dans un cycle, d’où la nécessité d’une approche systémique et pluridisciplinaire dans les politiques de développement.
“On ne peut pas être libre, tant qu’on dépend de l’autre pour se nourrir. Il faut un plan de sauvegarde de nos terres agropastorales (...). Nous avons besoin de champions des terroirs avec de grandes fermes familiales qui vont nourrir les populations”. Ce sont des propos que j’avais partagés avec mon ami journaliste et telle est l’une de mes modestes visions sur ces questions relatives à la spéculation foncière.
Bon début de Ramadan aux parents musulmans d’ici et d’ailleurs.
Aux nouvelles autorités, sachez que ce transfert des terres agricoles familiales et pastorales entre les mains de ces soit disants bailleurs est la donne la mieux partagée de nos jours dans les terroirs. Les paysans vendent les terres agricoles comme de petits pains. Les conseils municipaux légalisent cette forfaiture et les représentants de l’État la valident .
Quand le Président sortant avait pris le décret n° 2020-1773 modifiant le décret n°72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d'affectation et de désaffectation des terres du domaine national, je disais sur le plateau de la 7TV, alors invité de l’émission Grand Angle animée par le journaliste Papa Moctar Sélane, le 05 mai 2023 que cette décision est juste une manière de déplacer le problème, d’autant plus que le représentant de l’Etat, qu’il soit Sous-préfet ou Préfet, approuve les décisions des conseils municipaux de sa circonscription de compétence.
Pour voir l’évolution de l’ampleur de la situation, il suffit juste de jeter “un regard historique” sur google earth dans certaines localités comme le département de Mbour, par exemple et plus particulièrement la commune de Nguéniène, afin de voir comment les champs clôturés sont en train de suppléer les champs ouverts des exploitants familiaux. Ces derniers se mutent en de simples ouvriers agricoles, sans aucune garantie. Le malheur dans ce système qui prend forme, pour ne pas dire qui a déjà pris forme, est que les nouveaux producteurs privés nationaux et étrangers sont dans la production de cultures commerciales destinées le plus souvent aux marchés extérieurs. Cette nouvelle forme d'économie de rente qui instaure un système de production à la féodalité moyenâgeuse, consacre la servitude des ouvriers agricoles comme ce fut le cas dans les grandes plantations américaines des temps modernes.
Pour un pays qui se veut souverain et prospère, une telle situation ne saurait garantir la sécurité alimentaire; la souveraineté, je n’en parle pas.
Le Projet de Cadastre et de Sécurisation Foncière (PROCASEF), initié par le régime sortant est une belle et noble politique de gouvernance foncière qui mérite d’être appuyée, réorientée selon les principes de l’Agenda National de Transformation, Sénégal 2050. L’acquisition d’un titre de propriété foncière n’est pas en effet suffisante afin de garantir la sécurité de notre “or noir”. Les terres doivent être valorisées.
Certaines mesures qui sont prises par le nouveau régime, notamment les coopératives agricoles communales, les autoroutes de l’eau, sont à saluer. La coordination de tous ces programmes ne fera que contribuer à la sécurisation et à la valorisation de nos terres, la maîtrise de l’eau, la mise sur pied de grandes fermes agropastorales, la marche vers la souveraineté alimentaire. Au préalable, il faut que l'hémorragie, à savoir la vente illégale des terres, soit arrêtée. La durabilité d’une telle mesure est étroitement liée à la valorisation de la ressource. Nous nous retrouvons alors dans un cycle, d’où la nécessité d’une approche systémique et pluridisciplinaire dans les politiques de développement.
“On ne peut pas être libre, tant qu’on dépend de l’autre pour se nourrir. Il faut un plan de sauvegarde de nos terres agropastorales (...). Nous avons besoin de champions des terroirs avec de grandes fermes familiales qui vont nourrir les populations”. Ce sont des propos que j’avais partagés avec mon ami journaliste et telle est l’une de mes modestes visions sur ces questions relatives à la spéculation foncière.
Bon début de Ramadan aux parents musulmans d’ici et d’ailleurs.
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