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Chronique
Ils sont nombreux les professionnels de l’information qui acceptent aujourd’hui de reconnaître que notre profession au Sénégal est tout simplement « un grand n’importe quoi ». Il ne s’agit pas de parler ici des difficiles conditions de travail ou des difficultés de trésorerie des entreprises de presse ni des débats parfois houleux sur la concurrence entre télévisions mais de la pagaille qui caractérise ce métier depuis maintenant des années au niveau du Sénégal. Tous les professionnels sont conscients de cette situation, en parlent en privé mais laissent faire. Ce qui n’est pas normal. C’est la personnalité du journaliste qui est ici remise en cause.
Tous les points de presse, toutes les conférences de presse, sont devenus aujourd’hui de la pagaille. La cause, ceux qui ne sont pas invités, sont les plus nombreux, comme « les journalistes » dont les organes sont fermés et qui sont peut-être à la recherche d'un emploi, des gens qui peut-être pour le moment ne méritent pas le titre de journaliste mais qui profitent des failles du système en attendant que le prochain code de la presse vienne mettre de l’ordre dans le secteur. Tous ceux qui demandent aujourd’hui les services des professionnels des médias doivent faire comme les responsables de la communication au ministère du travail et des organisations professionnelles. Ici on appelle directement les responsables des rédactions des supports médiatiques connus et reconnus. Certainement de ce point de vue, ils sont rares, les organisateurs d’événements qui vont penser ainsi, pour eux l’essentiel, c’est la grande couverture de leur manifestation. Pourtant, ils sont nombreux les chargés de communication d’organisations et autres structures qui soutiennent que cette situation ne leur facilite pas le travail. Le travail ne peut se faire qu’à l’intérieur de la profession mais surtout avec le soutien les autorités de ce pays. Croyez à ma franchise, comme à celle des autres confrères qui pensent comme moi, nous ne parlons pas de personne mais de profession, d’organisation et de méthode. C’est surtout plus écœurant quand le désordre est l’œuvre des journalistes eux-mêmes. Comment peut-on inviter des responsables de rédaction pour discuter de partenariat et se retrouver en face de reporters et de surcroît stagiaires. D’ailleurs la façon dont les stagiaires sont employés dans les rédactions est synonyme de démission des "aînés". Ils n’encadrent plus, ils ne vous rapportent plus rien. Entre parenthèse, je remercie les doyens qui au-delà de mes encadreurs pour la formation, ont joué un rôle important dans la pratique et au niveau d’une seule radio, la 7FM. Je parle du doyen Doudou Diène, du regretté Gora Gueye (Paix à son âme) ou encore de Racine Talla. Tout le monde a le droit de chercher et de trouver du travail dans son pays, mais les journalistes méritent de voir leur profession organisée, cela n’a rien à voir avec les difficiles conditions de travail. Nous ne devons pas regretter de choisir ce métier ni le laisser entre des mains inexpertes au profit d’autorités politiques, qui apparemment tirent profit de cette situation de désordre généralisé.
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Ce devait être des élections qui allaient permettre de mettre fin à la crise, de tourner enfin la page du legs de Félix Houphouët-Boigny et d’engager la Côte d’Ivoire sur le chemin de la paix et du développement. Cela aura été en tous les cas les élections africaines les plus longuement et méticuleusement préparées qui ont impliqué depuis les Accords de Marcoussis en janvier 2003 (1) un nombre impressionnant d’acteurs : le pouvoir, la rébellion armée, les partis politiques ivoiriens, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine, la France, l’Union européenne, la Francophonie, les Nations Unies sans oublier les médiateurs successifs (le Togolais Gnassingbé Eyadema, le Sud-africain Thabo Mbeki et le Burkinabè Blaise Compaoré...). Du jamais vu en Afrique !
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