« Je n’ai pas de boule de cristal, donc je ne sais pas sur quoi cela débouchera dans cinq ans ou dans dix ans, a déclaré Roberta Jacobson lors d’une conférence de presse. Ce que je sais et ce que le président et le secrétaire d’Etat ont clairement rappelé, c’est ce qui s’est passé au cours des cinquante dernières années. Et nous savons que la politique que nous avons suivie ces cinquante dernières années n’aura servi qu’à nous isoler et non pas à créer plus d’aide pour les Cubains eux-mêmes comme nous le souhaitions. Notre but est le même, c’est d’aider le peuple cubain. Il ne s’est passé qu’un mois depuis l’annonce des présidents, et ce ne sont que les premières discussions sur la manière dont cette politique sera mise en œuvre. Donc il est très difficile de dire comment cela va fonctionner. Mais nous tenons à poursuivre notre engagement vis-à-vis du peuple cubain et à poursuivre le dialogue avec le gouvernement cubain afin d’atteindre cet objectif, avec un travail important qui consiste à s’assurer que le peuple cubain a toutes les informations dont il a besoin pour prendre ses propres décisions. »
Cela faisait 38 ans qu’un haut représentant américain ne s’était pas rendu officiellement à Cuba, a rappelé Roberta Jacobson. Il s’agit donc d’une première étape positive, mais des points de divergence demeurent : « Le but de ma visite était de discuter des points spécifiques sur la manière d’avancer sur le rétablissement des relations diplomatiques, et dans la deuxième partie, de parler de toute une série de sujets sur les relations bilatérales, l’un d’entre eux étant les questions de droits de l’homme, a-t-elle indiqué. Mais il n’y a aucun doute sur le fait que les droits de l’homme restent au centre de notre politique. »
Pas de changements immédiats à Cuba
Vendredi matin, la représentante américaine a reçu des membres de l’opposition et desdissidents. Pour Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des droits de l’homme, ces discussions directes sont une avancée, mais il n’y aura pas de changements immédiats : « C’est une avancée positive qui va donner lieu à un changement géopolitique,explique-t-il. Mais nous n’attendons pas de miracle de cette normalisation des relations bilatérales, car nous voyons que le gouvernement n’est pas disposé à faire les réformes nécessaires à Cuba. Il faudra donc une grande pression et une grande influence de l’intérieur de la société cubaine ainsi que de la communauté internationale pour que Cuba accepte la nécessité de ces réformes. Pour l’instant, le gouvernement cubain va continuer à maintenir la société cubaine d’une poigne de fer, comme il l’a fait pendant des décennies. »
Elizardo Sanchez a appelé Cuba à libérer pour des raisons humanitaires 24 prisonniers politiques qui purgent des peines depuis plus de 20 ans, et une vingtaine d’autres incarcérés depuis plusieurs années.
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