Si de nombreuses organisations humanitaires sont présentes à Gaza depuis plusieurs années, le conflit en cours depuis le lancement de l’opération israélienne « Bordure protectrice», le 8 juillet dernier, a considérablement augmenté les besoins des équipes sur place. Près de 215 000 personnes déplacées sont en manque de pratiquement tout. « Pour ces personnes déplacées,nous avons besoin de nourriture, de kits d’hygiène, de quoi faire cuire les aliments, des produits pour les bébés et de fournitures pour les hôpitaux », détaille Abdel Gadoum, responsable à Gaza du Secours islamique français.
Situation alarmante dans les hôpitaux
Bombardée et en proie aux flammes, l'unique centrale électrique du territoire, qui assure en temps normal 30 % de ses besoins en électricité, a cessé de fonctionner, ce qui a une incidence directe sur les hôpitaux. Les hôpitaux fonctionnent au ralenti, grâce à leurs générateurs, explique Abdel Gadoum, responsable à Gaza du Secours islamique français. « Mais les responsables nous demandent de leur fournir du fioul pour faire fonctionner ces générateurs», précise-t-il. Quant aux ambulances, « la moitié seulement de celles dont les hôpitaux disposent peuvent rouler, parce qu’elles manquent elles aussi de carburant. »
« Il y a tout le matériel médical, qui attend dans des boîtes à l’entrée de Gaza et que les Israéliens refusent toujours de laisser passer, car ils se demandent si ce matériel sera bien utilisé à des fins médicales», expose encore Abdel Gadoum.
Les convois humanitaires entrent au compte-gouttes
Du matériel qui vient à manquer, car acheminer les colis dans la zone est extrêmement difficile. « La difficulté est d’avoir accès à la bande de Gaza. Et encore une fois, on essaie de faire rentrer plus de médicaments, plus de petit équipement médical. On a un mal fou à les faire rentrer. On a fait rentrer un convoi il y a quelques jours et on est en attente d’un deuxième convoi qui pourrait rentrer », explique Françoise Sivignon, médecin et vice-présidente de Médecins du Monde.
Un sentiment d’impuissance partagé par René Celaya, responsable de Care à Gaza : « Il n’y a pour l’instant aucun endroit d’où organiser l’aide aux populations », déplore-t-il. Alors que nous sommes dans la quatrième semaine du conflit, toutes les organisations s’accordent sur un même point : un cessez-le-feu durable dans la zone est urgent.
Manque de produits de première nécessité
Mahmoud Abu Rahmah, du al-Mezan Center for Human Rights à Gaza City, décrit aussi une situation sanitaire catastrophique et insiste sur le fait que la bande de Gaza manque de produits de première nécessité pour faire face.
« Il est impossible de s’approvisionner en eau potable. Communiquer est devenu très, très difficile. J’ai vu tellement de gens, aller d’endroit en endroit, pour essayer de recharger leurs téléphones portables», rapporte-t-il.« Les gens ne savent pas comment ils vont pouvoir conserver leur nourriture. »
Source : Rfi.fr
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