La nuit n’a pas été calme pour certains habitants de Ouagadougou. Des groupes de jeunes qui tentaient de boucler des rues de la capitale ont été dispersés par la police.
On a assisté parfois à des courses, à des scènes de guérillas urbaines, entre ces manifestants et les forces de sécurité ; courses-poursuites, pneus brûlés, jets de gaz lacrymogènes, ont rythmé une partie de la nuit dans certains quartiers.
Une statue déboulonnée
La manifestation s’était pourtant bien déroulée au cours de la journée. Jointes au téléphone par RFI, plusieurs sources ont signalé de fortes mobilisations de populations dans les grandes villes du pays. A Ouagadougou, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé calmement dans les rues. C'est une véritable marée humaine qui a envahi la place de la Nation pour dire non à la modification de la Constitution.
C’est quand certains manifestants ont voulu occuper le rond-point des Nations unies, situé à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale que les affrontements ont commencé. A Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, une statue du président Blaise Compaoré a été déboulonnée et mise à terre.
« Nous demandons au président Compaoré et à son gouvernement d'entendre et d'écouter son peuple et de retirer sans délai le projet de loi modifiant l'article 37 de la Constitution. Et le Burkina retrouvera sa situation de paix, de stabilité, et de concorde nationale », a déclaré à RFI Ablassé Ouedraogo, ex-ministre devenu opposant et organisateur de cette journée de protestation.
Le gouvernement temporise
Dans un communiqué, le ministre de la Communication a déploré des débordements dans certaines villes où les marcheurs ont emprunté des itinéraires autres que ceux indiqués par les organisateurs. Alain Edouard Traoré estime que « ces manifestations illustrent sans aucun doute la vitalité de notre démocratie ». « Le gouvernement en appelle au sens de la responsabilité et à la retenue, afin d’éviter tout acte qui pourrait compromettre la paix et la stabilité », peut-on encore lire dans ce communiqué.
Toute la journée de mardi, les autorités ou les cadres du CDP, le parti au pouvoir, n'ont pas répondu aux sollicitations de RFI.
Aujourd’hui, ce sont des syndicats qui seront dans quelques heures dans la rue, pour réclamer une amélioration du système éducatif et la satisfaction de leurs revendications.
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