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Chronique
« Rien ne sera plus comme avant », cette phrase est devenue un leitmotiv dans le discours des sénégalais. Dans la gestion du pays de façon générale, le nouveau président promet une ère nouvelle, « l’ampleur de cette victoire aux allures de plébiscite exprime l’immensité des attentes des populations », a-t-il dit dans son premier discours. Dans ses félicitations, Macky Sall n’a pas oublié la presse dans son rôle de sentinelle. Nous allons plus loin en exprimant comme beaucoup de sénégalais l’ont fait pour leur secteur d’activité, une ère nouvelle pour notre profession.
Le travail de la presse a été remarquable durant tout le processus, elle a relayé la volonté du peuple sénégalais. Cette détermination du peuple ne peut pas être arrêtée par aucune manipulation à travers une certaine presse partisane qui du fait de la maturité de ce peuple ne peut et ne pourra jamais décoller au Sénégal. Cette presse partisane a accusé « une certaine presse » de mettre en place lors du scrutin du second tour « une stratégie d’information qui serait entrain d’être mise en œuvre par les radios Zik Fm et Rfm en vue de prononcer une prétendue victoire de Macky Sall peu après la fermeture des bureaux de vote ». Au finish c’étaient juste des bobards ! Ce qui est permis relativement à la liberté de ton, d’ailleurs injustement, à des politiciens en période de campagne électorale, n’est pas permis à la presse. Voilà pourquoi « une certaine presse » doit disparaitre du paysage médiatique sénégalais. En cette période de l’évolution de notre démocratie, les partis politiques puissants et organisés ont d’autres moyens et canaux de relation avec leurs partisans et pour la défense de leurs idées et programmes au lieu d’entretenir des organes de presse allumettes à la main et qui n’hésitent pas à mettre le feu pour des raisons bassement politiques. Depuis 2000, une réflexion existe autour de la presse malheureusement biaisée par des calculs politiques d’où le retard dans la concrétisation des réformes formulées. On peut espérer cela de la prochaine équipe car cette ère nouvelle annoncée doit être soutenue par une presse d’une ère nouvelle car la presse comme beaucoup d’autres domaines en rapport avec les médias ne sont que le reflet de la société. Au-delà des organisations et associations, Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Comité d’observation des règles d’éthiques et de déontologie (Cored), Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cedps), le prochain chef d’Etat est bien entouré par des journalistes qui n’oublieront pas leur profession. Une autre façon de faire est exigée aussi de la presse du service public. Abdoulaye Wade avait dénoncé l’accaparement de ces médias par le parti pouvoir au temps des socialistes, il a fait pire. Les journalistes professionnels autour du nouveau président sont obligés de l’aider pour qu’il ne tombe pas dans le même piège. Des journalistes de ces médias publics vont sûrement nager à contre courant tout juste pour plaire au Prince. A Macky Sall d’éviter d’être maquillé n’importe comment !
Le compagnonnage entre journalistes et politiques ne date pas d’aujourd’hui au Sénégal. Seulement il y a des voies prises par certains « médias souteneurs » qui peuvent être sources de catastrophe sociale dans notre pays.
