Il y a quinze jours à peine des heurts similaires avaient éclaté à Boukhalef, un quartier nouvellement construit de Tanger. Depuis deux ans, cette zone a connu l’installation progressive de nombreux migrants clandestins en attente de passer en Espagne.
Des habitants subsahariens, contactés par RFI, accusent les promoteurs et les syndics d'être derrière des expéditions punitives pour pousser au départ ceux qui occupent illégalement des logements non vendus. Si la cohabitation reste la plupart du temps pacifique avec les résidents marocains, la consommation d’alcool en public ou le tapage nocturne, contribue à exacerber les tensions entre les communautés.
La région de Tanger compterait plus d’un millier de migrants subsahariens en attente de passer en Espagne. Le Maroc avait pourtant entamé en janvier dernier une vaste campagne régularisation pour ses quelque 30 000 sans-papiers. Mais avec un SMIC (Salaire minimum de croissance) à moins de 300 euros et les manifestations récurrentes de xénophobie, nombreux sont ceux à préférer rejoindre l’Europe clandestinement.
Selon Hicham Rachidi, fondateur du GADEM (Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et des migrants), entre 800 et 1000 migrants vivent actuellement dans ce secteur de la périphérie de Tanger dans l'attente d'une hypothétique traversée vers l'Europe. Pour lui, ils sont la cible de bandes organisées. Il demande aux autorités de prendre des sanctions.
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