Les politiques peuvent s’entretuer par presse interposée, cette dernière peut jouer quelque soit la situation à l’arbitre. Mais être le bras armé pose vraiment problème. Certains vont parler de presse d’opinion, d’accord, mais cela il faut être intelligent pour le faire. Faute d’un certain niveau intellectuel et en voulant défendre un camp on tombe facilement dans « une certaine presse de caniveaux ». Certains journalistes n’ont pas le droit de jouer à ce jeu. Les journaux : le Pays au quotidien, Express news, Messager, Siweul, Premières lignes, le site lesenegalais.net…pour ne citer que les plus connus n’ont pas le droit de jouer à ce jeu. « La «Reine Marième» ne peut se douter qu’en son temps, son «maquis» était tombé entre les mains expertes d’une certaine danseuse de «Samba», disparue en 1990... En couche ! Paix à son âme. Mais ça, ce sont les escapades d’un fringant jeune homme ». C’est le site lesenegalais.net qui l’écrit en parlant de Macky Sall et de son épouse Mariéme Faye. J’ai mal dans ma peau de journaliste et j’ai du mal à comprendre comment on peut accepter de faire ce travail ? Dans ces mêmes publications certains journalistes ont voulu au lendemain de la conférence de presse de Macky Sall semer la confusion dans l’esprit des sénégalais cherchant le clash entre le leader de l’Apr et Touba. Allant jusqu’à parler d’une interdiction de séjour conte Mr Sall prise par les autorités de Touba. Ils ont cherché à déformer les propos de l’adversaire de Wade au second tour, « Les marabouts sont des citoyens. Ils sont soumis à la loi comme tout le monde. Il faut que cela soit clair ! Cependant, il faut leur reconnaître le respect dû à leur rang de guide religieux. Dans le domaine religieux, privé, le marabout peut être l’autorité du président ou son chef spirituel mais dans la vie publique, il ne peut pas l’être…Depuis Senghor, il n’y a jamais eu ce type de problème. Ce dernier était catholique mais il était l’ami de tous les chefs religieux. Pourquoi voudrait-on, aujourd’hui, donner un statut particulier pour les marabouts. Ça n’existera pas, je le dis clairement ! Nous avons une République démocratique et laïque mais où la liberté de culte sera garantie ». Comme Wade sur des questions ethniques, ses journalistes manipulent la question des confréries. C’est dangereux ! «Mon métier de journaliste, je ne l’ai jamais perçu comme consistant en une simple narration de faits. Depuis très longtemps, j’ai toujours pensé que le journalisme, c’est d’abord un engagement. Un engagement au service d’une population, un engagement au service d’une communauté, un engagement double : professionnel et citoyen. Moi, mon engagement citoyen a toujours été marqué par le fait. Je considère, personnellement, que je faisais de la politique à travers ma profession». C’est Abdou Latif Coulibaly qui le disait et cela on peut le comprendre. C’est ce que nous faisons chaque jour en dénonçant, en avertissant sur les pratiques de nos dirigeants. Comme le font aussi des artistes, des écrivains et autres éléments de la société civile. Dans la presse on a souvent du mal à trouver les bonnes lignes de démarcation. Ce n’est pas un appel à l’unanimité ou à suivre une ligne de conduite mais il y a tout de même des frontières à ne pas dépasser si on reste debout et raisonnable ! Avez-vous vu le ministre sénégalais des Affaires étrangères rejeter les préoccupations de Paris et de Washington, quant à la candidature du président Wade, et à la violence qu’elle suscite ?
« Le Sénégal n’a de leçons de démocratie à recevoir de personne », s’est emporté le ministre, pour qui le Sénégal, à l’évidence, se résume à la personne du chef de l’Etat. Il va pourtant falloir, à ce Sénégal-là, s’habituer à recevoir, sinon des leçons, en tout cas de plus en plus d’appels à la raison !
Se peut-il que le président Wade dédaigne les conseils de la France de Sarkozy et de l’Amérique d’Obama, alors qu’en mai 2011, à Deauville, on l’a vu mettre tant d’insistance à obtenir que Nicolas Sarkozy présente son fils, Karim, à Barack Obama, et l’on ne sait toujours pas à quelles fins ? Ceux dont vous quémandez l’onction ont toujours une légitimité à vous notifier vos transgressions, et nous y voilà ! De Mugabe à Kadhafi, en passant par Gbagbo et tant d’autres dirigeants africains, à qui donc Abdoulaye Wade n’a-t-il pas donné des leçons de démocratie, ces douze dernières années ? A chacun son tour ! Et il est vain d’exiger que l’on ne s’immisce pas dans son tête-à-tête avec le peuple sénégalais. Comme pour faire silence sur la violence et les morts. Justement, parce que le pire est à craindre, désormais, c’est un devoir, pour tous ceux qui en ont la possibilité, d’inonder le président Wade de conseils de sagesse démocratique ! Après tout, personne ne lui avait donné mandat pour aller, en juin 2011, apporter son soutien aux rebelles libyens, à Benghazi, d’où il a d’ailleurs demandé au colonel Kadhafi de quitter le pouvoir. Les aspirations des jeunes qui crient leur rage dans les rues de Dakar, Thiès ou Kaolack, ne sont pas moins nobles que celles des manifestants de Misrata ou de Zawiya. Beaucoup prêtent au président Wade une propension à ne concevoir le rapport à son opposition qu’en termes d’équilibre de la terreur. Peut-être est-ce pour cela que la pratique politique, dans le Sénégal d’aujourd’hui, peine tant à être à la hauteur de ce qu’est l’histoire de la démocratie dans ce pays. Le devoir ultime du démocrate est de savoir quitter la table, en rendant le pays dans un état « démocratique » meilleur que celui dans lequel on le lui a transmis. S’il y a encore quelque chose à sauver, c’est là, maintenant, et de toute urgence. Car un éventuel naufrage autoriserait tout, y compris des « leçons de démocratie », données, pourquoi pas, par… Yaya Jameh ! Chronique de Jean-Baptiste Placca (RFI)
En mars 2001 après un an de compagnonnage et en perspective d’élection législative, Wade se séparait de son Premier ministre Niasse parce qu’ils ne s’entendaient pas sur plusieurs aspects. Dans les autres explications du PDS et du ministre d’Etat Idrissa Seck, on a parlé de manque de solidarité de Moustapha Niasse et de ses connivences avec les socialistes à Mbour, des conseillers de l’Afp avaient appuyé des socialistes qui ont pris la mairie au détriment du candidat du Front pour l’Alternance (FAL). Après avoir détrôné l’ennemi commun, c’est le combat interne des vainqueurs.
Aujourd’hui à Benno on a toutes les peines du monde pour une candidature de l’unité. La presse rapporte les pressions des partisans respectifs des deux prétendants. Demain une fois au pouvoir, ce sera le même « mortel combat ». Chacun défendant les intérêts de son camp. Rares sont nos politiques qui peuvent au nom de l’intérêt général mettre de côté leur intérêt politique immédiat. Ils ne se soucient pas de ce que l’Histoire retiendra. Ils sont obnubilés par des intérêts bassement matériels. Les fondements de la coalition qui a été à la base de l’alternance et les attaques entre ses partisans après les limogeages respectifs des principaux alliés de Wade en sont la preuve. Les sorties d’Idrissa Seck tout puissant ministre d’Etat contre Moustapha Niasse bourdonnent encore dans la tête de certains observateurs quand on parle aujourd’hui de coalition pour détrôner Wade. Dans une longue contribution intitulée : le Puits, le Seau et les Cordes de Moustapha Niasse, texte basé sur des extraits du Coran et de l’Ancien Testament, Idy massacrait Niasse comme c’est pas possible. Idrissa Seck rappelait pour commencer les propos de Moustapha Niasse dans le Nouvel Horizon du 02 mars 2001, « Tu viens, tu t’installes sur le bord d’un puits. Tu n’as ni seau, ni corde et tu as soif. Tu restes 25 ans sur le bord du puits attendant un seau pour boire. Au terme de ces 25 ans, le jour se lève et Dieu t’amène des gens avec leur seau au moment où tu ne peux plus tenir debout. Ces gens puisent et te donnent à boire. Alors tu dis à ces gens : puisque vous m’avez donné à boire, je voudrais que vous prépariez un déjeuner, un dîner. Mais pourquoi donc ? ». Et la réponse d’Idy était la suivante, « l’auteur de ces propos fait partie de ces créatures d’Allah, qui soucieuses de voiler la nudité de leur ignorance par le pagne de la duplicité et de l’insolence, s’aventurent tel le phénix vers les confins impitoyables des paraboles qu’ils ne comprennent pas ». Idy pour ne pas dire le Mara de Thiès traitait Niasse et compagnie de mécréants en rappelant la Sourate 9 et le Verset 1 du Coran, « Désaveu de la part d’Allah et de son Messager à l’égard des associateurs avec qui vous avez conclu un pacte, parcourez la terre durant quatre mois ; et sachez que vous ne réduirez pas Allah à l’impuissance et qu’Allah couvre d’ignominie les mécréants ». En conclusion il justifie le limogeage de Niasse car à la Sourate 8 Verset 58, Dieu dit, « Et si jamais tu crains vraiment une trahison de la part d’un peuple, dénonce alors le pacte d’une façon franche et loyale car Allah n’aime pas les traîtres ». L’homme fort du régime à l’époque disait pour terminer, « Inch Allah, nous obtiendrons alors une victoire éclatante car notre mission est noble et légitime ». A l’heure de la prochaine présentation du bilan de Wade, le Mara sera de l’autre côté à cause de celui qu’il présentait pourtant comme, « un Monument Politique dont l’âge des assises réduit à néant toute tentative de déstabilisation ». Le Benno nous a déjà montré l’impossible accord en se battant entre eux pour contrôler de petites mairies ou communautés rurales. Tout ce rappel pour dire à mes compatriotes d’ouvrir les yeux une fois encore de plus, notre avenir nous appartient. Nous sommes plus de 12 millions de Sénégalais, nous avons plusieurs choix, nous pouvons bien choisir et il faut obligatoirement choisir.
Notre plus grand problème nous, sénégalais, c’est de ramener tout à un niveau crypto personnel. Dans un pays qui nous sert souvent de références dans le domaine des médias, je veux parler de la France, le Mercato médiatique est une réalité depuis belle lurette et c’est le cas certainement pour plusieurs autres pays très avancés en la matière. Et là-bas, on privilégie surtout, la recherche de bons formats d'émissions que les questions de casting qui tournent autour de quelques journalistes ou animateurs. Il faut noter que la presse sénégalaise marche de plus en plus sur ces pas, c’est une bonne chose. Mais il est regrettable de voir aujourd’hui que ce combat soit personnalisé. « Il faut vraiment être un lâche pour agir comme Youssou Ndour le fait », c’est le constat de M. Bougane Gueye suite au départ de son animateur, DJ Kolos vers la RFM. C’est peut-être trop fort comme propos pour une simple bataille de concurrents. Les journalistes et animateurs sont libres et ne bougent que pour leurs propres intérêts comme les patrons de presse aussi. La preuve ça bouge du côté de la 2Stv qui cherche du renfort du côté de la RTS sans bruit, même si on peut nous retourner que ce sont ici des anciens de la chaîne publique (la presse parle de Jérôme Diouf et de Badara Ndir).
Le combat doit tourner autour des innovations et des révolutions médiatiques mais aussi la recherche de nouvelles têtes au lieu de se battre pour des animateurs qui depuis plus de dix ans font la même chose. La preuve par Kolos qui au centre du débat, il a fait Dunya, 7FM, RFM, XFM, ZIK FM et toujours avec le même style d’animation (nous aimons tout de même ce qu’il fait). Il en est de même des programmes qui évoluent rarement d’une radio à une autre car découlant souvent des mêmes concepteurs. En matière d’innovation, il faut saluer les efforts de la radio ZIKFM qui cherche à proposer l’information autrement, mettant en contribution les animateurs et en poussant un peu plus sur l’information de proximité avec les petits reportages de terrain. Mais il faut oser dire que devenir la première à Dakar n’est pas très compliqué quand Sud Fm nage parfois dans des difficultés techniques connues, quand walfTv a fini de tuer walfFm et que RFM avance de petites innovations et tire trop sur la politique, ses patrons sont trop tournés vers les débats politiques. Remarquez de ce côté-là que les révolutions à l’animation se résument juste aux changements d’horaires des animateurs. Et comme dans le groupe walf, les animateurs consacrent plus d’énergie à la TFM et on prend les pauses à la radio. Autre fait à la base de ces brouilles médiatiques, l’engagement un peu poussé des patrons de presse dans la gestion de leur groupe explique peut-être aussi cette situation, ils ne se détachent pas de leurs propres biens. Ils montent toujours au créneau pour défendre leur affaire comme c’est le cas aujourd’hui avec Bougane Gueye qui durant plus de trente minutes avait l’antenne libre sur sa radio pour se défendre et dénoncer son concurrent. Le malheur dans ces histoires, les journalistes simples employeurs sont trop engagés et pourtant demain sans problème, ils se retrouvent au niveau de cette chaîne concurrente. Les exemples ne manquent pas, il faut savoir raison garder en tout ! Le Mercato n’est pas aussi nulle si cela se limitait à une concurrence simple et saine ! |
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